L’Indre-et-Loire accueille la moitié des Sabéens-Mandéens installés en France, qui ont notamment fui l’Irak. Une communauté baptiste en voie d’extinction, en quête d’un lieu de culte fixe.
avril 28, 2019
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Religion : la Touraine, refuge des Sabéens-Mandéens
Publié par Gilles Munier sur 28 Avril 2019, 07:38am
Catégories : #Irak, #Mandéens
Revue de presse : La Nouvelle République (24/4/19)*
Ils ne sont pas chrétiens. Mais baptistes (*). Ils ont quitté leur pays, l’Irak, parce qu’ils y étaient opprimés, empêchés de pratiquer leur religion – la communauté est pourtant reconnue depuis la constitution de 2005-2006 comme l’un des peuples indigènes d’Irak mais les violences, discriminations et vexations sont nombreuses –, issue d’une tradition religieuse de la région de la Mésopotamie. Alors, ils ont quitté leur pays pour, à l’époque, la Jordanie, la Syrie, pour l’Océanie (en Australie notamment, avec quelque 10.000 pratiquants) et pour l’Europe.
On naît mandéen, on ne le devient pas « Politiquement aujourd’hui, il faut être magicien pour vivre au Moyen-Orient, sur des terres islamiques », constate Sarmad Kais, arrivé en France en 2008 alors qu’il voulait gagner la Suède où vit une partie de sa famille.
La France abrite aujourd’hui quelque cinq cents personnes de la communauté… dont la moitié est installée en Indre-et-Loire. « En 2014, il y a eu des facilités pour l’obtention des visas pour les chrétiens d’Orient et les Sabéens-Mandéens », poursuit Sarmad Kais. L’ancien ingénieur mécanique est devenu technicien en informatique et avec Georges Khamis, biologiste, arrivé en 1998 après avoir fui la politique de Saddam Hussein, a créé une association pour mieux faire découvrir leur culture. Et essayer d’obtenir un lieu. Fixe.
« Cela fait deux ans qu’on demande aux mairies de Tours, La Riche, Saint-Pierre-des-Corps, Montlouis et Amboise de pouvoir disposer d’une salle. Pour l’instant, on ne nous répond pas. Nous avons besoin d’un lieu de culte. Nous sommes en bonnes relations avec les chrétiens d’Irak, mais leurs cérémonies tombent en même temps que les nôtres », indiquent les deux hommes, rencontrés dimanche après-midi, à l’issue d’une cérémonie de recueillement après le décès d’un septuagénaire de la communauté.
Dans la grande salle, les hommes et les femmes ont pris place. Sans se mélanger cependant. Une lecture en araméen est faite. Voyage dans le temps. La communauté pratique l’arabe, l’anglais et le français que certaines personnes, tout nouvellement arrivées en Touraine, découvrent. Derniers héritiers des courants gnostiques antiques, les Sabéens-Mandéens de Touraine veulent aujourd’hui prendre racine.
(*) Les Sabéens-Mandéens intègrent certaines figures bibliques mais en rejettent d’autres. Pour eux, Jean-Baptiste est le premier et le dernier prophète. Ils pratiquent la cérémonie du baptême dans l’eau vive, revêtus de vêtements blancs. A noter que la communauté se définit comme pacifique et endogame. Et refuse tout prosélytisme.
*Source : La Nouvelle République
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