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À propos des véritables vecteurs des manifestations anti-américaines dans les mondes arabe et musulman


Documentaires http://mecanoblog.wordpress.com/2012/09/18/a-propos-des-veritables-vecteurs-des-manifestations-anti-americaines-dans-les-mondes-arabe-et-musulman/

par Flynt et Hillary Mann Leverett pour The Race of Iran

Flynt est apparu dans l’émission The Inside Story d’Al Jazeera la semaine dernière pour discuter de « ce qui alimente manifestations anti-américaines ? » dans le monde musulman. Il a également enregistré une vidéo, postée sur les sites Web de l’école de Penn State of International Affairs et Dickinson School of Law, sur le même sujet.

Comme Hillary l’a noté dans l’une de ses apparitions dans les médias la semaine dernière, les Américains « n’ont même pas commencé à s’attaquer à l’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés (au Moyen-Orient) que les pays deviennent plus participatifs politiquement, et les gens ont une voix. » Dans ses apparitions, Flynt a examiné quelques-unes des raisons pour lesquelles les Américains sont si réticents à cet égard. Comme il l’explique dans la vidéo de Penn State,

« Il ya une tendance chez les Américains à vouloir voir chez les arabes, les musulmans une contestation de divers aspects de la culture américaine – le liberalisme, l’égalité des sexes, la liberté de culte, et autres choses semblables. Et quand nous voyons les manifestations d’anti-américanisme dans cette partie du monde, de nombreux Américains, dans une sorte de paramètre par défaut, veulent l’attribuer à cela. Je pense que ce que les sondages d’opinion et d’autres indicateurs plus objectif démontrent, c’est que le sentiment anti-américain dans cette partie du monde est pour beaucoup, vraiment beaucoup, lié aux politiques et mesures particulières que les États-Unis entreprennent. »

Ainsi, comme Flynt le soutient sur Al Jazeera,

« S’il n’y avait pas eu ce film, le déclencheur aurait été autre chose engendrant [elle aussi] une explosion – une manifestation de très, très grande envergure, le ressentiment est profond et de longue date dans les sociétés arabes et musulmanes sur de nombreux aspects importants de la politique étrangère américaine à l’égard de la région. Lorsque les Américains pensent à ce sujet, ils ont tendance à penser que c’est une question culturelle, il y a quelque chose dans l’islam ou chez les arabes qui n’est pas suffisamment modernisé pour être en mesure de regarder quelque chose comme ce film dans une juste perspective. Je pense que ce sont les Américains qui ont un problème culturel ici, et qui ne sont pas vraiment en mesure d’observer les choses comme ce film dans une juste perspective. La perspective adéquate, du moins du point de vue du monde musulman, est que les Etats-unis ont été, pendant de nombreuses années maintenant, une force agressive et répressive dans la région. C’est la façon dont les États-Unis sont perçus; chaque sondage d’opinion publique sérieux dans la région l’exposerait. Et tant que les États-Unis ne seront pas prêts à entendre cette réalité, sa propre position stratégique dans cette région va continuer à décliner précipitamment. »

Compte tenu de ce que nous croyons être l’opinion dominante parmi les élites américaines, l’un des autres intervenants, Michele Dunne de l’Atlantic Council’s Rafik Hariri Center for the Middle East rétorque que le président Obama et son administration « ont échoué alors qu’ils s’efforçaient à l’amélioration des relations avec le monde musulman. » Tandis que Michele « ne pense pas nécessairement que l’administration a tout fait pour tenter de le faire », néanmoins, « dans tout cela, l’élément d’opposition aux politiques américaines est probablement le moindre [des éléments pris en compte]. Ceci est très parallèle à la controverse sur les caricatures danoises il y a quelques années… « était-ce alimentée par une haine sous-jacente de la politique étrangère danoise au Moyen-Orient ? Non, ce n’était pas le cas. Cela a été perçu comme une offense spécifique à l’islam », – avec, elle se dispute, des salafistes manœuvrant pour reléguer au second plan les éléments islamistes modérés et services de sécurité qui n’avaient pas « reformés et résistés une nouvelle fois » – qui sont le vecteur à l’origine de la vague de troubles.

Flynt prend ces arguments, à commencer par l’idée que « Obama a vraiment essayé de mettre les choses sur une base plus solide dans le monde musulman. » Il y avait, se souvient-il, « deux ou trois allocutions de haut vol dans la première année de mandat d’Obama. En termes de politique, il poursuit essentiellement celle de George W. Bush dans la région – sauf sur certaines choses comme l’utilisation de drones pour tuer dans des zones comme le Pakistan et l’Afghanistan, il a doublé la mise des politiques de l’administration Bush. Et les sondages présentés après qu’Obama ait été élu auraient tendance à démontrer que, après une très bref à-coup aux États-Unis, le peuple a vu ce que son administration a fait en réalité et la popularité des États-Unis est, par certains sondages, même aujourd’hui inférieur à ce qu’elle était lorsque que Bush a quitté ses fonctions. »

Flynt soutient que la vague actuelle de troubles anti-américain « n’est pas fondamentalement une question de salafistes ou des services de sécurité irréformés. » Il note que « l’opinion publique dans le monde musulman n’est probablement pas si radicalement différente aujourd’hui qu’il y a cinq ans »; à cet égard, un contexte de ressentiment populaire intense sur les États-Unis (et l’Occident) en matière de politique étrangère au Moyen-Orient est sans doute un facteur aussi important pour la compréhension de l’agitation aussi bien sur l’affaire des caricatures danoises que pour la compréhension de la vague actuelle des manifestations anti-américaines.

Flynt suggère que ce qui est différent aujourd’hui, « dans les pays touchés par le Printemps Arabe et dans d’autres pays dans le monde musulman, c’est que l’opinion publique est plus importante… Si vous avez n’importe quel type de mouvement dans ces sociétés, des structures politiques qui reflètent davantage les points de vues de leurs populations, ceux-ci seront, pour des raisons parfaitement légitimes, moins enthousiastes, c’est le moins que l’on puisse dire, au sujet de la coopération stratégique avec les États-Unis. » Et ceci « sera une affaire perdante pour les Etats-Unis. »

Nous terminons en signalant une observation particulièrement opportune de l’autre intervenant Tariq Ramadan de l’Université d’Oxford, dans The Inside Story. En considérant « la perception de la politique américaine » dans le monde musulman, le professeur Ramadan met en garde contre l’oubli de « ce qui est dit aujourd’hui et ce qu’Israël est en train de dire au sujet de l’Iran… si quelque chose se produisait, après [les évènements] dont nous sommes témoin dans la région aujourd’hui, avec une attaque ou si Netanyahou allait trop loin en ce sens, personne ne pourrait prédire quelles en seraient les conséquences. » Les Américains feraient bien de méditer ces paroles comme ils doivent étudier comment faut-il réagir aux déclarations de Netanyahou à la télévision américaine hier, les priant instamment de voter pour un président qui tirera clairement les « lignes rouges » en ce qui concerne l’Iran, qui continue à développer (sous supervision internationale) ses capacités du cycle du combustible nucléaire – et de les faire appliquer par la force militaire, si Téhéran devrait continuer à exercer ses droits juridiques.

Flynt et Hillary Mann Leverett

Article original : Flynt Leverett on the Real Drivers of Anti-American Protests in the Arab and Muslim Worlds

Traduction : MecanoBlog

 

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Francenaldo Amorim
Francenaldo Amorim
11 années il y a

Le peuple du monde arabe il ne sont pas aveugles, il voient petit à petit, qui sont leurs vrais amis…et les Etats Unis depuis la création de l´ Etat d´ Israel, ils poignardent les arabes tout le temps.
Je n´ arrive pas à entendre comme des pays comme Arabie Saoudite, Qatar, Egypte, Jordanie, etc..etc., leurs gouvernants peuvent faire des alliances militaires avec l´ amerique du nord. en préjudice de l ´union arabe ; Les gouvernants américans, ils ont perdu le respect dû aux arabes, et attaquent les arabes malgré les interêts du petróle. Les arabes n ´ont pas honte dans la gueule????!!!!!!

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