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L’Irak est 162ème sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2020.


L’Irak, un pays plus que jamais dangereux pour les journalistes

Publié par Gilles Munier sur 23 Avril 2020, 18:35pm

Revue de presse : Reporters sans frontières (21/4/20)

L’Irak est 162ème sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2020. Le pays perd 6 places par rapport au classement 2019.

Les journalistes risquent véritablement leur vie lorsqu’ils couvrent des manifestations ou qu’ils enquêtent sur des affaires de corruption. La pression s’est accentuée depuis la naissance d’un mouvement de protestation sans précédent au mois d’octobre 2019. Les journalistes qui se risquent à relayer les mécontentements des manifestants peuvent être harcelés, enlevés, agressés voire tués par des milices non identifiées. Les menaces émanent de toutes parts pour les dissuader d’enquêter et de diffuser le fruit de leur travail. La persistance de figures politiques et religieuses intouchables vaut aux journalistes des poursuites et aux médias des interdictions de diffusion pour “atteinte aux symboles nationaux ou religieux”. Les meurtres des journalistes demeurent impunis avec des enquêtes qui, lorsqu’elles sont ouvertes, n’aboutissent pas, selon les proches des victimes. Le danger est d’autant plus important que l’impuissance de l’État ne permet pas de déterminer si ces nombreuses milices font le jeu du gouvernement et si leurs agissements sont cautionnés, ou si la situation échappe véritablement au pouvoir. Les autorités ont néanmoins pris le pas d’interdire les diffusions en direct, de couper la connexion internet et d’interdire de couverture une dizaine de médias en vertu d’une décision de la Commission de régulation des médias. Le projet de loi sur les cybercrimes inquiète également la profession : il prévoit des peines de prison (jusqu’à la perpétuité) pour des publications en ligne qui porteraient atteinte à “l’indépendance, l’unité, l’intégrité du pays ou ses intérêts économiques, politiques, militaires ou sécuritaires”, ce qui semble suffisamment vague pour inquiéter les journalistes irakiens et décourager l’émergence d’une véritable presse libre et indépendante.

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Irak : 162ème (-6)

Après les manifestations, l’épidémie du coronavirus dans la ligne de mire des autorités

La situation dramatique pour les journalistes qui s’est installée en Irak depuis les manifestations qui ont éclaté à la fin de l’année 2019 a précipité le basculement du pays dans la zone noire du Classement qui signale une “situation très grave”. Au total, cinq journalistes ont été tués en l’espace de quatre mois seulement. Les multitudes de milices que compte le pays menacent continuellement les journalistes de mort pour les empêcher de couvrir les protestations, se faire l’écho des revendications, mais aussi montrer la répression féroce des forces de l’ordre qui tirent à balles réelles.

L’Etat irakien est lui-même un acteur à part entière des entraves faites aux journalistes : une dizaine de médias ont été suspendus en raison de leur couverture des manifestations jugée défavorable aux autorités. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, ce sont désormais les informations liées à la pandémie de Covid-19 qui sont dans le collimateur des autorités. La Commission des médias et des communications (CMC) a ainsi décidé de suspendre l’agence de presse Reuters. En cause : un article dans lequel des médecins révélaient, sous couvert d’anonymat, que les autorités les avaient sommé de ne pas parler à la presse du sujet de la crise sanitaire. La région autonome du Kurdistan ne fait pas exception : le ministre de la Santé a réclamé la fermeture de la chaîne NRT après un reportage expliquant que les autorités avaient volontairement surestimé le nombre de malades pour dissuader les gens de manifester.

*Source : Reporters sans frontières

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