Quand à Tunis on «  autorise des agents », à la solde de criminels US et de l’entité sioniste d’y pénétrer dans le but d’embrigader nos jeunes gens, avant de les «  envoyer se faire tuer en Syrie » pour défendre un projet qui n’est pas le leur…

Quand on laisse notre pays ouvert à ces voix venues de l’Orient ; ces voix prétendument pieuses, alors qu’elles n’appellent qu’à la « fitna » (sédition, révolte, émeute)  et aux illusions…

Quand dans notre pays – le pays de Yadh Fadhel Ben Achour [2], le pays des réformes, du progrès, de la prestigieuse mosquée Zitouna [3] et de son université/ [4] – on laisse entrer ces tenants de la fitna et de l’ignorance… venus aussi des montagnes de Tora-Bora et d’ailleurs…

Quand on les laisse prêcher la violence dans les mosquées et les universités de Tunis… s’adonner à la violence… s’accaparer les prières du Vendredi… prononcer leurs discours incendiaires pour inciter à la zizanie, aux assassinats, aux blasphèmes, à la discorde entre nous, et à la négation de notre identité tunisienne… on oublie qu’ils ne savent rien de la Tunisie !

Ils ne savent rien des valeurs de la Tunisie, vieille de 3000 ans. Ils ne savent rien de Mohammed ben Arafa al-Werghemmi [1316-1401] qui fut le premier à interdire l’esclavage. Les Américains et les Britanniques n’en savent rien !

Ils ne savent pas que cette région du monde a donné la première Constitution et la première Démocratie du temps de « Carthage ». Ils ne savent pas que la première Constitution du monde musulman et de la patrie arabe date de «  Ahd El-Aman » [Pacte de sécurité-1857] et que ce pays a fondé la première centrale syndicale sous la présidence de Mohamed Fadhel Ben Achour [1946].

Ils ne savent rien de rien !

Et les voici qui nous apportent les prêcheurs de la fitna et de l’ignorance, pour nous prendre nos enfants, leur laver le cerveau, les armer, les corrompre de leur argent ; jusqu’à ce que l’on découvre que c’est «  une affaire montée par des Services du renseignement », pour la mise à exécution d’un projet US-sioniste !

Oui… «  Le projet qui consiste à partager la Syrie » en de multiples petits états divisés sur des bases ethniques : un état pour les Sunnites, un état pour les Alaouites, un état pour les Druzes, un état pour les Chrétiens… Idem pour le Liban, etc.

Où est-ce que tout cela nous mène ?

Cela nous mène à offrir une légitimité à l’entité sioniste en tant qu’État juif.

L’État n’est plus que religieux !

Nous ne pouvons plus parler ni de patrie, ni d’union ! Nous ne sommes plus affiliés ni à la patrie, ni à la citoyenneté, ni à l’équité !

Nous ne sommes plus fidèles à nos pays ! Nous ne pouvons plus penser « Al dine lil’Lah wal watan lil’jamih » [ La religion pour Dieu et la patrie pour tous] !

Observez où tout cela nous a déjà mené aujourd’hui. Observez notre jeunesse délibérément égarée ; le responsable de cet égarement étant «  un gouvernement mêlé à certaines transactions », transactions qui sont la cause de la transformation des maisons de Dieu en lieux d’endoctrinement.

Et c’est notre peuple qui en paie les frais aujourd’hui !

De jeunes adolescents, sans éducation, sans savoir, et sans expérience. Il a suffi d’une «  fatwa » lancée par un individu installé sous un « climatiseur » en Orient, en Arabie saoudite ou au Qatar, capitale de la normalisation avec l’entité sioniste, pour que nos enfants, la chair de notre chair, aient à en payer les frais !

Chokri Belaid