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Nasrallah : l’Accord du Siècle est mort-né, la libération de toute la Palestine est inéluctable


LE CRI DES PEUPLES

RAFAH REFUGEE CAMP, GAZA STRIP – MAY 15: Palestinian refugee Mohamad Mahmoud Al-Arja, 80, from the Rafah refugee camp, holds up a key allegedly from his house in Beer AI-saba, now located in Israeli, during a rally May 15, 2007 the in Rafah refugee camp, southern Gaza strip. Palestinians are marking May 15, as Nakba Day or Catastrophe Day, as the 59th anniversary of the al-Nakba, the day the Israeli state was created in 1948. (Photo by Getty Images)


RAFAH REFUGEE CAMP, GAZA STRIP – MAY 15: Palestinian refugee Mohamad Mahmoud Al-Arja, 80, from the Rafah refugee camp, holds up a key allegedly from his house in Beer AI-saba, now located in Israeli, during a rally May 15, 2007 the in Rafah refugee camp, southern Gaza strip. Palestinians are marking May 15, as Nakba Day or Catastrophe Day, as the 59th anniversary of the al-Nakba, the day the Israeli state was created in 1948. (Photo by Getty Images)

Lundi 5 août 2019
Entretien du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, avec la chaîne Al-Manar, le 12 juillet 2019. Cette interview de plus de trois heures commémorait le 13e anniversaire de l’opération ‘Promesse Véridique’ et du déclenchement de la guerre de 2006.

Ci-dessous, l’extrait final de la première partie, consacré à l’Accord du Siècle, est intégralement traduit. La seconde partie de l’entretien, évoquant la situation dans la région (Syrie, Iran, Irak, Yémen), sera traduite prochainement.

Source : http://program.almanar.com.lb/episode/75495

Traduction : lecridespeuples.fr

Voir l’extrait précédent :

Nasrallah : en cas de guerre, un déluge de missiles ravagera Israël et décimera sa population

Transcription :

[…] Journaliste : Je vais maintenant aborder la question de l’Accord du Siècle, Eminent Sayed. Avec la permission de Walid Joumblatt (dirigeant druze libanais, adversaire du Hezbollah), où va cet Accord ? [Rires] Est-ce que les milliards du Président américain parviendront à assurer son succès ?

Hassan Nasrallah : Nous considérons, moi et mes frères, que l’Accord du Siècle est voué à l’échec. Nous sommes absolument certains de cela. La raison en est que l’Accord lui-même ne comporte pas les éléments qui pourraient assurer son succès. Au contraire, il comporte un certain nombre d’éléments qui vont le faire imploser de l’intérieur, et, à la base, ne lui permettent même pas de tenir debout. Le point le plus important qui empêche le succès de cet Accord est la question d’Al-Quds (Jérusalem), sans négliger l’importance des autres points. Si on est très pessimiste, on peut se dire qu’il est possible de trouver –je ne dis pas qu’on peut trouver des Palestiniens qui y sont disposés, mais j’envisage le pire des cas–, il est possible de trouver, parmi les Palestiniens, les Arabes ou les musulmans du monde, ou les Etats, les gouvernements ou les dirigeants, des gens qui seraient prêts à accepter une solution injuste pour les réfugiés de la diaspora (en renonçant au droit au retour des Palestiniens), ou pour les territoires (en cédant de grandes parties de la Palestine historique à Israël), ou pour (la nature de) l’Etat palestinien, ou pour sa souveraineté, ou pour les étendues (de territoire), pour tout, même pour (certains) quartiers de Jérusalem-Est. Même pour (certains) quartiers de Jérusalem-Est. Mais tu ne trouveras aucun Palestinien, qu’il soit musulman ou chrétien, tu ne trouveras aucun Arabe et tu ne trouveras aucun musulman dans le monde qui puisse accepter un Accord cédant les lieux saints de l’Islam et du Christianisme à Israël.

Nous nous souvenons tous que durant les dernières négociations qui ont eu lieu avec le Président défunt Yasser Arafat, ils sont arrivés à un point où Israël proposait d’accorder à la Palestine certains quartiers de Jérusalem-Est, mais en ce qui concerne la mosquée Al-Aqsa, ce qui était au-dessus de la terre devait revenir aux Palestiniens, et ce qui était en-dessous aux Israéliens. Il était impossible à Arafat d’accepter une telle chose (malgré toutes ses concessions ignominieuses). Et c’est là le point faible essentiel (de l’Accord du Siècle).

L’arrogance américaine, qui mène à la stupidité, a si je puis dire tiré une balle mortelle sur l’Accord du Siècle lorsque Trump a reconnu Al-Quds comme la capitale éternelle d’Israël et déplacé l’ambassade américaine à Al-Quds. L’Accord du Siècle est mort dès cet instant, Professeur Imad. Toutes les tentatives en cours sont des tentatives de ressusciter un cadavre. A mes yeux, l’Accord du Siècle est mort-né. Il y a actuellemment des tentatives de ressusciter ce cadavre en s’appuyant sur certains dirigeants arabes, sur certains gouvernements arabes, sur des séductions financières, sur la fatigue des Palestiniens, sur le siège imposé aux Palestiniens, etc., etc., etc.

Mais en bref, je considère qu’ils ne parviendront à aucun résultat, pour plusieurs raisons :

1/ L’unité de la position palestinienne. Toute la Palestine, tout le peuple palestinien, à l’intérieur et à l’extérieur (dans la diaspora), que ce soit l’Autorité palestinienne, l’OLP, le Fatah, les factions (de la Résistance), il est impossible que quiconque accepte cet Accord. Si la Palestine ne signe pas cet Accord, même si le monde entier le signe, il restera nul et non avenu et il échouera.

2/ La persévérance de l’Iran face à tout ce qui lui a été infligé durant ces dernières années. Et au sujet de l’Iran, de la République Islamique d’Iran, j’affirme que c’est presque le seul soutien effectif de la Palestine. Sur les plans politique et moral, je ne peux pas dire que c’est presque le seul soutien, mais si je parle du point de vue des capacités, de la logistique, (de l’aide) militaire, l’Iran est le seul soutien de la Palestine, ou presque le seul soutien si on veut être prudent.

3/ La victoire en Syrie. Même si elle n’est pas encore totale, (il est clair) que le projet ennemi en Syrie a échoué. Professeur Imad, certains dirigeants de l’opposition syrienne, avant même d’avoir remporté la victoire, sont allés à Tel-Aviv et se sont entretenus avec les Israéliens, s’exprimant dans les médias (israéliens), leur affirmant que tout était arrêté : en ce qui concerne le Golan, soit ils allaient le donner à Israël, soit ils allaient le louer à Israël pour 99 ans. Si ces gens avaient triomphé en Syrie, l’Accord du Siècle aurait pu fonctionner. Le sang qui a été versé en Syrie, les martyrs qui sont tombés en Syrie, tous ceux qui ont défendu l’Axe de la Résistance, et en premier lieu l’Armée Arabe Syrienne, ont empêché l’Accord du Siècle de réussir, ou du moins y ont (grandement) contribué.

4/ La victoire en Irak. Aujourd’hui, l’Irak a une position exceptionnelle et active dans la lutte contre cet Accord.

5/ Le Yémen. Que la paix de Dieu soit sur le Yémen (héroïque). Si Mohammad Bin Salmane était parvenu à l’emporter au Yémen, en une ou deux semaines, ou un, deux ou trois mois (comme cela a été annoncé lors du déclenchement de la guerre), il aurait été porté aux nues par des centaines de chaînes satellite arabes, qui auraient exalté cette victoire historique et ce noble Prince arabe héroïque, historique et courageux, et derrière lui (le poids des) deux lieux saints (de La Mecque et de Médine), le Conseil des Savants d’Arabie Saoudite, et des centaines de milliards de dollars, il aurait empoigné les Palestiniens et leur aurait imposé l’Accord du Siècle par les pressions, par la force, par la séduction et par la terreur. C’est ce qu’il a promis à Trump.

Aujourd’hui, Mohammad Bin Salmane a besoin qu’on vienne le sauver (de son bourbier), ce pauvre type, il est bien incapable d’aider qui que ce soit à faire appliquer l’Accord du Siècle. Et c’est également un bienfait dû aux martyrs du Yémen, aux sacrifices du Yémen et à la Résistance du Yémen.

6/ La force de l’Axe de la Résistance dans la région. Et c’est ici qu’on aborde les mouvements (de Résistance), les peuples, l’opinion publique, le peuple palestinien et son endurance. La force de l’Axe de la Résistance (est un obstacle à l’Accord du Siècle).

7/ De même, l’absence d’un Etat arabe puissant capable de porter sur son dos le fardeau de l’Accord du Siècle et de (le faire) avancer. Tu vois, en ce qui concerne le Traité de paix entre l’Egypte et Israël (signé en 1979), Anouar al-Sadate (a osé) se rendre à la Knesset. Un Etat arabe (puissant), qui pouvait se targuer d’une (semi-)victoire militaire (durant la guerre de 1973), représentant une grande partie du monde arabe (avec plus de 40 millions d’habitants à l’époque), la plus puissante armée arabe dans la région, a pris le fardeau du Traité de paix sur son dos et s’en est allé, (rompant l’unanimité arabe contre Israël). Aujourd’hui, qui, parmi les rois, les dirigeants et les présidents arabes, oserait-il (assumer le fardeau de la trahison de la Palestine et des lieux saints) ? Personne jusqu’à présent (n’ose le faire publiquement). Derrière les coulisses, ils sont nombreux à soutenir l’Accord du Siècle, mais en public, tous les sommets de la Ligue Arabe (répètent leur attachement) aux résolutions internationales, à l’initiative de paix arabe de Beyrouth en 2002, à la solution à deux Etats, etc. Ils disent ce qu’on veut entendre, mais ils ne disent pas ce qu’ils pensent. Car aucun d’entre eux, absolument aucun n’ose, pas même Mohammad Bin Salmane, dire qu’il soutient l’Accord du Siècle proposé par (Jared) Kushner. Il n’y a donc pas de soutien arabe manifeste (pour cet Accord), alors que par le passé, pour le Traité israélo-égyptien, il y avait un soutien proéminent en la personne du Président Anouar al-Sadate. Entre la Jordanie et Israël, il y avait un soutien proéminent en la personne du Roi Hussein (qui a signé un traité de paix avec Israël en 1994). Même à Oslo, il y avait un soutien proéminent en la personne du Président Yasser Arafat, qui était soutenu dans sa démarche par (plusieurs pays) arabes. . Mais aujourd’hui, où est le soutien arabe proéminent pour cet Accord ? L’Arabie Saoudite aurait pu être le soutien proéminent de cet Accord si elle n’avait pas échoué au Yémen et dans toute la région. Elle n’est pas seulement vaincue au Yémen, mais le front principal et quotidien pour elle est celui du Yémen.

Par conséquent, il n’y a pas de soutien arabe proéminent ni d’enthousiasme arabe (pour cet Accord du Siècle). Il y a seulement une tendance arabe (en faveur de cet Accord), et il y a également des pays véritablement inquiets (face à cet Accord). En Jordanie, par exemple, si l’Accord du Siècle fonctionne, la dynastie Hachémite restera-t-elle au pouvoir ? Ou est-ce qu’on leur dira qu’à la base, ces dynastes viennent de La Mecque, qu’ils n’ont plus rien à faire en Jordanie car ils ont rempli leur rôle, et qu’ils peuvent maintenant tirer leur révérence et bon vent. Cette crainte est prégnante en Jordanie.

J’ajoute à cela –j’ai commencé par la Palestine et je conclus par Israël– la confusion qui règne en Israël. Vois donc ce qui s’est passé avec les élections, l’impossibilité de former un gouvernement (et la préparation de nouvelles élections), les accusations de corruption qui rattrapent Netanyahou, la crise au niveau des dirigeants de l’entité ennemie, etc.

En somme, il y a plusieurs facteurs réels et véritables, et non de simples espoirs, qui indiquent que l’Accord du Siècle va échouer. C’est pourquoi il n’a aucun avenir, et c’est ce que Pompeo lui-même a reconnu dans des propos qui ont été rapportés. Et de base, j’ai vu dans les médias –je ne l’ai pas entendu directement, mais plusieurs médias l’ont rapporté– que Kushner lui-même a estimé que la conférence de Bahreïn (censée inaugurer l’Accord du Siècle) fut un échec.

Journaliste : A quel point as-tu été surpris par la position du Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a rejeté fermement l’Accord du Siècle ? Est-ce que tu t’attends à ce qu’il tienne bon face aux pressions qui sont exercées sur lui pour le contraindre à accepter cet accord ?

Hassan Nasrallah : Comme le montre ce que je viens d’exposer, ce n’est pas une chose surprenante. Si on veut un peu forcer le trait, on peut dire que c’est une surprise, mais ce n’est pas une grosse surprise, car il est évident qu’aucun Palestinien ne peut accepter une telle proposition. Qu’Abbas subisse des pressions, oui, il subit des pressions colossales. Aujourd’hui, les Palestiniens ont subi et subissent encore des pressions considérables, tous autant qu’ils sont : l’Autorité palestinienne, le Fatah, l’OLP, toutes les factions de la Résistance à Gaza et tous les dirigeants palestiniens subissent à la fois une campagne de terreur et de séduction, et d’énormes pressions sont exercées sur eux, et ils continueront à les subir jusqu’à ce que les Américains désespèrent et se rendent compte que cet Accord est sans espoir de succès.

Journaliste : Parlons maintenant du danger de l’installation permanente des réfugiés palestiniens dans leur pays d’accueil, via la naturalisation. Comment évaluez-vous le danger de naturalisation des Palestiniens, que ce soit au Liban ou dans les autres pays arabes qui les hébergent ?

Hassan Nasrallah : Cela ne dépend pas de ce que décide Trump. Certaines personnes s’imaginent que dès que Trump décide quelque chose, comme la naturalisation des réfugiés palestiniens, il ne reste plus qu’à s’y résigner et à appeler (Dieu) au secours (comme si on était impuissants face à lui). Cette question ne dépend ni de Trump, ni de Kushner, ni des Etats-Unis. Cela dépend avant tout de l’Etat et du pays qui accueille les réfugiés palestiniens, et des Palestiniens eux-mêmes.

Chez nous au Liban, par exemple, les Palestiniens refusent unanimement la naturalisation, et refusent d’abandonner (leurs revendications sur) leurs territoires de 1948, et pas seulement ceux de 1967. Et de génération en génération, cet attachement indéfectible se transmet, les plus âgés l’enseignant à leurs enfants et à leurs petits-enfants, et leur inculquant la culture et la volonté du retour en Palestine occupée. Et ils portent toujours les clés de leur maison autour du cou. Le peuple palestinien, les réfugiés palestiniens au Liban ne sont pas accusés, et je ne crois pas que quiconque au Liban les ait accusés (d’aspirer à rester au Liban). Ils sont opposés à la naturalisation et à l’Accord du Siècle, en public et en privé, à raison et en toute justice. Voilà en ce qui concerne les Palestiniens.

En ce qui concerne les Libanais, à la fois le Préambule de la Constitution et la volonté unanime des Libanais (tant le peuple que les partis politiques) rejettent, jusqu’à présent –je vais expliquer pourquoi je précise jusqu’à présent–, l’idée de naturalisation des Palestiniens. Si nous sommes tous unanimes à rejeter la naturalisation des Palestiniens au Liban, comment cela pourrait-il se produire ? Cela ne signifie pas que les Palestiniens doivent continuer à vivre dans leurs conditions de vie actuelles humanitaires et sociales déplorables. Il y a parfois une confusion entre ces deux questions, comme si l’alternative était seulement entre une vie déplorable ou la naturalisation. Certainement pas ! Il y a un juste milieu ! Nous avons le devoir, au Liban, de régler cette question (des conditions de vie difficiles des réfugiés palestiniens). Si les Libanais sont unanimes pour rejeter la naturalisation, qui peut la leur imposer ? Ils ne signeront jamais rien de tel !

En ce qui nous concerne, nous avons une grande confiance en nos Présidents (de la République, du Conseil des Ministres et du Parlement). Le Président de la République a affirmé que le monde est capable de le renverser, mais pas d’obtenir sa signature (pour la naturalisation des Palestiniens). C’est un élément de force en ce qui nous concerne. Si les Libanais sont unanimes à ce sujet, qui pourra imposer la naturalisation des Palestiniens au Liban ? Cette question sera tranchée par les Etats, et par la volonté des Etats et des gouvernements, ainsi que celle des Palestiniens qui y sont réfugiés. C’est pourquoi je ne suis nullement inquiet à ce sujet, du moins en ce qui concerne le Liban. Mais j’affirme que nous devons faire quelque chose. Un dialogue libano-palestinien doit être organisé, et j’ai déjà appelé à cela, mais cela n’a pas encore été fait car les responsables libanais sont accaparés par d’autres questions pour le moment. Je ne les accuse pas de me mépriser ou de dédaigner la position du Hezbollah, mais je comprends qu’ils soient très occupés avec des questions pressantes et prenantes. Ils ne sont pas indifférents à tout le propos que je viens de tenir touchant à des questions très importantes, et qui concernent toute la région. Mais ce dialogue et ce débat libano-palestinien doit être organisé, afin que des mesures concrètes soient prises pour faire face au danger de la naturalisation.

Je n’ai qu’un point d’inquiétude, qui est lié à la volonté des Libanais, et c’est le fait qu’on nous intimide avec le risque d’écroulement de notre situation économique et financière, etc., et qu’on nous dise que la seule issue pour nos finances, notre économie et notre vie (digne) au Liban soit que nous acceptions la naturalisation, en échange de 80 milliards de dollars, 100 milliards de dollars ou que sais-je encore. A cet égard, je ne sais pas qui (au Liban) peut être tenté par une telle offre, mais certaines (forces politiques) seront peut-êtres intéressées par cette proposition. [Rires] Mais même (l’éventualité d’une telle rupture du consensus libanais) ne serait pas un problème. J’ai écouté les déclarations des responsables libanais et des dirigeants politiques, et elles étaient (très rassurantes). La position du Président (du Parlement) Nabih Berri (allié du Hezbollah) est bien connue, mais il y a d’autres positions très positives, et tu seras peut-être surpris que je les cite, qui ont affirmé qu’ils n’accepteraient pas la naturalisation même contre tout l’argent du monde. C’est excellent.

Journaliste : Par exemple la position du dirigeant des Forces libanaises, Samir Geagea (criminel de guerre ayant collaboré avec Israël pendant la guerre civile libanaise) ?

Hassan Nasrallah : Oui. Ainsi, du parti des Forces libanaises (à l’extrême droite de l’échiquier politique) jusqu’à l’autre extrémité, de l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant par le centre, il y a une unanimité libanaise pour rejeter la naturalisation. Par conséquent, personne au monde ne pourra nous l’imposer.

Journaliste : Mais ne pensez-vous pas que la réalité sera plus forte que l’unanimité libanaise et que le véto constitutionnel ?

Hassan Nasrallah : Non, en aucun cas. Si notre volonté est ferme, rien ne sera plus fort que notre volonté. Si la volonté des Libanais est exercée (avec force), et que personne parmi nous (ne cède) aux intimidations et menaces (de l’ennemi) visant à nous affaiblir, le monde entier s’inclinera devant notre volonté, comme il a dû le faire durant la guerre de 2006. Le monde entier s’est alors incliné devant nous. Il y avait une volonté internationale (de nous écraser), c’était une guerre mondiale contre nous. Ce [Ehud] Olmert n’était qu’un exécutant de la décision américaine d’écraser le Hezbollah dans le cadre du Projet de Nouveau Moyen-Orient. La guerre de 2006 –je ne vais pas répéter ce que j’ai exposé dans maints discours– a fait échouer un projet américain qui englobait toute la région, grâce à la seule volonté libanaise. C’est nous, les Libanais, qui avons combattu (et triomphé). Et par conséquent, il sera plus aisé encore de faire échouer le projet de naturalisation.

Journaliste : Avant de faire une courte pause et de passer à la deuxième partie de notre entretien consacrée au reste de l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, Irak, Yémen), j’ai une dernière question sur ce point, à savoir la question des réfugiés syriens. Car certaines personnes redoutent leur naturalisation d’une manière ou d’une autre (et leur installation permanente au Liban). Où en sont les efforts du Hezbollah pour les faire retourner dans leur pays, et quelles sont tes informations sur ce dossier, son avancée et son avenir ? Qu’en est-il de la position véritable du Président Bachar al-Assad ? Car certains personnes doutent de lui et prétendent qu’il ne veut pas vraiment qu’ils reviennent en Syrie.

Hassan Nasrallah : Ecoute, si tu veux qu’on parle de la Syrie, il faut qu’on le fasse dans la partie de notre entretien consacrée à la Syrie, (après avoir abordé la situation globale en Syrie).

Journaliste : Très bien, nous en reparlerons après la pause. Je sais que les spectateurs attendent avec impatience que nous évoquions les autres dossiers. Nous allons parler de l’affrontement entre les Etats-Unis et l’Iran, des sanctions américaines contre des députés du Hezbollah et des événements internes au Liban, de la fusillade dans les montagnes (druzes) à la situation économique. Restez avec nous.

Fin de la première partie de l’entretien. Deuxième partie sur la situation régionale à venir. La troisième partie, consacrée à la situation interne au Liban, ne sera pas traduite.

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Source : Sayed Hasan
https://lecridespeuples.fr/…

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