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Raffinement dans la torture israélienne : mutilation des parties génitales par des chiens policiers


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Raffinement dans la torture israélienne : mutilation des parties génitales par des chiens policiers
par lecridespeuples

Source : Middle East Monitor, 10 février 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

Le personnel de sécurité israélien est accusé de torture contre des suspects palestiniens, soulevant de nouvelles inquiétudes concernant ce que le groupe de défense des droits de l’homme Addameer a décrit comme « l’utilisation systématique de la torture et des mauvais traitements dans les centres d’interrogatoire israéliens. »

En août 2019, une explosion a retenti près d’une colonie israélienne illégale à l’ouest de la ville palestinienne occupée de Ramallah, causant un mort et deux blessés. Trois Palestiniens jugés pour avoir perpétré cette attaque au cours de laquelle Rina Shnerb, 17 ans, a été tuée, ont montré des signes de torture. Selon le Times of Israel, l’un des hommes a été hospitalisé pour insuffisance rénale et 11 côtes cassées. Un autre était presque méconnaissable pour sa femme lorsqu’il a été conduit dans une salle d’audience en fauteuil roulant. Un troisième a du être été recousu après avoir été attaqué par un chien de sécurité.

Des avocats et des membres de la famille des trois principaux suspects ont déclaré qu’ils ont été torturés au point de devoir être hospitalisés. Plusieurs autres Palestiniens cueillis par les services de sécurité intérieure du Shin Bet ont déclaré avoir été menacés, passés à tabac, contraints à des positions de stress douloureuses et privés de sommeil.

Samer Arbeed, 44 ans, considéré par les autorités israéliennes comme le cerveau de l’attaque, a été battu et interrogé pendant 36 heures. Il s’est retrouvé avec une insuffisance rénale et 11 côtes cassées. Le Shin Bet, l’agence de sécurité israélienne, a tenté de minimiser la blessure d’Arbeed en disant qu’il « avait fait un malaise » pendant l’interrogatoire et emmené à l’hôpital. Ils n’ont fourni aucun détail supplémentaire.

L’épouse d’un deuxième suspect, Walid Hanatsheh, a déclaré qu’elle n’a pas pu reconnaître son mari de 51 ans lorsqu’elle l’a vu 60 jours après son arrestation. « Il a été traduit en justice en fauteuil roulant », a-t-elle expliqué. « Il avait l’air très vieux, sa barbe était arrachée à plusieurs endroits et ses yeux étaient profondément enfoncés dans sa tête. Il n’était plus lui-même », a-t-elle dit.

Le troisième suspect, Qassem Barghouti, 22 ans, a été mordu aux parties génitales par un chien de sécurité lorsque les autorités ont fait une descente dans sa maison près de la ville de Ramallah, en Cisjordanie.

C’est la deuxième fois en un mois que des responsables des forces de sécurité d’Israël sont accusés de torturer des Palestiniens. Le père de la prisonnière Mays Abu-Ghosh, une étudiante de l’Université de Birzeit du camp de réfugiés de Qalandiya, au nord de Jérusalem occupée, a révélé que sa fille avait fait l’objet d’une enquête et de tortures sévères au centre d’investigation Al-Maskubiya, suite à son arrestation le 29 août.

Ces allégations sont conformes au rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme palestinienne Addameer (Association de Soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme) sur « l’utilisation systématique de la torture et des mauvais traitements dans les centres d’interrogatoire israéliens ». Addammeer, qui suit de près le cas des trois suspects palestiniens, a déclaré que « depuis sa création, l’État occupant a appliqué et élaboré des lois et des pratiques qui ont conduit à la fois au recours systématique à la torture et à l’impunité absolue pour les auteurs de ces crimes. »

Des groupes israéliens de défense des droits de l’homme ont également exprimé leurs préoccupations. Rachel Stroumsa, directrice exécutive du Comité public contre la torture en Israël, a qualifié les allégations de torture de « très crédibles » et correspondant aux témoignages que son groupe a recueillis auprès d’autres détenus au fil des ans.

« La torture est absolument interdite », a déclaré Strousma. « Il y a des choses que nous ne devons pas faire. Nous ne devons pas violer. Nous ne devons pas asservir les gens. Nous ne devons pas torturer. C’est un code moral. C’est aussi un code juridique auquel Israël doit se conformer. »

***

Le père de Mays Abou-Ghosh, une Palestinienne en détention : « Nous ne l’avons pas reconnue en raison des atrocités qu’elle a subies durant sa torture »

Source : Middle East Monitor, 4 janvier 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

Le père de la détenue Mays Abu-Ghosh, une étudiante de l’Université de Birzeit et du camp de réfugiés de Qalandiya, au nord de Jérusalem occupée, a révélé que sa fille avait fait l’objet d’une enquête violente et de tortures sévères au centre d’investigation israélien Al-Maskubiya suite à son arrestation le 29 août.

Le père de Mays, Abu Hussein, a déclaré au Bureau d’information des prisonniers que plusieurs semaines après l’arrestation de Mays, les services de renseignement de l’occupation l’ont convoqué, ainsi que son épouse, au centre où leur fille était incarcérée. Ses parents ne l’ont pas reconnue au départ, mais lorsqu’elle a souri, son père a fini par la reconnaître grâce à son sourire et a été abasourdi par l’horreur de ce qui lui était arrivé.

« Les enquêteurs ont amené une fille fatiguée et épuisée dont l’apparence indiquait les jours affreusement difficiles qu’elle avait traversés. J’étais en colère à l’époque et j’ai dit aux enquêteurs que ce n’était pas ma fille, mais lorsqu’elle m’a péniblement souri, j’ai fini par la reconnaître et je me suis apaisé. J’ai commencé à me poser de nombreuses questions sur ce qu’elle a traversé », a ajouté Abu Hussein.

Il a souligné que lorsque les avocats ont pu visiter Mays pour la première fois, elle leur a parlé des méthodes de torture dont elle était victime. L’occupation, cependant, les a empêchés de publier des détails à ce sujet et a menacé les avocats de retirer leur licence légale s’ils informaient la famille ou les médias de la torture du détenu.

Abu Hussein a révélé que la mère de Mays avait essayé de serrer sa fille dans ses bras, mais son corps était à l’agonie, et elle a dit à sa mère : « Je ne peux pas t’embrasser, car tout mon corps me fait mal. »

Abu Hussein a ajouté : « Pendant les visites et chaque fois que Mays peut sortir du centre d’interrogatoire Al-Maskubiya, nous essayons de comprendre la nature des tortures qu’elle a subies. Elle commence à parler un peu, puis éclate en sanglots et arrête d’en parler, changeant le cours de la conversation. Nous savons qu’elle est forte, mais elle ne veut pas nous inquiéter avec les détails de ce qu’elle a subi. Quand elle pleure silencieusement, je me rends compte qu’elle a subi des choses indicibles, en particulier pendant les quatre premiers jours de son arrestation et après son transfert à une enquête militaire. »

Le père a révélé que les informations émises par Addameer, l’Association de Soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme, concernant les méthodes de torture brutales de sa fille telles que le passage à tabac, le harcèlement verbal et l’inspection complètement nue, les avait profondément choqués.

Il a souligné qu’il lui avait été beaucoup moins douloureux d’entendre la nouvelle du martyre de son fils au début de 2016, assassiné par les forces d’occupation, que d’entendre la nouvelle de l’arrestation de sa fille Mays et de sa torture.

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