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La Syrie a besoin d’aide A.I


constater les dégâts ou nous apporter une aide. Quand j’ai demandé de l’aide à une organisation locale, on m’a répondu qu’elle n’avait rien à nous donner. Mais ensuite, j’ai vu que notre voisin, qui a quelqu’un de sa famille dans un groupe armé, obtenait 17 petites boîtes d’aide. C’est une famille de cinq personnes […] Nous [les Kurdes] et quelques familles arabes pauvres déplacées à Afrine, nous nous retrouvons face aux mêmes difficultés parce que nous n’avons pas de wasta. »

À Jinderes, un homme kurde a dit à Amnesty International que son oncle, sa mère et sa sœur avaient dû acheter une tente qu’ils ont payée 150 dollars des États-Unis, car ils n’en avaient pas obtenu auprès des organisations humanitaires. Il a déclaré : « Une organisation est arrivée et a distribué de l’aide […] Ma famille n’a rien reçu. Comment se fait-il que des tentes soient en vente alors que toutes les tentes qui arrivent dans le secteur proviennent de dons ou ont été fournies par des organisations ? » Des médias locaux ont déclaré [5] que le dirigeant d’un groupe armé d’opposition avait confisqué une aide, dont 29 tentes, qui était destinée à des personnes dans le besoin à Jinderes.

Un habitant touché par le séisme à Afrine a ajouté : « Nous [les Kurdes], nous vivons dans la peur depuis que la Turquie et les groupes armés occupent la région. Notre situation est encore pire maintenant. Nous ne recevons pas d’aide, et quand des gens en ont reçu une, ça suffisait à peine. Mais nous n’osons pas nous plaindre ni demander pourquoi nous ne recevons pas d’aide, par crainte d’être arrêtés. »

Une organisation syrienne de défense des droits humains qui a interrogé des membres de l’ANS a confirmé les informations qui ressortent de ces témoignages, et dit à Amnesty International que des groupes armés ont fait pression sur les équipes de secours pour qu’elles mènent leurs opérations en priorité dans les décombres des maisons de leurs proches, et qu’ils ont forcé des convois passant par le nord-est, sous le contrôle des Kurdes, à leur donner 40 % de l’aide humanitaire pour pouvoir traverser les zones qu’ils contrôlaient.
Voir aussi : Toutes nos infos sur la Syrie

« La Turquie étant la puissance occupante à Afrine, elle est responsable du bien-être de la population civile et du maintien de l’ordre public. Ce pays est juridiquement tenu de veiller à ce que les civil·e·s reçoivent l’aide humanitaire essentielle dont ils ont besoin. Il doit aussi empêcher les groupes armés de bloquer l’aide ou de la distribuer de façon discriminatoire », a déclaré Aya Majzoub.

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