Les dessous de la bataille d’al-Boukamal : Les USA et les FDS, grands perdants. Daech, le tout petit
décembre 2, 2017
Lundi 20 novembre 2017
Le premier à avoir fait son apparition dans la ville d’al-Boukamal, une fois entièrement libérée a été le chef de l’unité d’Élites al-Quds des Gardiens de la révolution iranienne, le général Qassem Suleimani.
A vrai dire, le général iranien se trouvait dans cette ville depuis le lancement de la bataille de sa libération. C’est lui qui l’a dirigée sur les lignes de front, où il a été vu en compagnie des combattants irakiens, durant les combats qui faisaient rage.
La prise de cette ville acquiert une grande importance. Non seulement parce que c’est le dernier bastion de Daech en Syrie. Elle a aussi été la première ville syrienne à tomber entre ses mains en 2014, avant de devenir le passage de tous les miliciens jihadistes takfiristes qui affluaient depuis l’Irak en Syrie et vice-versa.
Mais parce que la ville aussi était convoitée par la coalition menée en Syrie par les Etats-Unis lesquels poussaient leurs alliés kurdes des Forces démocratiques syrienne vers elle.
Avant le lancement de la bataille de libération d’al-Boukamal par l’armée syrienne et ses alliés, le 9 novembre dernier, le chef des FDS Salah Muslim annonçait que sa milice compte se diriger vers la ville, avec le soutien des Etats-Unis.
Pour ces derniers, leur enjeu principal consistait à empêcher la jonction entre l’armée syrienne et son homologue irakienne tout au long de la frontière entre les deux pays. La disponibilité d’une continuité territoriale entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban étant leur principale appréhension.
Or, le 10 novembre dernier, quelques heures après le lancement de la bataille, l’armée syrienne par la voix de son porte-parole et Média de guerre annonçaient de concert la chute de la ville.
Maintenant que la bataille est achevée, on sait que ce jour-là, l’armée syrienne et ses alliés n’étaient pas encore entrés dans la ville. Leurs forces se trouvaient même à 30 km à l’est.
Seul le groupe de combattants irakiens supplétifs « Haïdariyyoune » avait conquis un village à l’est d’al-Boukamal.
L’annonce prématurée n’a rien d’une erreur d’évaluation due à un décalage entre les avancées militaires au sol et leur couverture médiatique.
Elle relève d’une tactique médiatique bien élaborée : son destinataire n’étant pas Daech, mais les FDS et leurs alliés américains. En imposant un statu quo, elle signifiait que la ville d’al-Boukamal est une ligne rouge.
« Lorsque nous avons annoncé la libération d’al-Boukamal , nous étions encore à la Station-2, seul la force orientale (en allusion aux Haydariyyounes, ndlr) se trouvait aux confins avec la ville . Il nous fallait empêcher les FDS d’y parvenir », a expliqué un chef militaire de l’axe sud d’al-Boukamal.
Il raconte les dessous de la deuxième phase de la bataille qui a eu lieu la semaine passée : « Aujourd’hui nous sommes aux abords d’al-Boukamal, des trois côtés. Nos appareils de communication font l’objet d’un grand brouillage, pour empêcher que nous communiquions entre nous. Le commandement américain empêche les avions de survoler la région, mais nous les assiégeons des trois côtés. Il semble qu’ils veuillent nous embourber dans cette ville mais nous sommes décidés à la prendre ».
C’est la raison pour laquelle aussi que les bombardiers russes Tu-22 qui viennent depuis la Russie sont intervenus deux fois durant cette bataille. Les avions russes qui stationnent en Syrie étant frontalement entravés dans leurs missions de bombardement. A noter que les TU-22 russes sont à long rayon et peuvent tirer leurs missiles croisières depuis des centaines de kilomètres.
Ironie du sort, la deuxième phase de la bataille d’al-Boukamal , la réelle cette fois-ci, a pris le même laps de temps que celle de la bataille médiatique. Entre l’annonce de son investissement par les forces armées et sa chute, il y a eu dans les deux cas 48 heures.
L’exploit devrait faire parler de lui bien longtemps : le plus petit perdant est sans doute la milice wahhabite terroriste Daech, désormais presque entièrement balayée de la Syrie. Alors que le plus grand perdant, dans cette bataille par-dessus toutes les autres n’est autre que les Américains et leurs alliés.
Source: Divers
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Source : Al Manar
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