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25 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA CAPTURE DU CHEF DE L’ETAT ISLAMIQUE


Publié par Gilles Munier sur 18 Décembre 2016,


25 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA CAPTURE DU CHEF DE L’ETAT ISLAMIQUE

Par Aziz Enhaili (revue de presse : Tolerance.ca -16/12/16)*

Abu Bakr Al-Baghdadi est traqué comme une bête sauvage. Le gouvernement américain fait son possible pour le capturer. En vain, à ce jour.

Le groupe combattant État islamique (EI, héritier de l’État islamique en Irak et au Levant ou EIIL) a d’abord connu une première période d’expansion fulgurante à partir de juin 2014. Cela a duré presque deux ans. Cela lui a rapidement permis de contrôler une bonne partie du nord de l’Irak et de l’est de la Syrie. Modifiant au passage un tracé de frontières hérité de l’accord franco-britannique de Sykes-Picot. Il est ensuite entré dans une nouvelle phase, celle de son rétrécissement territorial en Irak et en Syrie, mais tout en enchaînant les ralliements de groupes jihadistes dans d’autres pays de la région et en Afrique. Il a également revendiqué plusieurs attentats dans le monde arabe, en Europe et aux États-Unis. Pour le défaire, une coalition internationale de 60 pays a vu le jour sous l’égide des États-Unis. Elle s’attaque à lui ainsi qu’à son chef.

Washington augmente la récompense pour la capture d’Abu Bakr Al-Baghdadi

Abu Bakr Al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim al Samarrai, est le chef de l’EI. Les États-Unis l’ont mis sur leur liste des personnes les plus recherchées au monde. Mais, il court toujours.

Contrairement à un Oussama Ben Laden qui se servait souvent de médias occidentaux et arabes pour parler d’Al-Qaïda et expliquer ses objectifs, l’Irakien n’a été vu qu’une seule fois en public, le jour de l’annonce depuis une mosquée à Mossoul de la naissance du califat de l’État islamique. C’était un vendredi. Depuis, les rares fois où on a pu l’entendre, c’est grâce à des enregistrements audio diffusés par une agence de propagande liée à son groupe. La dernière fois, c’était pour exhorter ses hommes à ne pas déserter le champ de bataille de Mossoul. S’il a fait cette sortie, c’est pour fouetter l’ardeur de combattants faisant cette fois face en même temps à une coalition internationale de 60 pays qui apporte son appui aérien, technique et de renseignement à des troupes qui combattent au sol et qui comprennent des soldats irakiens et iraniens, des combattants kurdes irakiens (Peshmerga) et des miliciens chiites sectaires irakiens (Hached chaabi), libanais (Hezbollah), pakistanais et afghans.

Se faire discret est, semble-t-il, le moyen trouvé par le chef de l’EI pour garantir sa sécurité et se protéger de tous ceux qui sont sur ses traces et qui cherchent à le liquider, du moins à le capturer. Ce choix l’a aidé à rester en vie.

Comme les services de renseignements américains et autres n’ont pas réussi à tuer ou à arrêter le chef de l’EI, le gouvernement Obama a délié la bourse. Il a d’abord promis en octobre 2011 une récompense de 10 millions de dollars américains à quiconque fournira des renseignements pouvant aider à  »le localiser, l’arrêter ou le condamner. » La même année, Abu Bakr Al-Baghdadi a été catalogué par le ministère de Hillary Clinton comme un  »terroriste international spécialement désigné » (a Specially Designated Global Terrorist), conformément à l’ordre exécutif no. 13224. La même année, le Conseil de sécurité des Nations unies a ajouté son nom à ceux figurant sur la liste de son Comité des sanctions de l’EIIL et d’Al-Qaïda.

Malgré cette promesse de récompense, le chef de l’EI n’a jamais été retrouvé. Ce qui montre qu’il bénéficie d’un bon dispositif de sécurité et qu’il jouit encore de la loyauté de sa garde rapprochée et de ses alliés tribaux.

Ce vendredi 16 décembre, un communiqué du Département d’État américain a annoncé la nouvelle d’augmentation de cette récompense. Elle est passée à 25 millions de dollars. Le ministère de John Kerry a donc plus que doublé sa mise initiale.

***

Abu Bakr Al-Baghdadi continue donc de courir. Ni les États-Unis ni leurs alliés ne savent où il se cache. Le président Obama espère que la bonification de la récompense offerte par son gouvernement puisse aider à convaincre quelqu’un de mener les Américains à sa cachette. Mais, sera-t-il entendu cette fois?

Aziz Enhaili est spécialiste du Moyen-Orient, de l’islam et de politique étrangère. Il a contribué à trois ouvrages collectifs dirigés par Barry Rubin : Political Islam (Londres: Routledge, 2006) et A Guide to Islamist Movements (New York: M.E. Sharpe, 2010) ainsi qu’à la publication : Pluralisme, Modernité et Monde Arabe, dirigée par Marie-Hélène Parizeau et Soheil Kash (Presses de l’Université Laval, 2001), en signant le chapitre «Pluralisme et islamisme au Maghreb. Le cas du Maroc».

*Source : Tolerance.ca

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