Conférence de presse de Sergueï Lavrov sur la situation en Ukraine
mars 21, 2022
Le Cri des Peuples
18 mars 2022
Conférence de presse de Sergueï Lavrov sur la situation en Ukraine
par lecridespeuples
Allocution et réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à l’issue des pourparlers avec Dmitri Kouleba, Ministre ukrainien des Affaires étrangères, et Mevlüt Cavusoglu, Ministre turc des Affaires étrangères, Antalya, 10 mars 2022.
Source : Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie
Sergueï Lavrov : Mesdames et messieurs,
Nous nous sommes entretenus aujourd’hui avec le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. Cette rencontre a été suivie par un entretien trilatéral avec la participation du Ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba, qui s’est déroulé à l’initiative de la Turquie. Cette initiative a été exprimée par le Président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conversation avec le Président russe Vladimir Poutine. Nous avons accepté cette proposition de nos collègues turcs, sachant qu’en principe nous sommes favorables à tout contact sur les problèmes qui reposent à la base de la crise ukrainienne actuelle et sur l’élaboration des solutions pour la régler.
Mais nous avons immédiatement indiqué que ces contacts devaient avoir une valeur ajoutée. Nous partons du principe qu’ils ne seront pas utilisés, avant tout par nos collègues ukrainiens qui font régulièrement ce genre de choses, pour substituer et dévaluer la principale piste de négociations réelle, qui se déroule sur le territoire biélorusse au niveau de deux délégations approuvées par les présidents de la Russie et de l’Ukraine.
L’entretien d’aujourd’hui a confirmé que cette piste n’avait pas d’alternative. Nous avons parlé essentiellement à l’initiative de nos amis turcs de questions humanitaires. Nous avons expliqué les mesures prises par nos militaires sur le terrain pour contribuer à faciliter le sort des civils qui se sont retrouvés en grande partie en otage et sont utilisés comme bouclier humain par des bataillons dits volontaires ukrainiens et les forces de « défense territoriale ». Nous sommes bien au courant de cela. Nos représentants officiels, notamment au Ministère de la Défense, diffusent plusieurs fois par jour des communiqués de presse à ce sujet. Nous avons confirmé que l’initiative avancée plus tôt par la Russie pour l’ouverture quotidienne de couloirs humanitaires restaient en vigueur. Les itinéraires de tels couloirs et les délais de leur ouverture sont déterminés par ceux qui contrôlent la situation sur le terrain, en fonction de la situation et de la nécessité de choisir les itinéraires les plus sûrs et efficaces pour faire sortir les civils.
Nous avons rappelé à nos collègues que pendant le dernier volet des négociations en Biélorussie, la partie russe avait avancé des notions très concrètes (sous la forme de projet d’un document juridique), et la partie ukrainienne prenant ces propositions pour les analyser à Kiev avait assuré qu’elle y donnerait une réponse concrète rapidement.
Nous voulons mener un dialogue sur la plateforme biélorusse sérieusement, sans papiers informels, mais convenir des choses qui ont déjà été reconnues et doivent être réglées dans le contexte d’un règlement global de la crise ukrainienne et de la garantie de la sécurité sur le continent européen avec une prise en compte inconditionnelle des intérêts de tous les pays sans exception.
C’est brièvement ce dont nous avons parlé aujourd’hui. Je suis prêt à répondre à vos questions.
Question (traduite du turc): Avez-vous déjà évalué les dommages de la guerre pour la Russie ? Sont-ils plus graves ou moins graves que prévu ? La Russie envisage-t-elle l’interventions hors territoire de l’Ukraine, étant donné que l’Occident a livré des armes (selon vos informations) ? La Russie considère-t-elle le déploiement du système de défense anti-aérienne Patriot en Pologne comme une menace directe ? Est-ce qu’une option de représailles militaire reste ouverte ?
Sergueï Lavrov: Je n’ai pas bien compris votre question. Concernant le déroulement de l’opération spéciale militaire, ce sont des représentants du Ministère de la défense et, avant tout, le président russe en tant que commandant en chef, qui donnent cette analyse. Il a souligné à plusieurs reprises que l’opération se déroulait comme prévu.
En ce qui concerne les livraisons d’armes à l’Ukraine depuis l’étranger, nous constatons que nos collègues occidentaux agissent de manière dangereuse, y compris l’Union Européenne, qui, en violation de tous ses soi-disant principes et valeurs, encourage l’envoie d’armes létales à l’Ukraine, tels que les systèmes de missiles sol-air portatifs qui pourront être déplacés partout. Des terroristes les utilisent très souvent contre l’aviation civile. Où vont aller ces milliers de systèmes sol-air portatifs, c’est une question que nous posons à nos collègues de l’Union Européenne, quand ils veulent savoir comment mettre fin à la politique ukrainienne menaçant la Fédération de Russie pendant des années. On ne nous répond pas. Qui contrôlera ces systèmes sol-air ? Ainsi, pendant des années, des avions civils seront en danger, pas seulement dans le ciel ukrainien, mais dans tout le ciel européen.
Quant à votre question de savoir si nous avons l’intention d’attaquer d’autres pays, non, nous ne prévoyons pas d’attaquer d’autres pays. Nous n‘avons pas attaqué l’Ukraine. Nous avons expliqué à de nombreuses reprises qu’il y avait en Ukraine une situation qui constituait une menace directe pour la sécurité de la Fédération de Russie. Malgré des années d’avertissements, d’appels, de propositions, personne ne nous a écoutés. Le président Vladimir Poutine s’est exprimé en détail à ce sujet à plusieurs reprises. Des faits nouveaux apparaissant en ce moment dans les territoires libérés, notamment dans les régions de Donetsk et de Lougansk, indiquent qu’une agression contre ces territoires a été soigneusement planifiée.
Nous sommes indignés par des informations sur les activités des laboratoires biologiques financés par le Pentagone qui utilise le territoire ukrainien pour mener des expériences sur des agents pathogènes qui peuvent ensuite être utilisés pour créer des armes biologiques. Les représentants des Etats-Unis ont évidemment démenti les rumeurs qu’ils étaient impliqués dans des activités illégales en Ukraine. Il n’est pas surprenant non plus que les pays de l’Union Européenne aient immédiatement affirmé à l’unanimité qu’ils n’avaient pas de preuves des activités biologiques militaires des Etats-Unis sur le territoire de l’Ukraine. Ce qu’ont dit les représentants de l’Organisation des Nations Unis, qu’ils n’avaient pas cette information, cela n’est pas non plus surprenant. Les Américaines mènent bien entendu ces activités dans le plus grand secret en créant également des laboratoires biologiques militaires dans d’autres états postsoviétiques tout au long du périmètre de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine. Pour cette raison, ils ne pourront pas échapper à leur responsabilité. Nous avons la Convention sur l’interdiction des armes biologiques qui demande aux Etats de rendre compte de toutes les activités qu’ils mènent sur leur territoire ou à l’étranger.
Ceux qui gonflent d’armes l’Ukraine doivent bien sûr comprendre qu’ils porteront la responsabilité de leurs actes. Et ceux qui encouragent l’envoi de mercenaires pour combattre dans les traditions des ultra radicaux, seront tenus responsables aussi.
Question (traduite de l’anglais): La Russie a employé différents mots pour justifier son invasion de l’Ukraine, mais vous avez dit que cela a été fait pour le bien du peuple ukrainien. Comment pourriez-vous justifier le bombardement d’une maison de maternité et des hôpitaux qui traitaient des enfants ? Est-ce que vous êtes d’accord avec le président Zelenski sur le fait que c’est une atrocité de viser des mères et des enfants??
Quant au peuple russe, la Russie fait face à un défaut s’élevant à quarante milliards de dollars, ce qui va renvoyer la Russie en 1917, à l’époque de la révolution bolchevique. Comment vous justifierez-vous auprès du peuple russe pour avoir détruit leur économie à cause de l’invasion que le reste du monde condamne ?
Sergueï Lavrov: En ce qui concerne la maternité, ce n’est pas la première fois que nous entendons des déclarations pathétiques sur les atrocités qui seraient commises par les forces russes. Le 7 mars, lors d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, la délégation russe a présenté les faits que cette maternité avait été reprise depuis longtemps par le bataillon ultra radical Azov, et toutes les femmes, toutes les infirmières et tout le personnel ont été mis à la porte. A vous d’en tirer les conclusions pour comprendre comment on manipule l’opinion publique dans le monde entier. J’ai vu aujourd’hui des reportages transmis sur votre chaine et dans les autres médias. Ils sont très émotionnels. Malheureusement, on ne prête jamais suffisamment attention à l’autre côté de la situation pour se faire une idée objective.
En ce qui concerne l’économie de la Fédération de Russie – nous allons régler cela nous-mêmes. Le président et le gouvernement russes s’en occupent. Selon vous, nous avons employé beaucoup de mots pour justifier nos actions en Ukraine. Nous avons attiré l’attention sur le fait que depuis des années on transformait l’Ukraine en une plateforme antirusse. Dès le début des années 2000, l’Occident demandait aux ukrainiens avant chaque élection de prendre position, soit ils étaient avec l’Occident soit ils étaient avec la Russie, autrement dit : ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous. Quel genre de valeurs occidentales enfonçait-on dans les têtes du peuple ukrainien ? Comme, par exemple, en 2009 quand le candidat pro-occidental avait obtenu le moins de voix, la Cour constitutionnelle a été forcée à tenir le troisième tour en violation de la constitution de l’Ukraine. Les soi-disant meilleures années ont vu beaucoup de manipulations de ce type. On utilisait l’Ukraine pour en faire un outil du régime pro-Occidental.
Au final, l’OTAN a demandé d’accorder à l’Ukraine le droit de rejoindre ce bloc, on a assisté à la mise en place de bases navales sur son territoire. Il s’agissait aussi du déploiement des missiles qui constituaient une menace directe à la Fédération de Russie. Maintenant nous avons découvert qu’il y avait des laboratoires biologiques militaires opérant dans le dos du peuple ukrainien et de la communauté internationale.
Quand on a ont commencé à parler de la nécessité e réviser le statut non-nucléaire de l’Ukraine, nous avons commencé à faire appel à la raison de nos partenaires occidentaux en leur proposant de se mettre d’accord sur des garanties de sécurité en Europe. On nous a dit que vous pouvez parler de tout, mais ne vous mêlez pas des questions d’élargissement de l’OTAN et de laisser les décider eux-mêmes. On nous a dit : Ne vous inquiétez pas, l’élargissement de l’OTAN ne pose aucune menace à la Russie. Pourquoi l’OTAN devrait-t-elle décider des intérêts de sécurité de la Russie ? Cela ne marchera pas. Ce n’est pas une façon de parler à la Russie. Nous n’allons pas justifier nos actions en Ukraine. Les objectifs sont clairs : la Russie ne veut pas que l’Ukraine soit militarisée, dans l’OTAN ou ailleurs, parce que même sans l’OTAN il est possible de déployer les systèmes américains qui menaceront la Russie. Nous ne voulons pas que l’Ukraine soit un état néonazi où des bataillons portant des signes de néonazis défilent devant le président ukrainien ; ou quand ces combattants s’entrainent pour perpétrer des actes terroristes. Nous voulons que l’Ukraine soit un pays neutre. Comme le président Vladimir Poutine a souligné à de nombreuses reprises, en nous opposant à l’élargissement de l’OTAN, nous ne nous opposons absolument pas à la sécurisation de l’Ukraine.
Nous sommes prêts à discuter les garanties de sécurité de l’Ukraine, des pays européens et de la Russie. A en juger par les déclarations du président Vladimir Zelensky, cette approche commence à trouver un large écho, ce qui donne de l’espoir.
Quant à nos problèmes économiques, nous les surmonterons. Tout au long de notre histoire nous parvenions à surmonter les difficultés quand cela était nécessaire. Je vous assure que nous sortirons de cette crise avec un esprit plus sain et plus raisonnable. Nous nous débarrasserons de l’illusion de fidélité de l’Occident en tant que partenaire, nous n’aurons aucune illusion sur le fait que l’Occident ne puisse trahir quiconque à tout moment, même ses propres valeurs. C’est impensable que le droit à la propriété privée soit détruit en un claquement de doigt. C’est impensable que la présomption d’innocence, un pilier du système juridique occidental, puisse être ignorée et violée de manière flagrante. Je vous assure que nous y arriverons. Cela dit, nous ferons tout pour ne jamais dépendre de l’Occident dans les questions cruciales pour notre population.
Question: Selon le chef adjoint du bureau du président de l’Ukraine, Kiev est prêt pour un règlement diplomatique, mais les pourparlers doivent se tenir au niveau des présidents. D’après vous est- ce opportun d’organiser les pourparlers entre les présidents en ce moment ?
Sergueï Lavrov: Nous savons tous que Vladimir Poutine n’évite jamais le contact. Nous ne voulons pas que ce soit des contacts juste pour des contats. Nous avons évoqué ce sujet aujourd’hui. J’ai rappelé à Dmitri Kuleba que la Russie reste toujours ouverte au dialogue si cela pourrait régler le problème. Ces dernières années après le coup d’état anticonstitutionnel, les dirigeants ukrainiens ont préfèré simuler le dialogue et la prise de décisions concrètes devant les caméras.
Le Président Zelensky continuait à appeler à se réunir même lorsque les Accords de Minsk avaient été complètement bloqués par Kiev. Nous rappelions alors à nos collègues ukrainiens qu’en décembre 2019 le sommet au format de Normandie avait eu lieu à Paris et que toutes les décisions étaient adressées à Kiev, mais aucune de ces décisions n’avait été mise en œuvre.
A quoi bon avoir organisé cette rencontre à Paris, s’il fallait organiser un autre sommet pour réaliser les décisions du sommet précédant. Il s’agit de leur manière habituelle de substituer un vrai règlement des problèmes par des gestes spectaculaires, quand ils ont proposé d’élargir le format de Normandie en y invitant les britanniques, les américains et les polonais. D’abord, ils décident de créer une structure parallèle au Groupe de contact, et ensuite ils veulent inviter les français et les allemands au Groupe de contact. Les dirigeants ukrainiens avaient plein d’idées.
Comme nous avons réitéré aujourd’hui, le Président Vladimir Poutine ne refuse pas de se rencontrer avec le Président Vladimir Zelensky. J’espère qu’à un moment, cette rencontre sera nécessaire, mais avant il faut faire un travail préparatoire qui se déroule dans le cadre du format biélorusse. Il y a eu déjà trous tours de négociations et nous avons présenté à l’Ukraine nos propositions concrètes. Ils nous ont promis aussi des réponses concrètes. Nous attendons.
Question: Partout où la Russie essaie d’instaurer la paix ou dénazifier un pays, on assiste à des enlèvements et à des actes de torture. C’a été le cas de la Crimée, où nous avons entendu parler des 200 tatars de Crimée, notamment du premier chef adjoint du Mejlis du peuple tatar de Crimée Nariman Jelialov. Dans les territoires occupés du sud de l’Ukraine, plusieurs femmes ont été enlevées, dont Leyla Ibragimova, cheffe adjointe du conseil régional de Zaporojie, une tatare de Crimée. C’est un tout nouveau niveau pour vous. Au cours de ces huit dernières années, vous n’avez enlevé des femmes. Il faut que mes collègues turcs sachent ce que fait la Russie aux tatars de Crimée, et pas seulement pendant ses huit années en Crimée. Quelle est votre réaction ? Ce sont des faits. De plus, il s’agit de ma région natale, Genitchesk, Melitopol, où j’ai passé mon enfance.
Sergueï Lavrov: Vous avez dit que ce sont des faits. Moi, je pense qu’il s’agit d’une fausse information, un autre mot commençant par « f ». L’internet et les médias regorgent de fausses informations. Je ne suis pas au courant de cette histoire, qu’une députée aurait été enlevée, mais je connais d’autres histoires assez typiques pour le régime de Kiev.
Hier, j’ai entendu que le député Yevgeny Chevtchenko avait disparu. Est-ce qu’on l’a retrouvé ? Denis Kireev, le négociateur ukrainien qui avaient pris part au premier tour de pourparlers en Biélorussie, a été tué. Au début, on nous a dit qu’il avait été exécuté, sans jugement, par le Service de la Sécurité de l’Ukraine après avoir été accusé de haute trahison, ensuite, on a appris qu’il s’agissait d’un règlement de comptes.
Si on va investiguer des histoires personnelles comme celle-ci, on pourrait trouver des sujets intéressants et scandaleux. Je présume que cette tentative d’exploiter un seul épisode, sans doute fictif, pour provoquer un tollé, y compris ici en Turquie, en promouvant la politique antirusse, s’inscrit dans la stratégie de substitution du travail sérieux de négociation par des gestes spectaculaires comme celui-ci.
Je ne suis pas au courant de ce cas, je vais me renseigner. En revanche, j’ai entendu parler de Yevgeny Chevtchenko qui avait disparu à Kiev, et ne pas à Zaporojie.
Je pense que vous avez été filmée et vous allez passer en grande pompe à la télévision chez vous. Votre but est déjà atteint.
Question (traduite de l’anglais): On parle de l’utilisation d’armes biologiques pendant des attaques. Qu’avez-vous à dire là-dessus ?
Sergueï Lavrov: Nous sommes préoccupés par des informations selon lesquelles le Pentagone, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et des armes chimiques, a créé plusieurs dizaines de laboratoires militaires biologiques sur le territoire ukrainien, dans le cadre de son programme de mise en place de ces sites partout dans le monde. Nous avons envoyé une demande officielle. Nous allons demander des explications.
En ce qui concerne l’emploi de ces armes, je n’ai pas de données. Cela dit, nous sommes absolument convaincus que son utilisation n’était pas pacifique et avait pour but de créer des armes biologiques et visant, de plus, les groupes ethniques.
Question: Les Etats-Unis déclarent ouvertement d’avoir donné des directions à leurs ambassadeurs de convaincre les gouvernements du monde entier de soutenir les sanctions contre la Russie. Est-ce que la Russie a donné les directions pareilles à ses ambassadeurs pour qu’ils appellent les gouvernements à ne pas soutenir les sanctions ?
Sergueï Lavrov: Nous tenons nos ambassadeurs informés de notre position, des faits concernant toutes les situations relevant du ministère des Affaires étrangères. Cette information est ensuite scrupuleusement communiquée aux autorités des pays hôtes afin de leur donner une image objective de la situation. Nous n’avons pas l’habitude de courir à travers le monde en ordonnant aux pays souverains et indépendants, membres de l’ONU, d’exécuter la volonté du grand frère. Apres tout, nous sommes des gens polis, comme vous le savez.
Les américains ne cachent pas qu’ils exigent que la Turquie, l’Inde, l’Egypte, les pays d’Asie du Sud-Est et même la Chine appliquent les sanctions américaines unilatérales et illégales. Je ne pouvais pas imaginer un tel manque de respect à l’égard des grands pays et civilisations. Mais pour les américains, tous les coups sont permis. Tous les moyens sont bons pour amener la russophobie à une absurdité. Nous, on ne fait pas ces choses-là.
Question (interprétée de l’anglais): Vous avez dit aujourd’hui que la Russie n’envahit pas l’Ukraine, pourtant c’est ce qui se passe en réalité. Vous avez aussi dit que vous n’alliez pas cibler des civils, pourtant il y eu des milliers de victimes, des hôpitaux ont été attaqués. Pourquoi les ukrainiens devraient-ils croire à ce que vous dites à eux et au monde entier ?
Sergueï Lavrov: En ce qui concerne les hôpitaux et les maternités, je vous l’ai déjà dit, mais vous n’écoutez pas. Il y a trois jours, nous avons expliqué au Conseil de Sécurité de l’ONU la situation avec la maternité, mais aucun des médias occidentaux ne va transmettre cette intervention.
Concernant les déclarations de qui va faire quoi et qui ne fera pas quoi, je vous assure que jusqu’au dernier moment, nous cherchions une solution diplomatique à ce problème. Nous avons présenté un document détaillé du traité bilatéral avec les Etats-Unis et un projet d’accord OTAN-Russie sur toutes les questions clés de la sécurité européenne et tenant compte des intérêts de tous les pays du continent, y compris l’Ukraine. On nous a répondu : « l’Ukraine est à nous et c’est à nous et à l’Ukraine de décider de son sort ».
Nos propositions, y compris l’inadmissibilité des menaces physiques et militaires contre la Fédération de Russie, ont également été rejetées. Le Président russe Vladimir Poutine a été clair en expliquant les raisons de cette opération miliaire spéciale. J’espère que vous aurez l’occasion de lire vous-même ce document (même si on ne vous laisse pas d’en parler dans les médias) et comprendre notre logique.
Nous voulons que l’Ukraine soit un état démilitarisé, un état ami?al, dénazifié, où sont présents l’orthodoxie, la culture et la langue russe.
Malheureusement, toutes ces menaces sont bien présentes et même sont intégrées dans la législation. Ces huit dernières années après le coup d’Etat, touts nos appels à l’Occident qu’il raisonne les autorités ukrainiennes se heurtaient à un mur de silence.
Tout est évident par rapport à la langue russe. L’Ukraine a adopté une loi sur la garantie du fonctionnement de la langue ukrainienne comme langue d’État, selon laquelle seulement la langue ukrainienne est qualifiée d’employable, tandis que toutes les autres langues ont été désavantagées, d’une manière ou d’une autre, y compris dans l’enseignement primaire et supérieur.
Pas seulement la Russie, mais la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie ont aussi commencé à exprimer leur mécontentement. Les autorités ukrainiennes ont fait une chose simple, elles ont fait une exception pour des langues de l’UE, en les excluant de cette loi discriminatoire, une solution élégante.
Le russe a été la seule langue à être privée de ses droits, malgré le fait que la Constitution de l’Ukraine garantit le droit à la langue russe. L’Occident s’est tu et s’est calmé. Cela a montré une fois de plus ce que l’Occident voulait exactement de l’Ukraine, à savoir, pour qu’elle agisse contre la Russie, contre tout ce qu’est russe.
L’attitude de l’Occident vis-à-vis du référendum en Crimée s’inscrit également dans sa politique de deux poids deux mesures. Aucun référendum n’a eu lieu à Kosovo. L’OTAN a délibérément créé cette situation en bombardant la Yougoslavie afin de la démanteler.
Quand le parlement du Kosovo a déclaré son indépendance, presque tous les pays occidentaux ont soutenu en applaudissant cette décision comme une expression de la démocratie et de la liberté de choix. Pourquoi est-il permis aux albanais de le faire et pas aux russes en Crimée ? Non seulement ils ont permis cela aux albanais en Yougoslavie, on les a fortement encouragés à agir dans cette direction, car la Grande Bretagne, pays avec une riche histoire, avait pour objectif d’empêcher la formation des grandes puissances en Yougoslavie et dans toute l’Europe. Nous le savons très bien. Ils auraient poursuivi le même objectif à l’égard de la Fédération de Russie
Nous avons compris qu’il ne s’agissait pas de l’Ukraine, mais d’une agression contre tout ce qui était russe : les intérêts, la religion, la culture, la langue, la sécurité etc.
L’hystérie de l’Occident vis-à-vis de nos actions montre qu’il s’agit d’un combat à mort, pour que la Russie reste sur la carte politique du monde dans le plein respect de ses intérêts légitimes.
Question (traduite de l’anglais): Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré l’absence de progrès sur un cessez-le-feu. Est-ce que les pourparlers ont abouti à un quelconque résultat concret ? Qu’est-ce que vous comptez faire ?
Sergueï Lavrov: Nous ne sommes pas venus ici pour substituer le travail de négociations en Biélorussie, lancé par les présidents russe et ukrainien. C’est dans ce cadre-là qu’on aborde toutes les questions pratiques. On a expliqué en détail tout ce qu’il fallait faire pour mettre fin à cette crise. Il s’agit, entre autres, de la démilitarisation, de la dénazification de l’Ukraine et de la garantie de son statut neutre. Il s’agit d’une conversation d’affaires. Nous avons prévenu nos collègues dès le début de notre rencontre que nous n’avions pas l’intention de créer une piste de négociations parallèle, comme l’Ukraine le voulait.
Ils préfèrent toujours substituer la mise en œuvre des engagements par la simulation du travail réel, en créant de nouveaux formats qui auront une large couverture médiatique.
Cela ne m’étonne pas que Dmytri Kuleba ait dit de ne pas avoir pu convenir d’un cessez-le-feu. Personne ne comptait convenir ici sur le sujet du cesser le feu. Le coté ukrainien connait bien toutes les propositions et les étapes contenues dans ces propositions.
S’ils avaient l’intention de faire les déclarations comme « cessons le feu ! » ou « établissons les couloirs humanitaires selon le modèle ukrainien et pas selon le modèle russe », tout cela avait pour objectif de montrer aux journalistes leurs bonnes intentions qui avaient échoué. Cela s’inscrit dans la logique de l’Ukraine, que j’ai déjà évoqué. Les gestes spectaculaires qui sont destinés à la réaction momentanée du public et qui substituent le travail réel.
Question (traduite de l’anglais): Ma question concerne l’embargo américain sur les importations de pétrole et de gaz russes. Quelle sera politique énergétique russe à l’égard de l’Europe ? Comment la Russie réagit-t-elle aux sanctions de la part des entreprises et des pays différents ?
Sergueï Lavrov: Je vous ai déjà répondu : nous allons résoudre ce problème, nous ferons tout pour ne jamais, en aucune façon, être dépendants de l’Occident, que ce soit des gouvernements ou des entreprises, qui se laissent guidées par la politique agressive antirusse de l’Occident et pas par leurs intérêts.
Nous veillerons à ce qu’aucun « Oncle Sam » ou quelqu’un d’autre ne puisse prendre des décisions visant à détruire l’économie russe. Nous trouverons un moyen d’en être indépendants. Nous aurions dû le faire il y a longtemps.
Concernant le pétrole et le gaz, nous les laissons à la discrétion et sur la conscience de nos collègues occidentaux.
Nous n’avons jamais utilisé le pétrole et le gaz comme une arme de pression, malgré le fait qu’on nous en accuse régulièrement. En 2010, lors de la première crise, l’Ukraine a commencé à voler du gaz destiné pour l’Europe, parce qu’elle avait arrêté de payer pour ses livraisons. La Russie continuait à fournir le gaz, en pleine conformité avec ses obligations (concernent le volume et le prix), tandis que l’Ukraine volait. Est-ce que vous pensez que l’Europe essayait de les arrêter ? Rien de cela.
L’Europe a dit que la Russie utilisait le gaz comme une arme de pression politique, alors qu’ils savaient parfaitement ce qui se passait réellement. Les relations avec l’Ukraine sont toujours mesurées par un seul critère – comment utiliser ce pays pour nuire à la Russie. La politique d’endiguement de notre pays a commencé avant même d’être déclarée officiellement. C’est un point intéressant qui est très révélateur pour des valeurs européennes. Ils nous maudissent, ils ont imposé des sanctions contre nous, ont interdit à leurs entreprises de rester en Russie. En même temps, ils veulent continuer à acheter le pétrole et le gaz, en disant que sinon ils vont avoir froid.
Comme a expliqué en détail le vice-premier ministre, responsable des affaires énergétiques Alexandre Novak, nous n’allons pas persuader d’acheter le pétrole et le gaz russes. S’ils veulent les remplacer, allez-y. Nous aurons nos marchés d’exportation. Nous les avons déjà.
Question (traduite de l’anglais): La Russie a-t-elle des « lignes rouges » à l’égard des pays qui envoient de l’aide militaire à l’Ukraine ?
Sergueï Lavrov: J’ai déjà répondu à la question de savoir si nous allions réagir aux livraisons d’armes à l’Ukraine. Nous considérons que ces pays créent un danger colossal, y compris pour eux-mêmes ; quand ils envoient des armes mortelles, comme des missiles sol-air portables ou quand ils observent calmement alors que les autorités ukrainiennes distribuent des centaines de milliers d’armes à feu à tout le monde, sans documents.
Nous n’avons jamais parlé d’actions envisagées vis-à-vis des pays de l’OTAN. Ce sont les déclarations de ma nouvelle collègue, la Secrétaire d’état britannique aux affaires étrangères Elizabeth Truss. Elle a dit : « si le Président russe Vladimir Poutine n’échoue pas en Ukraine, ses ambitions ne connaitront pas de limites et qu’il va cibler ensuite la Moldavie et les pays baltes ». Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Elizabeth Truss, et elle est connue pour ces aphorismes. Ces prophéties par rapport à l’invasion des pays baltes et de la Moldavie sont dans la meilleure tradition de la culture, de la politique et de la diplomatie anglaises, car c’était les anglais qui avaient écrit le faux testament de Pierre le Grand. Cela fait partie de leur modus operandi.
Question: Ce qui, hier, était inimaginable, devient aujourd’hui la réalité. Croyez-vous qu’une guerre nucléaire puisse commencer ?
Sergueï Lavrov: Je ne veux pas y croire, je n’y crois pas. J’attire votre attention sur le fait que ce sont des représentants de l’occident, notamment de l’OTAN, qui mettent en avant la question nucléaire ces dernières années dans le discours autour de la situation en Ukraine, qui s’est aggravée ces derniers mois et ces dernières semaines. Je tiens à rappeler ici qu’Elizabeth Truss elle-même (on parle beaucoup d’elle aujourd’hui) a affirmé qu’elle n’excluait pas la possibilité d’un conflit entre la Russie et l’OTAN. Comment elle peut avoir des idées pareilles ?
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui à mon avis agit de façon trop indépendante sans coordonner ses propos, comme il se doit, avec tous les membres, a déclaré : « si l’OTAN le souhaite, il serait possible de déployer des armes nucléaires sur le territoire de ces membres de l’Europe d l’Est ». Mon collègue français Jean-Yves Le Drian a rappelé au président Vladimir Poutine que la France était aussi un pays nucléaire.
Par ailleurs, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a affirmé fièrement que l’Occident déclarait une guerre totale à la Russie, « der totale krieg », comme on le disait à l’époque dans un autre pays. Et le président des Etats-Unis Joe Biden, en répondant à une question de savoir s’il existait une alternative à ces sanctions de l’enfer, a dit que la seule alternative était la troisième guerre mondiale. Ce sujet est toujours dans la tête des occidentaux. Nous n’avons jamais parler de cela.
Il est évidemment inquiétant que l’Occident revienne toujours à ce sujet, comme dirait Freud.
Question: Le président Kassym-Jomart Tokaïev a déjà proposé d’organiser des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine au Kazakhstan. La Russie envisage-t-elle une telle proposition ? Et quand sera possible un nouveau cycle de négociations ?
Sergueï Lavrov: Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui sont prêts, avec les meilleures intentions, à faciliter un règlement de cette grave crise à l’intérieur de l’Ukraine, et à tous ceux qui se montrent prêts à faciliter un dénouement du conflit, en prenant en considération les intérêts et préoccupations de tous les acteurs. Ce qui compte c’est que l’Ukraine n’instrumentalise pas ces propositions que nos amis turcs et kazakhs présentent avec les meilleures intentions, comme je l’ai déjà dit, car l’Ukraine a l’habitude de substituer les actions concrètes par les gestes spectaculaires. Si je me souviens bien, quand les Accords de Minsk étaient encore bien vivants, ils voulaient que le groupe de contact se déplace au Kazakhstan et même en Turquie.
Je suis sûr que derrière tout cela se cache et se cachait une réticence de faire leur travail qui a été négocié, mais avec une valeur ajoutée, comme l’a dit le président Vladimir Poutine. Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, la Russie est ouverte à un dialogue sous formats différents. Nous voulons seulement que ce dialogue ne se tienne pas juste pour bavarder.
Question (traduite de l’anglais): Est-ce que la Russie veut réellement trouver une solution à cette situation par une voie de négociations ? Si oui, quelles ont été vos propositions et quel a été votre progrès à cet égard ? Comment est-ce que vous pouvez parler de la diplomatie, d’un cessez-le-feu et des négociations quand les maternités sont attaquées et il y a tant de victimes parmi les civils ?
Sergueï Lavrov: C’est déjà la troisième fois que vous me poser la question sur cette maternité, ce qui veut dire que vous n’avez pas entendu ce que j’ai dit sur ce cas qui fait aujourd’hui la une de l’actualité dans tous les médias occidentaux. Comme nous l’avons expliqué le 7 mars dernier lors de la réunion du Conseil de Sécurité, il n’y avait pas de femmes, d’enfants ou de personnel dans cette maternité, qui avait été reprise depuis longtemps par le bataillon Azov et d’autres radicaux. Ils l’ont transformé en sa base comme ils font partout en Ukraine en utilisant des civils comme bouclier humain et en plaçant des armements dans des quartiers résidentiels pour tirer sur les troupes russes et des milices de DNR et LNR.
Nos propositions présentées le 15 décembre 2021, étaient sérieuses. Elles concernaient la mise en place d’un système de sécurité, ce n’ était pas un nouveau système, il s’agissait du système qui avait été négocié à plusieurs reprises au plus haut niveau politique, y compris lors du sommet de l’OSCE à Istanbul en 1999 et à Astana en 2010, qui ont stipulé noir sur blanc : « chaque Etat est libre de choisir ses propres alliés, mais aucun Etat ne peut renforcer la sécurité au détriment de celle des autres ». Cette formule a été définie dans son intégralité. Il s’agissait du sommet de la diplomatie. Cette décision a été signée par les dirigeants de la Russie, de nos pays voisins, et du monde libre.
Aucun pays, aucun groupe de pays, aucune organisation ne peut prétendre à une position dominante sur le territoire européen, ce que fait l’OTAN, en violation des engagements de ses états-membres.
Quand nous avons proposé de signer un accord entre la Russie et l’OTAN qui codifierait et légiférerait les principes que je viens d’évoquer et qui avaient été tirés des documents signés au plus haut niveau, en réponse, Jens Stoltenberg et Josep Borell nous ont envoyé des notes, chacune d’une demi page, qui disaient : « Ne vous inquiétez pas, nous sommes prêts à dialoguer ».
Le fait que nous avons reçu la réponse de la part des chefs de l’OTAN montre que la Grande Bretagne et d’autres dirigeants de l’Occident avaient simplement délégué leurs responsabilités aux dirigeants de l’OTAN pour la mise en œuvre de tous leurs engagements d’honneur stipulés dans les documents des sommets de l’OSCE. Voilà ce que vos représentants, les représentants de l’Occident, ont fait avec la diplomatie.
Même maintenant nous voulons que toutes les questions soient résolues par la diplomatie. Cela dit, nous avons souligné la nécessité de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine, sans attendre. La menace militaire, culturelle, informationnelle, linguistique et civilisationnelle créée contre la Russie sur ce territoire a pris une nouvelle dimension urgente.
Si nous faisions affaire avec des gens honnêtes, nous aurions réglé cela et aurions parvenu à un accord. Mais nous ne voyons pas de partenaires qui soient prêts à faire des affaires honnêtement, même s’il y avait de tentatives. J’espère que les dirigeants occidentaux qui sont agités à cause de la situation actuelle en Ukraine sont bien conscients de la menace existentielle pour toute la sécurité européenne engendrée par leur inaction et réticence de mettre en œuvre leurs engagements.
Nous n’avons jamais voulu et ne voulons toujours de guerre. Nous voulons mettre fin à cette guerre, notamment en prenant en considération les intérêts des deux républiques qui ont refusé d’accepter en 2014 un coup d’Etat sanglant et anticonstitutionnel, et le régime qui observait avec un sourire hautain ses représentants bruler vif les gens à Odessa ; le régime qui envoyait des avions de combat afin de bombarder le centre-ville de Lougansk, et qui au cours de toutes ces 8 ans bombardait, attaquait et visait les quartiers résidentiels, les villages, les écoles, les maternelles. Les témoignages ne manquent pas.
Puisque nous, nos journalistes (je rends un hommage et je m’incline devant tous ceux qui y ont donné leurs vies) diffusaient 24/7 tout ce qui s’y passait. Tandis que les journalistes occidentaux ne sont presque jamais allés à la ligne de démarcation. Ils montraient que ce n’était pas si mal de l’autre côté. Le fait que les destructions étaient concentrées à 70% ou à 80% sur le coté des milices montre qui était généralement le premier à commencer les tirs.
Une fois, des journalistes de BBC y sont venus pour quelques jours et, je dois dire, qu’ils ont fait un reportage plutôt objectif. Par contre, je ne rappelle pas d’avoir vu les médias occidentaux parler de l’agressivité du régime ukrainien contre son propre peuple, ou de ses actions visant à saboter les Accords de Minsk approuvés par le Conseil de Sécurité de l’ONU, ou de son refus d’appliquer les dispositions de ce document essentiel.
Si on compare tout ce que vous écrivez sur la situation actuelle en Ukraine avec tout ce que vous écriviez pendant ces 8 ans, nous aurons un vrai tableau de la liberté d’expression, de l’accès aux informations et tant d’autres choses stipulées pourtant dans les décisions prises au plus haut niveau politique dans le cadre de l’OSCE, et qui apparemment ne sont pas respectées par nos collègues de l’Occident.
Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.