Discours Le Hezbollah en guerre (3) : frappes sur Haïfa (16 juillet 2006)
juillet 21, 2018
Centre Palestinien
d’Information
Jeudi 19 juillet 2018
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 juillet 2006, au 4e jour de la guerre contre Israël.
Traduit pour la première fois à l’occasion du 12ème anniversaire de l’événement. Tous les discours du Secrétaire Général du Hezbollah durant la guerre de 2006, inédits en français, seront intégralement publiés à leur date anniversaire cet été.
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
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« Nous avons concentré nos tirs de missiles/roquettes exclusivement sur des positions militaires, sans frapper aucune colonie ou lieu de peuplement israéliens au nord de la Palestine occupée. Mais l’armée de l’ennemi, incapable de faire face aux combattants du Hezbollah, a commencé dès le premier jour à cibler les villes, les villages, les civils et les installations civiles, ainsi que l’infrastructure. […] Nous n’avions donc pas d’autre choix aujourd’hui que de tenir la promesse que nous nous étions faite, et nous avons frappé la ville de Haïfa. [..] Nos armes ne sont pas des armes de vengeance, mais des armes de dissuasion, des armes (dont l’objectif est de) ramener à un peu de raison et de bon sens les fous (furieux) du gouvernement Olmert, pour qu’ils mettent fin à leur arrogance, à leur hybris, et je peux même dire à l’imbécilité et à la stupidité par lesquelles ils se distinguent tout particulièrement. » Hassan Nasrallah, 16 juillet 2006.
Sans surprise, Israël a déversé dès les premiers jours sa furie destructrice sur le Liban et la population libanaise, frappant à dessein l’infrastructure (ponts, centrales électriques, aéroport…) pour paralyser le pays, ainsi que les centres urbains pour infliger une punition collective au peuple libanais –notamment les zones à majorité chiite de la banlieue sud de Beyrouth, pour faire payer le plus grand prix à la base populaire du Hezbollah–, n’épargnant ni les habitations, ni les convois de civils fuyant les zones bombardées et en particulier le sud, ni les ambulances, ni les refuges, ni l’industrie alimentaire, soumettant le pays à un véritable blocus. Robert Fisk avait notamment rapporté le crime de guerre de Marwaheen, évoqué par Hassan Nasrallah dans ce discours :
Et toutes ces morts civils, je ne crois pas qu’elles soient dues au hasard. Je ne crois pas que c’était une erreur quand ils ont frappé cette caserne militaire de soldats de l’unité logistique, qui essayaient de réparer [un pont et de rétablir l’électricité dans] leur propre pays, ce qu’ils ont le droit de faire.
Marwaheen est un cas particulier. C’est un village dans le sud du Liban, que le Mossad, les Israéliens, ont ordonné aux villageois de quitter. Je dois ajouter que c’est le village le plus proche de la scène où les soldats israéliens ont été capturés et tués mercredi. Ils ont reçu l’ordre de quitter le village. Ils l’ont fait dans un convoi de voitures, une vingtaine de véhicules. Ils se sont rendus auprès de l’ONU, qui les a renvoyés –un bataillon ghanéen, honteusement– et se sont dirigés vers Tyr. Mais un F-16 est venu et les a brûlés vifs sous un tapis de bombes. C’est un massacre révoltant.
En quelques jours, on comptait plus de 300 morts, presque uniquement civils, des milliers de blessés et près d’un million de déplacés. L’armée nationale libanaise, scandaleusement neutre dans ce conflit –on apprendra plus tard que le Premier ministre Fouad Siniora, qui appelait le Hezbollah à restituer les soldats à Israël et lui faisait de facto porter la responsabilité de la guerre, avait donné des instructions pour que l’armée entrave les activités de la Résistance–, ne sera même pas épargnée dans ses actions civiles. Soucieux de maintenir autant que possible la cohésion nationale et de ne pas faire le jeu de l’ennemi, Hassan Nasrallah n’évoquera ces faits que bien après la guerre, de même que la collusion des monarchies du Golfe, et en particulier de l’Arabie Saoudite, avec l’agression israélienne.
Mais si Tsahal s’est révélé comme l’armée criminelle qu’elle a toujours été, le Hezbollah, pour sa part, a fait la démonstration tant de son éthique, ne ciblant les civils israéliens qu’après plusieurs jours de retenue, car il n’avait pas d’autre choix pour protéger sa propre population (le ratio final civils/militaires des victimes du Hezbollah sera inverse à celui d’Israël, 1/10 contre 10/1) que de sa grande expertise sur le plan militaire : face aux exploits de la guérilla libanaise (corvette israélienne détruite, bases militaires du nord localisées et frappées…), Israël a dévoilé au grand jour l’incapacité de son infanterie, dont les tentatives d’incursion ont été immédiatement stoppées, et même de ses services de renseignement, auxiliaires indispensables de la force aérienne. Dès le premier jour, Olmert avait annoncé pompeusement la destruction de la quasi totalité de la capacité balistique du Hezbollah, mais il a reçu un démenti cinglant par la pluie de roquettes et de missiles incessante et toujours plus drue qui s’est abattue quotidiennement sur Israël, jusqu’au dernier jour de la confrontation, jusqu’à Haïfa et, comme le montrera la prochaine étape, bien au-delà de Haïfa. Ce discours dans lequel la victoire et la reconstruction sont évoquées comme des perspectives prochaines et certaines montre bien que le Hezbollah a toujours été en position de force dans ce conflit.
Sayed Hasan
Transcription :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
« — Dis : Aucun (mal) ne nous atteint, sinon ce que Dieu a décrété pour nous. Il est notre Protecteur, et que les croyants placent leur confiance en Dieu.
— Dis : Est-ce que vous envisagez un autre (sort) pour nous que l’une des deux glorieuses issues (la victoire ou le martyre) ? Quant à nous, nous nous attendons à ce que Dieu vous frappe directement d’un de Ses châtiments, ou qu’il vous châtie par notre intermédiaire. Attendez donc, et nous attendrons avec vous (pour connaître l’issue de notre affrontement). » (Coran, IX, 50-51)
Dieu le Très-Haut et le Puissant a dit la vérité.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction.
Dans ce discours, je souhaite m’adresser à vous à nouveau en ce jour, dimanche [16 juillet], peu avant 13h, pour évoquer avec vous quelques points ayant trait au champ de bataille et à la (situation) politique, dont je me dois de parler dans la situation particulièrement sensible et importante où nous sommes aujourd’hui.
Premièrement, en ce qui concerne les événements sur le terrain. Depuis le début, nous nous sommes efforcés d’agir avec calme, précision et sans précipitation. Nous avons annoncé des positions claires et lancé des avertissements clairs. Le premier jour, nous avons concentré nos tirs de missiles/roquettes exclusivement sur des positions militaires, sans frapper aucune colonie ou lieu de peuplement israéliens au nord de la Palestine occupée. Mais l’armée de l’ennemi, incapable (de faire) face aux moudjahidines (combattants du Hezbollah), a commencé dès le premier jour à cibler les villes, les villages, les civils et les installations civiles, ainsi que l’infrastructure.
Malgré cela, nous avons patienté, et poursuivi notre combat (en ciblant seulement) les soldats et les militaires (ennemis), et les positions militaires au nord de la Palestine occupée. Et des frappes très importantes ont eu lieu avec succès, surtout celle qui a ciblé plusieurs centres de commandement de brigades situés dans la zone nord (d’Israël), que ce soit le commandement de la zone nord, le commandement des forces navales ou le commandement des opérations aériennes à Meron, et l’impact et les dégâts infligés par ces frappes sans précédent furent considérables. Mais face à cela, nous voyions que les sionistes concentraient leurs frappes sur les civils et les installations civiles.
(L’ennemi) a essayé d’avancer dans la région d’Ayt al-Cha’b, mais les moudjahidines (combattants) lui ont fait face et ont détruit un tank israélien qui compte parmi les plus puissants qui existent à ce jour en Israël. Un deuxième tank s’est approché et a également été détruit, et un troisième s’est avancé et a été endommagé. Et cet événement a constitué une occasion d’humilier l’infanterie israélienne à la frontière du Mont Amel.
Les principales villes du Liban ont été frappées par Israël, ainsi que les villages, et ils ont tué des civils dans leurs maisons. Dans plusieurs villages, des habitations civiles ont été détruites, et le mari, la femme et les enfants tués. Ici, on compte 10 martyrs ; là, 8 martyrs ; là encore, 7 martyrs, etc. Jusqu’au au martyre terrible et atroce des réfugiés de la ville (du sud-Liban) de Marwaheen, majoritairement des femmes et des enfants (fuyant la zone de combats à la demande d’Israël, et délibérément frappés dans leur exode), ainsi que les frappes destructrices contre un certain nombre de villages, et surtout contre la banlieue sud de Beyrouth.
Il semble que l’ennemi ait mal interprété notre retenue des premiers jours. En vérité, nous avons patienté face à l’agression et riposté en frappant seulement des (cibles) militaires, afin de confirmer que notre bataille est avec eux, même si nous considérons que tous (les Israéliens) sont complices (de cette agression). Mais tant que nous n’étions pas contraints de frapper des cibles civiles, nous n’avions pas de raison de le faire.
Nous avons attendu (patiemment), et avons accompli notre exploit lorsque nous avons frappé la corvette militaire israélienne (qui opérait) au large des côtes de Beyrouth, en signe clair que nous châtiions ceux qui frappaient nos villes et notre infrastructure, et agressaient notre peuple. Mais les sionistes ont poursuivi (leurs frappes généralisées) sans tenir compte de nos avertissements, et leur lecture fausse des événements les a poussés à continuer leur vaste agression contre le sud-Liban, la Bekaa, surtout contre les villes de Baalbeck-Hermel et jusqu’au nord, et à toujours cibler davantage d’installations civiles et d’infrastructure.
Nous n’avions donc pas d’autre choix aujourd’hui que de tenir la promesse que nous nous étions faite, et nous avons frappé la ville de Haïfa. Nous connaissons bien l’importance de cette ville et son caractère particulièrement sensible. Et si nous avions lancé nos missiles sur les usines chimiques et pétrochimiques, une catastrophe majeure aurait frappé les habitants de cette ville. Mais nous avons volontairement évité ces usines, qui sont sous la portée de nos missiles, du fait de notre soin de ne pas pousser les choses vers l’inconnu, et de faire en sorte que nos armes ne soient pas des armes de vengeance, mais des armes de dissuasion, des armes (dont l’objectif est de) ramener à un peu de raison et de bon sens les fous (furieux) du gouvernement Olmert, pour qu’ils mettent fin à leur arrogance, à leur hybris, et je peux même dire à l’imbécilité et à la stupidité par lesquelles ils se distinguent tout particulièrement.
Mais le fait que nous ayons évité (de frapper les colonies ou installations pétrochimiques) ne signifie nullement que c’est une décision irrévocable : à n’importe quel moment, nous considérons que nous sommes responsables de défendre notre patrie, notre peuple et nos familles, et par conséquent, tous les moyens en notre pouvoir pour assurer cette défense seront mis en œuvre. Tant que l’ennemi mènera son agression sans limite et sans ligne rouge, nous organiserons aussi notre Résistance sans limite et sans ligne rouge.
O noble peuple Libanais auquel je m’adresse dans ce discours, je souhaite également vous confirmer quelques points après cet exposé de la situation sur le terrain.
Nous possédons toujours, Dieu en soit loué, notre pleine puissance et notre pleine force. C’est nous qui avons l’initiative du moment et du lieu (des confrontations), et l’ennemi ne peut nous imposer ni le recours à tel moyen (de riposte), ni le moment auquel nous y recourons. Nous continuons à mener notre Résistance de manière précise et organisée, ce à quoi ne s’attendait pas l’ennemi : il est parti du principe que dès les premiers jours, ses frappes violentes mèneraient à un démembrement du commandement (du Hezbollah) et de notre base (militaire), mais rien de tel ne s’est produit, et je reviendrai sur quelques points à cet égard.
Et l’un de nos points de force les plus importants est que l’ennemi ignore notre puissance et nos capacités. Et lorsqu’ils annoncent leur position ou font leurs calculs, ils les basent sur des données erronées et des informations fausses. Par exemple… — et c’est pourquoi il recourt également aux mensonges.
Par exemple, le premier jour, toutes les cibles qui ont été frappées dans les villages du sud-Liban sont des habitations civiles, des maisons civiles dans lesquelles il n’y avait ni bases de lancement ou de stockage de missiles/roquettes, ni rien de tout ce qu’ont prétendu (avoir frappé) les Israéliens. Après quoi les Israéliens ont annoncé que la plus grande partie de la puissance balistique du Hezbollah (roquettes/missiles) a été détruite le premier jour. Je déclare à l’armée israélienne que cette information est fausse et infondée. Les gens que vous avez tués sont des civils, des femmes et des enfants. Et les maisons que vous avez détruites sont des maisons civiles, vides de tout missile ou roquette que vous évoquez. L’arsenal (du Hezbollah) que vous redoutez tant et considérez dans tous vos calculs est toujours intact, et ce que nous avons lancé jusqu’à présent n’est qu’une infime partie de cet arsenal. Nous avons toujours la capacité de lancer un nombre considérable de roquettes/missiles.
Aujourd’hui, les sionistes basent tous leurs plans et calculs sur la présomption que le nombre de roquettes ou missiles entre les mains du Hezbollah pouvant atteindre Haïfa, Acre, Tiberias ou au-delà de Haïfa ne dépasse pas quelques dizaines. Si votre bataille est fondée sur ce (postulat de) base, alors je vous annonce la bonne nouvelle de votre défaite (à venir), par la grâce de Dieu. Cela ne fait que nous rendre plus optimistes et enthousiastes, plus forts et plus assurés de notre capacité à vous affronter (avec succès).
Et je déclare au peuple sioniste que votre gouvernement et votre armée vous trompent. Durant l’opération « Raisins de la colère » (1996), ils ont organisé toute leur bataille sur la base (erronée) que tout ce que possédait le Hezbollah en fait de roquettes Katioucha ne dépassait pas 500. Puis ils ont eu la surprise de voir que cette information était fausse.
Sur ce point, je vous confirme que l’ennemi ignore (complètement l’étendue de) nos capacités. Il ignore ce que nous possédons sur tous les plans. Et c’est là notre plus important point de force, et nous nous en sommes toujours enorgueillis au sein de la Résistance islamique au Liban (Hezbollah). Nous sommes fiers de ne pas être infiltrés par les services de renseignement israéliens. Nous sommes fiers d’avoir érigé notre puissance sur tous les plans avec la dissimulation et le secret requis, car nous préparions avec prudence le jour où Israël essayerait de se venger de la défaite que lui a infligé le Liban (en 2000).
Pour la prochaine étape, nous poursuivrons ainsi, puisque ce sont eux qui ont opté pour cette guerre ouverte, et nous veillerons avec un grand soin à éviter de cibler les civils autant que possible, sauf lorsqu’ils nous y contraindront. Durant l’étape précédente, même lorsque nous avons été contraints de cibler les civils, nous avons concentré nos frappes sur les grandes villes et les grandes colonies, alors que nous avions la capacité de frapper toutes les colonies, tous les villages et toutes les villes, du moins ceux situés dans le nord de la Palestine occupée, mais nous avons choisi de maintenir les choses à la limite requise pour faire pression sur le gouvernement de cet ennemi. Mais comme je viens de le dire, même à cet égard, lorsque les sionistes agissent sur le principe qu’il n’y a aucune règle, aucune ligne rouge et aucune limite à leur agression, alors nous avons également le droit de nous comporter de la même manière en retour.
Aujourd’hui, les Israéliens parlent d’un bombardement violent (de leur part), comme si ce qui s’est passé durant les premiers jours était un bombardement léger. Un grand nombre de villes et de villages libanais ont subi ces frappes (massives), et notamment la banlieue sud de Beyrouth la nuit dernière, qui a subi une destruction méthodique de certains quartiers. Le monde verra la réalité de tout cela, et bien que durant la première étape, nous souhaitions que certaines scènes (particulièrement atroces) ne soient pas publiées, le monde commence à voir l’ampleur des destructions infligés par l’ennemi aux constructions (ainsi que des massacres). Mais est-ce que cela peut altérer notre détermination, notre volonté ou notre décision ? Jamais, en aucun cas.
Nous continuerons à faire face, et nous avons des capacités très, très grandes, et nous ne sommes encore qu’au début. Et les sionistes verront bien, je le répète encore et encore, que ce que je leur dis et leurs promets est la stricte vérité (et se produira assurément).
Il y a également aujourd’hui, dans les cercles sionistes (armée/médias), l’évocation de l’idée d’une incursion terrestre en direction de certains lieux. Ils avaient déjà essayé d’avancer sur la position Raheb située à l’ouest d’Ayt al-Cha’b, et ont essayé à nouveau la nuit dernière (en vain). Nous avons entendu dire ce jour qu’ils utiliseraient des armes interdites par la communauté internationale. Quoi qu’il en soit, nous sommes bien présents au sud, nos moudjahidines (combattants) sont aussi prêts (à faire face) qu’on peut le concevoir, ils ont la passion du combat et la volonté enthousiaste d’infliger une défaite (cuisante) à l’ennemi. Il ne s’agit pas d’un peuple désespéré qui recherche le martyre (pour en finir), mais d’un peuple optimiste et certain de la victoire, qui souhaite offrir aux Arabes un nouvel exemple (de résistance victorieuse).
Et par conséquent, de même que nous les avons surpris en mer (avec la destruction de leur corvette), comme nous les avons surpris (en frappant) Haïfa et les surprendrons au-delà de Haïfa, je leurs promets également des surprises au niveau de leur offensive terrestre que nous attendons avec impatience et grand espoir, car elle nous donnera l’occasion de toucher directement les tanks de l’ennemi et les soldats de l’ennemi, qui se cachent actuellement dans des retraites fortifiées et dans des avions qui évidemment, constituant la plus puissante force aérienne de la région, peuvent être hors de notre portée car ils nous bombardent de très haut dans le ciel. Toute avancée terrestre sera une très bonne nouvelle pour la Résistance car elle nous approchera de la victoire et de l’humiliation de cet ennemi israélien, comme nous l’avons humilié ces derniers jours. Cette perspective ne nous inquiète nullement.
J’ai un mot à dire au peuple (libanais), ce peuple généreux, endurant, digne, pur, que nous avons entendu ces jours-ci dans les médias exprimer sa patience, son soutien, son assistance et son amour (pour la Résistance). Vous êtes véritablement un grand peuple, et ce ne sont pas de (vains) mots de vantardise, d’exagération ou un embellissement (de la réalité). Vous êtes un peuple historique, sur lequel repose l’espoir de sortir le Liban et même cette Communauté (arabo-musulmane), toute cette Communauté de l’état de soumission et d’humiliation dans laquelle elle se trouve, et d’y réinsuffler l’espoir. Je vous affirme à nouveau que par votre soutien, votre adhésion, votre amour, votre patience et votre endurance, nous vaincrons.
Les habitations et les constructions qui sont détruites seront assurément reconstruites, avec notre coopération et celle des institutions de l’Etat libanais, mais à cet égard, je vous déclare : n’ayez aucune inquiétude quant à tout ce qui est détruit par la machine de guerre israélienne (car nous le reconstruirons). Nous souhaitons seulement la guérison aux blessés, et une longue vie à tous les Libanais dans la santé et le bien-être ; et quant à ce qui est bombardé et détruit, avec l’aide de Dieu le Très-Haut et l’Exalté, avec l’aide de l’Etat libanais et également avec l’aide du Hezbollah, qui est une partie concernée et intéressée, nous sommes déterminés à être sérieux et efficaces dans la reconstruction de tout ce qui est détruit, et je vous affirme, sans entrer maintenant dans les détails, que nous avons des amis sérieusement engagés sur cette question (Iran), qui ont une très grande capacité à nous aider avec de l’argent propre, pur, honorable, sans aucune condition politique. N’ayez aucune inquiétude quant à la reconstruction de notre pays. L’importance aujourd’hui est de résister, et de sortir victorieux de cette bataille.
J’ai également un mot à dire sur quelques points évoqués actuellement par les médias de l’ennemi, et je conclurai par un mot que j’adresserai aux peuples des mondes arabe et musulman.
L’ennemi recourt aujourd’hui aux mensonges et à une forte guerre psychologique, ce qui est tout à fait naturel, surtout avec un ennemi de ce type. Par exemple, ils ont d’abord essayé de dire qu’aucun navire de guerre sioniste n’avait été détruit en mer, puis ils ont fini par le reconnaître. Et je vous le confirme, et nous avons également des éléments qui le confirment : cette corvette a été frappée directement par deux missiles. Voilà pour le premier point.
Et quant au fait qu’ils se sont efforcés de faire croire que les missiles de la Résistance ont frappé un navire commercial ou quelque chose de ce genre, les jours (suivants) ont prouvé que cela faisait partie des mensonges israéliens. Dans l’hypothèse où un navire commercial aurait vraiment été ciblé ou touché, assurément, ce serait le fait des navires de guerre israéliens.
Un autre point à cet égard, le fait qu’on parle de soldats iraniens, et que ce seraient des Iraniens qui auraient lancé ou permis le lancement de ces deux missiles (sol-mer sur la corvette). Les avions de reconnaissance israéliens étaient présents au-dessus de la zone d’où ont été lancés les missiles et surveillaient chaque mouvement. Comment cette zone exiguë aurait-elle pu contenir des soldats iraniens ? Quoi qu’il en soit, je démens catégoriquement la présence du moindre soldat iranien, que ce soit durant cette opération ou n’importe quelle autre. Ceux qui possèdent l’expertise complète et utilisent eux-mêmes ces capacités (militaires) présentes entre les mains du Hezbollah sont des Libanais, enfants de Libanais, et appartiennent à des familles libanaises depuis des centaines d’années.
Les Israéliens parlent d’Iraniens et de soldats iraniens, et pourraient parler demain de Nord-Coréens, de Japonais, de Russes ou de Chinois pour amoindrir (nos capacités) et nous insulter, car ils se comportent toujours avec nous, les Libanais et les peuples arabes, en considérant que nous sommes d’un niveau inférieur, et que nous ne sommes pas suffisamment développés, capables ou dotés de l’expertise nécessaire pour une confrontation de cette nature. Cela fait partie des mensonges auxquels recourent les sionistes dans cette guerre. Je tenais absolument à clarifier ce point.
Et par conséquent, par la grâce de Dieu, durant la prochaine étape, grâce aux bras de ces moudjahidines (combattants) et Résistants libanais dignes, nous parviendrons à poursuivre notre lutte et à infliger une défaite à notre ennemi.
En dernier lieu, je souhaite m’adresser aux peuples arabes et islamiques. Bien sûr, je ne m’adresse à eux que pour leur clarifier les choses et les mettre face à leurs responsabilités. Il ne s’agit pas du tout d’implorer un secours, de lancer un appel (à l’aide) ou de demander quoi que ce soit. Depuis les premiers instants de l’Opération « Promesse véridique » et des confrontations qui se sont ensuivies, nous avons résolu et nous sommes astreints d’un commun accord, moi et mes frères, à ne rien demander à aucun homme dans cette confrontation. Et beaucoup de gens sont entrés en contact avec nous et ont proposé leur aide, mais nous avons répondu que nous n’avions besoin de rien, et nous n’avons jamais pris l’initiative de demander la moindre chose, que ce soit aux niveaux matériel, politique, médiatique, populaire, militaire…
Bien sûr, nous implorons, nous demandons, nous invoquons et nous intercédons seulement Dieu, le Très-Haut et l’Exalté, car nous croyons en Lui, en Ses capacités, Sa Toute-Puissance, le fait qu’Il embrasse toute chose, et qu’Il est véridique dans Sa promesse de victoire adressée aux croyants (authentiques). Et « Dieu nous suffit, et Il est le meilleur des protecteurs. » (Coran, III, 173).
Et en m’adressant aujourd’hui aux peuples arabes et islamiques, ce n’est certainement pas pour leur dire venez à notre secours, sauvez-nous, en aucun cas. Nous allons parfaitement bien, Dieu soit loué, et nous sommes en position de force, et au début d’une confrontation sur laquelle nous fondons de très grands espoirs. Mais je souhaite seulement les mettre face à leurs responsabilités.
Hier, vous avez vu, en particulier les peuples arabes, les résultats du Conseil des ministres arabes, et ce qu’était capable de faire la Ligue Arabe. Ils parlent eux-mêmes de l’échec de ce qu’ils désignent comme le « processus de paix », et il est également devenu clair qu’ils sont incapables, en tant que gouvernements, dirigeants et régimes, de faire quoi que ce soit. Quoi qu’il en soit, nous n’avons jamais compté sur eux.
Vous, peuples arabes et musulmans, avez le devoir de prendre position, si vous vous préoccupez de votre (sort dans) l’au-delà, pour autant que vous croyiez en l’au-delà, et de votre vie ici-bas, de votre sort, de votre dignité, de votre honneur, de votre avenir et de l’avenir de vos enfants et de vos petits-enfants.
La situation aujourd’hui est la suivante : si, dans cette confrontation, à Dieu ne plaise, Israël parvenait à vaincre la Résistance en Palestine ou la Résistance au Liban, alors le monde arabe, tant les gouvernements que les peuples, serait noyé à jamais dans l’humiliation, et il n’aurait aucune voie de salut. L’arrogance des sionistes ne ferait que croître, ainsi que celle de leurs maîtres les Etats-Unis qui se tiennent derrière eux, à l’encontre des gouvernements et des peuples arabes, l’ingérence américaine et israélienne dans les affaires de ces peuples et de ces gouvernements croîtrait, et par conséquent, le pillage de nos richesses se perpétuerait et s’aggraverait, de même que l’effacement de notre civilisation et de notre culture. Cette région serait disloquée et démembrée, et serait poussée vers les séditions internes, etc.
Aujourd’hui, la Communauté arabe et la Communauté musulmane ont une occasion historique de s’unir, de sortir de la division et des guerres sectaires et civiles auxquelles les Etats-Unis poussent la région et les peuples. Les peuples des mondes arabe et musulman sont aujourd’hui face à une occasion historique de réaliser une victoire historique majeure contre l’ennemi sioniste. Ce n’est pas la question de qui imposera ses conditions à qui. Aujourd’hui, une occasion exceptionnelle de cette nature s’offre à nous, et je n’exagère nullement.
Au Liban, en 2000, nous avons offert, avec des capacités limitées, des efforts modestes et un nombre de combattants, d’équipement et de munitions très restreint, un véritable modèle de Résistance qui peut vaincre l’armée d’occupation (israélienne). Aujourd’hui, nous offrons un modèle, avec le peuple Libanais à nos côtés ainsi que tout le Liban, même si c’est nous (le Hezbollah) qui sommes le fer de lance de la guerre, ainsi que les villages, les villes et les quartiers où notre base populaire est la plus forte, ceux-ci subissant de plein fouet la mort et la destruction. Même si aucun Libanais n’est épargné, c’est surtout sur nous que se concentrent les frappes. Nous essayons également d’offrir un autre modèle (que la soumission arabe) en fait d’endurance, de Résistance, de patience, de puissance, de courage, de capacité d’infliger une défaite à l’ennemi.
Et de fait, cette bataille n’est pas une bataille égale sur le plan des moyens (militaires et technologiques, où Israël a largement l’avantage), mais par l’âme, le moral, la volonté, la raison, la sagesse, la planification, la persévérance et la confiance en Dieu le Très- Haut et l’Exalté, c’est en notre faveur qu’elle est inégale .
Où êtes-vous donc, ô peuples arabes et musulmans ? Que faites-vous ? Comment allez-vous vous comporter ? Cela vous regarde. En ce qui nous concerne, lorsque nous nous sommes lancés dans la Résistance en 1982, nous ne regardions pas au-delà des frontières (du Liban en attente d’une aide quelconque), aucunement. Nous n’attendions de secours que de Dieu, et nous comptions sur notre peuple et nos moudjahidines (combattants). Aujourd’hui, nous faisons la même chose.
Mais ce que je tenais à vous dire, en ce moment sensible, et après plusieurs exploits militaires ces derniers jours, après plusieurs surprises advenues et à venir par la grâce de Dieu, je vous dis ceci : non, aujourd’hui, le Hezbollah ne mène pas la bataille du Hezbollah, ni la bataille du Liban. Nous menons aujourd’hui la bataille de la Communauté (arabe et musulmane). Que nous le voulions ou pas, que les Libanais le veuillent ou pas, le Liban aujourd’hui, et la Résistance au Liban, mènent la bataille de la Communauté. Où est la Communauté dans cette bataille ? C’est une question que je vous adresse par souci pour votre vie d’ici-bas et pour votre vie dans l’au-delà.
O mes frères et sœurs, et surtout, ô notre peuple Libanais endurant, ô notre peuple endurant en Palestine occupée, ô les dignes Résistants, placez votre confiance en Dieu, et demandez-Lui Son secours, car Il est le meilleur des Secoureurs et des Assistants en vue de la Victoire.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction.
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Source : Sayed Hasan
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