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Pour la libération d’Idlib, l’armée syrienne fait face à dix forces


25/05/2019
Par Dr Wafik Ibrahim

Les forces hostiles à la libération de la province d’Idlib suivent le mouvement de l’armée syrienne dans tout le pays depuis huit ans et continuent de lancer des accusations selon lesquelles elle tue des civils. Mais il y a une observation fondamentale : dans toute progression de l’armée syrienne, ces forces n’ont jamais démontré autant de férocité et avec autant de rejet et de menaces, car, durant les étapes précédentes, elles laissaient à une partie de ces forces la gestion de la bataille et les menaces, tandis que l’autre partie faisait preuve de suffisamment de modération pour se créer une ouverture en cas de nécessité.
Il semble que la bataille d’Idlib soit particulièrement spécifique dans le conflit syrien, à des niveaux internes, régionaux et internationaux, poussant toutes ces forces à publiquement s’enliser et d’une manière nullement différente de celle des organisations terroristes occupant Idlib et les campagnes de Hama et d’Alep.

Qui sont ces forces ?
La Turquie est le premier pays impliqué dans la province d’Idlib, dans le nord et dans les régions rurales d’Alep et de Hama. Sa dernière position a été traduite par l’envoi de renforts militaires turcs directs et un soutien matériel en armement lourd, chars et missiles à Hayat Tahrir Echam, al-Nosra, al-Qaïda, l’armée al-Izza, l’organisation Horras Eddine, la Brigade du Turkestan et les Brigades des Frères musulmans. La Turquie dispose d’un conseil militaire pour gérer la bataille, situé aux frontières avec la Syrie selon tous les médias.
Les seconds impliqués sont les Américains, qui ont lancé deux menaces consécutives contre toute attaque pour libérer Idlib. Une fois en 2018, lorsque le président Donald Trump a mis en garde contre l’attaque de la province sous prétexte d’éviter que des civils soient tués et liant une intervention immédiate de son pays à toute utilisation d’armes chimiques.
Mais il semble plus violent aujourd’hui. Il s’appuie ainsi sur une accusation lancée par l’organisation terroriste Jabhat al-Nosra contre l’armée syrienne qui, prétend elle, aurait ciblé un village du nord de Lattaquié avec du gaz chimique sans faire de victimes parmi les terroristes.
Les Américains ont propagé cette accusation, prétendant avoir entamé une enquête qui déterminerait la nature de leur conduite. Le plus drôle est que le village en question est toujours sous contrôle terroriste. Comment les Américains enverraient-ils donc une équipe d’enquête ? Cela n’indique-t-il pas l’étendue de la coordination entre les deux parties et n’expose-t-il pas les raisons de l’avertissement violent des Etats-Unis contre toute attaque sur Idlib ?
Les quatrième et cinquième parties sont des accessoires légaux à la domination américaine, les Nations Unies qui ont mis en garde contre le meurtre de civils et appelé à un cessez-le-feu, et la Ligue des États arabes qui a fait de même en appelant à un cessez-le-feu et en dénonçant l’attaque à la roquette contre La Mecque. Les observateurs ont ainsi compris qu’Abou al-Gheit pense qu’Idlib est à proximité de La Mecque.

C’est le cas aussi des Européens de Grande-Bretagne et de France, les sixième et septième parties. Ils suivent le maître américain en Syrie, espérant tomber sur un puits de pétrole ou un gisement gazier et rêvant de marchés de reconstruction et d’économie.

Ils présentent leurs positions préalablement écrites qu’ils lisent en fonction des intérêts américains et de leurs fantasmes de retourner sur la scène internationale.
L’Arabie saoudite quant à elle continue de vagir pour la protection des civils à Idlib. Cette même Arabie qui est accusée de tueries et de massacres depuis sa fondation, et dont l’exécution publique par décapitation est devenue un spectacle folklorique saoudien ordinaire semblable à la danse du « sabre » et au concours de « la plus belle chamelle ».
Les Saoud, qui sont farouchement hostiles à la politique turque dans le monde arabe, se trouvent proches des Turcs à Idlib, non pas parce qu’ils les aiment, mais parce qu’ils sont terrifiés par la possibilité de la victoire de l’Etat syrien et la fin de la guerre sur son territoire, ce qui mettrait définitivement fin au rôle saoudien. C’est pourquoi ils continuent de financer le terrorisme au nom du soutien aux tribus arabes et aux Kurdes à l’Est de l’Euphrate et dans la province d’Idlib.
Pour les Émirats, ce sont une part essentielle du rôle américain dans l’Orient arabe et ils agissent en concert avec lui pour mettre en œuvre toutes ses exigences, en particulier le soutien aux organisations terroristes en Syrie, Irak, Libye, Soudan et Algérie.

Ces neuf forces soutiennent le terrorisme, qui représente la dixième partie, répandu sur de vastes zones entre Hama, Alep, le nord de Lattaquié et Idlib, et comptant jusqu’à 30.000 terroristes de dizaines de nationalités : chinoise, russe, occidentale, arabe, européenne et syrienne.
Il s’agit là d’informations enregistrées et confirmées par les autorités sécuritaires et médiatiques internationales.
Pour en revenir aux raisons qui ont conduit ces forces à s’accorder pour le rejet de la libération d’Idlib, les Américains estiment que la libération de la province d’Idlib par la Syrie ne signifie que le transfert du conflit avec eux à l’est de l’Euphrate et le début de la disparition de leur influence là-bas, ainsi que le déclin de l’organisation kurde des FDS et son démembrement. C’est ce qui pousse les Américains à se cramponner à Idlib, empêchant également par-là une solution politique à la crise syrienne, parce qu’ils veulent que la crise se prolonge aussi longtemps que possible, et ça ne peut arriver qu’en maintenant le terrorisme à Idlib.
Pour leur part, les Turcs relient leur rôle en Syrie à la conservation de leur occupation d’Idlib, car sa libération récuse leurs arguments à rester dans le nord syrien et les empêche de jouer un quelconque rôle dans l’Etat syrien. De même, ils craignent que le désordre créé par le rôle kurde en Syrie n’atteigne la Turquie.
C’est ce qui fait que les parties américaine et turque soient en contradiction en Syrie orientale, en Irak, en Libye et au Yémen, et qu’elles ne sont en accord qu’à Idlib parce qu’elles se soutiennent mutuellement face à l’Etat syrien, à l’ascension russe, au Hezbollah et à l’Iran, qui sont fortement alliés avec l’Etat syrien.
Pour le terrorisme, Al-Qaida et les Frères musulmans s’accrochent à Idlib qui est leur dernier bastion, autrement dit leur dernière influence sociale, politique et terroriste, et leur retraite d’Idlib signifie la quasi-fin de ce qui reste de l’Empire ottoman ou du califat ou de l’émirat des croyants.
Israël, à son tour, s’obstine à la poursuite de la crise syrienne, car elle empêche le rétablissement d’un État syrien capable de faire obstacle au passage de l’accord du siècle.
Quant à la Ligue arabe, aux Nations Unies et aux Européens, ce ne sont que des trompettes américaines qui claironnent lorsque les Américains en ont besoin.
D’un autre côté, l’Etat syrien demande comment cette coalition internationale peut lui demander d’instaurer un cessez-le-feu avec l’organisation terroriste Al-Nosra, et les services de renseignement turcs insistent pour soutenir le terrorisme et le représenter aux réunions de cessez-le-feu.
Comme l’affirment les Syriens, la fin du rôle turc en Syrie commence par la libération d’Idlib, et la fin du rôle américain dans la région est un but à atteindre avec la fuite de l’armée américaine et des FDS kurdes de l’est de l’Euphrate.
C’est ce que s’applique à faire progressivement l’armée syrienne avec ses alliés du Hezbollah, de l’Iran et de la Russie afin d’accomplir la libération des restes du terrorisme et ses partisans internes, régionaux et internationaux.

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