Attaque présumée au gaz sarin en Syrie : Moscou dénonce des «incohérences» dans le rapport de l’ONU
octobre 29, 2017
La ville de Khan Cheikhoun après une attaque, en avril 2017
© Ammar Abdullah Source: Reuters
Vendredi 27 octobre 2017
Source : RT
Le rapport de l’ONU désignant Damas comme responsable de l’attaque meurtrière au gaz sarin sur Khan Cheikhoun en avril comporte de multiples «incohérences» et des «témoignages douteux», selon Moscou.
La lecture du rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU sur l’attaque au gaz sarin sur la localité syrienne de Khan Cheikhoun montre «de nombreuses contradictions, des incohérences logiques, l’utilisation de témoignages douteux et de preuves non confirmées», d’après le ministre adjoint des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l’agence Interfax.
«Des preuves mentionnées dans le rapport sont essentiellement des témoignages et des données qui suscitent chez nous d’énormes doutes en raison du manque de neutralité des sources et du non-respect des exigences de la Convention de l’interdiction des armes chimiques concernant la collecte et la conservation des pièces de conviction», a déclaré Sergueï Riabkov le 27 octobre.
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Il a précisé que la Russie livrerait une analyse complète du document plus tard. «Mais toutes ces incohérences, contradictions et lacunes sont très visibles même après une lecture sommaire», a-t-il conclu.
Diffusé le 26 octobre, le rapport a conclu, comme l’affirmaient notamment Washington, Londres et Paris, que le gouvernement de Damas était bien responsable de l’attaque. Les éléments rassemblés vont dans le sens du «scénario le plus probable», selon lequel le gaz sarin aurait été diffusé en résultat d’une bombe larguée par un avion, d’après le rapport. Les auteurs se disent certains que le responsable de cette attaque sur Khan Cheikhoun serait Damas.
L’attaque au gaz sarin du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb (nord de la Syrie), alors contrôlée par des rebelles, a fait 83 morts, selon l’ONU. Elle a poussé l’administration Trump à lancer, deux jours plus tard, une attaque sur la base aérienne d’où, selon les puissances occidentales, serait partie l’aviation responsable de l’attaque, sans qu’aucune enquête internationale l’ait établi. Dans la nuit du 6 au 7 avril, l’armée américaine avait en effet tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains vers la base d’al-Chaayrate.
La Commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Syrie a déjà publié un rapport sur cette attaque, le 6 septembre, accusant également les forces aériennes syriennes d’avoir bombardé le 4 avril Khan Cheikhoun. Elle avouait en parallèle «ne pas pouvoir écarter l’éventualité que les interviewés n’aient pas reconnu l’existence d’un dépôt d’armes par peur de représailles ou par loyauté à Fatah al-Cham ou d’autres groupes armés».
Un précédent rapport publié par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait déjà été publié le 30 juin affirmant que du gaz sarin avait été employé à Khan Cheikhoun par l’armée syrienne. Damas avait dénoncé un document partial, manquant de rigueur et destiné à freiner la défaite des terroristes. La diplomatie russe avait quant à elle pointé des «conclusions fondées sur des données très douteuses», assurant y voir des signes d’une «commande politique».
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