Le pétrolier iranien Adrian Darya 1, poursuivi par les Etats-Unis, en route pour le port de Mersin (Turquie)
août 25, 2019
France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l’Atlantique
Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.
Publié par Gilles Munier sur 25 Août 2019, 14:24pm
Catégories : #Iran, #Trump, #pétrole
Communiqué de presse : News 24 (24/8/19)*
Un pétrolier battant pavillon iranien poursuivi par les États-Unis au milieu de tensions accrues entre Téhéran et Washington a changé sa destination indiquée pour un port en Turquie tôt samedi après que la Grèce a déclaré qu’elle ne risquerait pas ses relations avec les États-Unis en l’aidant.
L’équipage de l’Adrian Darya 1, anciennement connu sous le nom de Grace 1, a mis à jour sa destination indiquée dans son système d’identification automatique à Mersin, en Turquie, ville portuaire située au sud du pays et abritant un terminal pétrolier.
Cependant, les marins peuvent entrer n’importe quelle destination dans l’AIS. La Turquie n’est donc peut-être pas sa véritable destination. Mersin se trouve à environ 200 kilomètres au nord-ouest d’une raffinerie de Baniyas, en Syrie, où les autorités ont affirmé qu’Adrian Darya se dirigeait avant d’être arrêté au large de Gibraltar début juillet.
Les médias et responsables iraniens n’ont pas immédiatement annoncé la nouvelle destination annoncée par Adrian Darya, qui transporte 2,1 millions de barils de pétrole brut iranien d’une valeur d’environ 130 millions de dollars. Il n’y a pas eu non plus de réaction immédiate de la part de la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan traite directement avec Téhéran et la Russie au sujet de la longue guerre en Syrie.
Le site Web de suivi des navires MarineTraffic.com a montré la position d’Adrian Darya au sud de la Sicile, en Méditerranée. Aux vitesses actuelles, il a estimé qu’Adrian Darya atteindrait Mersin dans environ une semaine.
Le département d’État n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Le chef de la puissante Garde révolutionnaire iranienne, le général Hossein Salami, a déclaré samedi avoir testé avec succès un « nouveau missile » un jour plus tôt, sans toutefois préciser le type d’arme, selon l’agence de presse semi-officielle Tasnim. Le président iranien Hassan Rouhani a présenté jeudi un système de missile de défense aérienne fabriqué en Iran, le Bavar-373. En juin, l’Iran a abattu un drone de surveillance américain dans le détroit d’Ormuz. Le président Donald Trump a bien failli se venger mais a annulé une frappe aérienne au dernier moment.
La détention d’Adrian Darya et sa libération ultérieure par Gibraltar ont alimenté les tensions croissantes entre Washington et Téhéran, après que Trump ait unilatéralement retiré l’Accord nucléaire de l’Iran de 2015 avec les puissances mondiales il y a plus d’un an, en raison de préoccupations concernant le programme de missiles balistiques et l’influence régionale de l’Iran. Depuis lors, l’Iran a perdu des milliards de dollars dans les transactions commerciales permises par cette transaction, alors que les États-Unis réimposaient et instituaient des sanctions empêchant largement Téhéran de vendre du pétrole brut à bord, une source essentielle de devises pour la République islamique.
Dans les documents de la cour fédérale américaine, les autorités allèguent que le véritable propriétaire d’Adrian Grace est le garde de la révolution iranien, une organisation paramilitaire qui ne dépend que du guide suprême, l’ayatollah, Ali Khamenei. Les États-Unis ont déclaré la Garde une organisation terroriste étrangère en avril, la première fois que l’Amérique a nommé une force militaire d’un pays en tant que tel, ce qui lui donnait le pouvoir légal de décerner un mandat pour la saisie du navire. Cependant, cela nécessiterait une autre nation pour reconnaître le bref.
Adrian Darya avait indiqué que sa destination était Kalamata, en Grèce, même si le port n’avait pas l’infrastructure nécessaire pour décharger le pétrole du pétrolier. Le département d’État a alors fait pression sur la Grèce pour qu’elle ne l’aide pas.
Entre-temps, l’Iran continue de détenir le pétrolier Stena Impero, sous pavillon britannique, qu’il a saisi lors d’un raid de type commando, le 19 juillet, après la prise du Adrian Darya. Les analystes ont suggéré que la publication de l’Adrian Darya laisserait Stena Impero lâcher, mais cela n’a pas encore été fait.
*Source : News 24