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Quand l’Iran se fait aider par le Hezbollah dans les tractations à Bagdad


Publié par Gilles Munier sur 4 Décembre 2019, 12:07pm

Catégories : #Irak, #Iran, #Liban

Par Jeanine Jalkh (revue de presse : L’Orient-Le Jour – 4.12/19)*

Le Hezbollah qui revendique haut et fort sa libanité, ainsi que son rôle de résistant face à Israël, participe aujourd’hui par le biais d’un représentant aux tractations qui se déroulent à Bagdad pour la formation d’un nouveau gouvernement. Selon une information diffusée hier par l’AFP, des émissaires iraniens et libanais négociaient hier dans la capitale irakienne une succession au gouvernement démissionnaire qui servirait les intérêts de Téhéran et de ses alliés régionaux, alors que les Irakiens réclament toujours, en dépit de la répression des manifestations qui a fait des centaines de morts, la chute du pouvoir tout entier.

Comme à chaque événement majeur en Irak, une figure tutélaire a refait son apparition : le puissant général Kassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes qui a fait appel à un aide de camp, le dignitaire chiite Mohammad Kaoutharani, indique une source proche du pouvoir cité par l’agence française. En charge du dossier irakien au sein du Hezbollah, Mohammad Kaoutharani a lui aussi été dépêché à Bagdad, selon cette source.

Le général Soleimani « est à Bagdad pour œuvrer en faveur d’un candidat en remplacement (du Premier ministre démissionnaire) Adel Abdel Mahdi », explique cette source sous le couvert de l’anonymat. « Le cheikh Kaoutharani joue également un grand rôle pour convaincre les partis chiites et sunnites » d’accepter cette personnalité, que la source a refusé de nommer alors que depuis plusieurs jours, de nombreux noms circulent dans les cercles politiques, faisant tous l’unanimité contre eux dans la rue.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif Naboulsi, a refusé de commenter ces informations. Toutefois, Fayçal Abdel Sater, un analyste proche du parti chiite, indique que l’information rapportée par l’AFP « est, dans une large mesure, fondée ». « Il est de notoriété publique que Kassem Soleimani et le Hezbollah sont deux acteurs centraux sur la scène irakienne. Ils ont une influence certaine dans ce pays et sont respectés par les différents blocs parlementaires et les forces politiques en présence », ajoute-t-il.

C’est ce que confirme également un autre analyste issu des mêmes milieux, Kassem Kassir. « Du fait du réseau de relations qu’il entretient avec les différents acteurs politiques en Irak, le cheikh Kaoutharani tente, aux côtés de Soleimani, de jouer un rôle positif pour rapprocher les points de vue, notamment au sein de la communauté chiite irakienne en proie à de profonds clivages », estime M. Kassir.

L’analyste, qui rappelle qu’aux yeux de Téhéran, les révoltes qui secouent l’Iran, l’Irak et le Liban sont fomentées par les États-Unis, tente toutefois de minimiser le pouvoir que détiennent les émissaires iraniens et libanais dans un contexte irakien des plus explosifs. « Je doute fort qu’ils puissent décider de la personnalité qui devra succéder à Abdel Mahdi », dit-il.

…(…)…

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