Les prisons israéliennes.
Le 22 avril 2112.
Je suis allé hier écouter Salah Hamouri raconter ce que furent ses années de prison, après une condamnation douteuse, et surtout ce que sont les conditions des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Ce récit est cauchemardesque.
Mille détails comme:
• le fait, restant conforme à la loi israélienne et qui fut celle de l’ancien mandat britannique jamais révoqué, de placer des gens en détention administrative sur décision du seul exécutif, par tranches de 6 mois renouvelables indéfiniment (un prisonnier est placé ainsi depuis 25 ans);
• le fait de faire préparer les repas des palestiniens par des droits communs juifs, ce qui oblige les prisonniers à payer leur nourriture achetée à la cantine de la prison afin d’éviter des horreurs;
• le fait de faire circuler les prisonniers entassés dans des fourgons entièrement métalliques et de les laisser à l’arrêt durant des heures soit en été au soleil, soit en hiver, soit sous les bombes (les gardiens s’étant alors mis à l’abri) ;
• l’isolement punitif qui affecte actuellement 500 prisonniers palestiniens, parfois très long et avec souvent des moments de bruits sales ou de musiques en hébreu à tue-tête;
• les visites des familles et les courriers si règlementés que certains prisonniers n’ont aucune nouvelle de leurs parents depuis des années et ne savent pas s’ils sont encore vivants.
La grève de la faim, en cours actuellement, des prisonniers palestiniens a demandé trois ans par le canal des réseaux occultes avant que la date soit fixée. Et cette date, le 17 avril, est l’anniversaire d’un épisode que je raconte:
«Dans le passé, deux Palestiniens prisonniers ont entamé une grève de la faim. Pour les obliger à absorber du lait, les gardiens leur ont enfoncé des tuyaux par la gorge et ont versé le lait. Les tuyaux étaient mal dirigés et aboutissaient dans les poumons, et les prisonniers sont morts, sans qu’aucun médium occidental n’en parle.»
Un chiffre aussi: ramenant aux proportions, les prisonniers français seraient au nombre de 25 millions (le calcul inclut tous les prisonniers dans la prison à ciel ouvert de la Bande de Ghaza).
Et une observation précieuse: La détermination, que nous avons suivie durant son emprisonnement, de Salah Hamouri lui a donné une force d’âme et une capacité de résistance comparable à celle décrite par les survivants des camps nazis. Elle est très générale. Ce qu’on fait aux prisonniers palestiniens permet le tri clair des personnalités, et forme une élite palestinienne de grande valeur.
Le monde extérieur doit aider ce Peuple en faisant bien voir aux israéliens juifs que la violence croissante leur est totalement défavorable, et que leur image si artificiellement et patiemment construite est en train de devenir horrible. Agissons dans le cadre non-violent !
Actuellement, le Libanais Georges Abdallah est prisonnier en France et a terminé depuis longtemps sa peine. La justice française a mis longtemps à décider de sa libération, mais l’a fait assez récemment. Immédiatement, le Président Obama a demandé son maintien dans les prisons françaises, et l’exécutif de notre Pays s’est exécuté, au mépris de notre Droit.
Notre Pays est totalement aligné, comme le serait un enfant de gangsters.
Alain.