Absolument horrible mais à lire par solidarité avec ces malheureuses victimes et faire passer pour pouvoir dire » on ne savait pas ! sur paris Match mais idem pour la Syrie sous la coupe de ces immondes
avril 3, 2017
simone lafleuriel-zakri
avr 2 à 3h22 PM
idem pour tous ce Syriennes Syriens qui se sont retrouvés sous la coupe de ces immonde sauvages… ne pas oublier que ces « parti(e) s et reven(e)us ou pas » de chez nous ou de plus loin, comme il est dit ici mais dans tous leurs témoignages complaisants i se racontent dans divers ouvrages faciles à trouver..Ils ne ne manifestent jamais aucune compassion, aucun remord pour ce que ces populations irakienne ou syrienne ont subi sous leur pouvoir… Leur indifférence pour certains mais pour tous sadiques est insupportable : seuls compte pour eux leur déception, leurs regrets de ne pas avoir trouvé dans « leur califat terre promise sic, » l’aisance, le confort, la sécurité et la liberté de pouvoir être et vivre comme ils l’entendaient, sans travailler et sans soucis financiers, mais dans des maisons volées, avec des esclaves et parmi de populations dont ils se moquent et méprisées, exploitées et torturées avec sadisme ! Ce document complète, et dans un magazine grand public, et aussi grâce à des reporters enfin courageux comme Régis Le sommier, en Syrie et maintenant en Irak, ce qui depuis des mois est dénoncé mais dans l’indifférence quasi générale de politiques dont certains complices et des médias mais ça commence à changer !
Mossoul. L’heure des règlements de comptes
Paris Match| Publié le 02/04/2017
Flore Olive
Le 5?mars, le cousin du calife al-Baghdadi est arrêté: le «?prêcheur?» Muhammed Abdulwahab Muhammed, escorté par les forces de police irakienne. Zoran Marinovic / Paris Match
Dans les quartiers libérés, les collaborateurs de Daech sont traqués et, peut-être, jugés…
« Pendant trois ans, nous sommes mortes », dit Mouna, 33 ans. Elle est revenue du côté des vivants, après sept heures de marche, pieds nus, sous le feu et la pluie diluvienne. Elle cherchait un hôpital pour Zaynab, sa sœur de 19 ans, blessée par un éclat de mortier. Toutes les deux ne se sont pas lâché la main.
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Ici, dans cet hôpital d’urgence géré par l’ONG Waha (Women and Health Alliance International), on suture, on rassure, on crie. Et on se bouscule autour de six lits médicalisés. Mais celui sur lequel Zaynab et Mouna se sont assises, à l’infirmerie, est un lit ordinaire, aux barreaux rouillés. La cadette est aussi silencieuse que l’aînée est volubile. Le contrecoup de tant de colère, de mépris, de haine contenue. «?Je me sens faible, je pense trop?», dit-elle. Elles ont fui par instinET idem pour la Syrie pour les femmes yazidis pour tous ces syriens syriennes martyrisés comme ces Irakiens et irakiens ct de survie, dans la précipitation, laissant derrière elles les corps d’une sœur, d’une tante et de cinq neveux, tous ensevelis sous les décombres de leur maison. Jusque-là, Mouna n’aurait même pas osé penser à s’échapper. La semaine précédant leur départ, quinze voisins avaient été arrêtés pour ce crime. «?Les hommes de Daech les ont alignés dans la rue. A certains, ils ont tiré dans la tête?; à d’autres, ils ont brisé le dos. Comme quand tu casses en deux un morceau de bois.?»
Stéthoscope autour du cou, l’infirmière Ibressam nous montre la tenue dans laquelle elle était censée travailler.
Stéthoscope autour du cou, l’infirmière Ibressam nous montre la tenue dans laquelle elle était censée travailler. © Frederic Lafargue pour Paris Match
Il y a longtemps que Mouna sait ce dont sont capables ces djihadistes. Ils n’occupaient pas Mossoul depuis un mois quand un de ses neveux, âgé de 19 ans, a été exécuté d’une balle dans la nuque, parce que sa carte d’identité portait le tampon de Bagdad. C’était suffisant pour qu’il soit condamné comme «?kouffar?» à la solde du gouvernement. «?Quotidiennement ou presque, ils tuaient quelqu’un par décapitation. Je n’ai jamais assisté à ça, mais mon fils et mon mari ont tout vu.?» Quelques jours avant sa fuite, Mouna n’a pourtant pu rater l’exécution d’un homme qui fumait dans la rue. «?Ils lui ont d’abord tiré dans les jambes, puis l’ont accroché à un relais téléphonique. Après, ils lui ont mis une balle dans la tête. Le corps était toujours là quand je suis partie…?» Il avait été dénoncé par une famille avec laquelle il se disputait un bout de courette depuis des années.
La terreur et les informateurs. Ainsi gouverne Daech. Au bazar de Bab al-Saray, réservé aux femmes, Mouna a vu la fameuse brigade Al-Khansaa, kalachnikov dissimulée sous le niqab. Des femmes pour surveiller des femmes. «?Ces derniers temps, l’amende, si tu ne portais pas tes gants ou si tu n’avais pas le visage entièrement couvert par un troisième voile, était de 50?000 dinars… Mais, parfois, oui, la punition était une morsure. Dans ces cas-là, les femmes de la brigade mettaient une sorte d’appareil en métal aiguisé, te mordaient la main si tu n’avais pas de gants, le sein si ton abaya était trop près du corps ou la joue si ton voile était trop transparent… Parfois, elles se déplaçaient en groupe, en voiture?; mais, la plupart du temps, elles se perdaient dans la foule et il était impossible de les repérer dans leurs vêtements identiques aux nôtres. On pouvait parler à l’une d’elles sans le savoir.?»
Bressam, ravie de pouvoir enfin dévoiler son visage. Dans la rue, derrière le portail, une barricade.
Bressam, ravie de pouvoir enfin dévoiler son visage. Dans la rue, derrière le portail, une barricade. © Frederic Lafargue pour Paris Match
Toutes ne sont pourtant pas égales devant la loi de Daech. Ainsi, pour la lapidation, réservée aux femmes accusées d’adultère ou de relations hors mariage… «?Cela se fait dans la rue ou dans une cour. Ils savent viser la tête et tuer d’un seul coup avec les plus grosses pierres.?» Mais si elles ont pour frère ou cousin un djihadiste, alors, le traitement diffère?: «?Ils visent les jambes ou les bras et la laissent s’enfuir en faisant mine de vouloir la rattraper… Quand je pense que j’ai connu certains de ces hommes soûls quand nous étions plus jeunes et qu’ils sont venus nous donner des leçons de moralité, appliquer sur nous leur droit de vie et de mort…?»
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Mouna a brûlé son niqab, seule, dans l’intimité familiale?; mais la plupart des femmes de Mossoul, surtout dans un quartier populaire comme le sien, n’osent pas encore enlever ce voile qu’elles n’avaient jamais porté. «?Cette tenue absurde?», dit en riant Ibressam, une infirmière de 38 ans qui portait par-dessus son stéthoscope, comme un sautoir. «?Je n’y voyais presque rien. Vous imaginez piquer une femme habillée comme ça?? Même nos claquettes blanches, ils les avaient remplacées par des noires.?»
«?Pour eux, nous n’étions pas des humains, insiste Sama*, 32 ans. Juste des machines qui doivent continuer à fonctionner, parce qu’ils avaient besoin de nos compétences.?» Avec Rawa*, une gynécologue de 43 ans, elle partage la consultation pédiatrique et gynécologique.
Pour la lapidation, ils savent viser la tête et tuer avec une seule grosse pierre…
Autrefois, Rawa et Sama travaillaient à Mossoul-Ouest, au Batul Hospital du quartier Al-Sukah, où étaient concentrés beaucoup de centres médicaux. Sama a vu les épouses de djihadistes de rang élevé passer devant les autres, bénéficiant même, comble du luxe, d’un espace privatif. «?Pour ces femmes-là, tout était gratuit. Les autres devaient débourser 10?000?ou 20?000 dinars.?» Sama a gardé un mauvais souvenir des étrangères, «?surtout les Turques et les Russes, les plus nombreuses?», particulièrement arrogantes. Elles étaient bien obligées de se radoucir quand «?elles venaient sans l’autorisation de leurs maris et ne souhaitaient pas qu’on les dénonce?». Ce sont les Turques qui l’ont le plus marquée?: «?Parce qu’elles ponctuaient toutes leurs phrases d’“Allahou Akbar”, parlaient plus que les autres de religion… Et lorsque leur nouveau-né était un garçon, certaines annonçaient qu’elles l’offriraient au “califat” comme futur soldat.?»
En pleine rue, les brigades féminines mordaient la main de celles qui ne portaient pas de gant, ou le sein si le tissu était trop près du corps
Ibressam, l’infirmière, se souvient de ses patientes étrangères, comme cette Française, «?Oum Anissa?», une gamine de 16 ans, arrivée pour des maux d’estomac «?avec des gardes du corps, un bébé sous le bras et une kalachnikov sur l’épaule?». Sous son long niqab, elle cachait un visage «?trop maquillé, un grand tatouage sur l’avant-bras et des bottes montantes comme des rangers?». Ibressam vit à moins de 2 kilomètres de la vieille ville, dans le quartier d’Al-Jawsak, près de la ligne de front. Ses cheveux ont blanchi d’un coup, s’étonne-t-elle encore. Mais les hélicoptères de combat ou les tirs de mortier qui ébranlent les murs ne font pas ciller ses deux ados penchés sur un ordinateur. Le plus jeune vient de se passer du gel dans les cheveux, fier de nous montrer sa nuque dégagée, «?parce qu’avec Daech il fallait avoir les cheveux longs?». La petite dernière, elle, a les yeux rivés sur une télé dont l’image est brouillée. Ibressam s’inquiète pour eux?: «?Ils ne sont pas allés à l’école depuis trois ans.?» Avant l’arrivée de Daech, son hôpital, spécialisé en traumatologie, comptait 3?000 employés. Il en est resté 700, dont elle. Son salaire est tombé de 500?dollars à 35?: 1 dollar par jour. Pareil pour Sama. «?Même si le prix des fruits et des légumes s’est effondré parce qu’ils remplissaient les camions qui venaient de Syrie et dissimulaient les armes…, nous n’avions pas de quoi en acheter.?»
Assignée à un rôle administratif, Ibressam voit défiler les demandes?: «?Des hommes de Mossoul, souvent d’anciens militaires qui soutenaient Daech mais ne voulaient pas aller au front, venaient chercher des certificats médicaux de complaisance. Bien sûr, ils payaient les médecins pour ça.?» Les moins fortunés se tiraient une balle dans le pied en prétendant avoir été blessés dans un bombardement ou avoir marché sur une mine. Ceux qui étaient fouettés ou amputés par décision du tribunal islamique n’avaient pas le droit d’être soignés, même en cas d’infection. «?Ils devaient rester chez eux. Certains venaient quand même discrètement, expliquaient s’être blessés avec une machine… Nous leur donnions des médicaments et ils repartaient très vite. Ils risquaient l’exécution immédiate.?»
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Souvent, Ibressam rapportait de la pénicilline ou des antibiotiques à la maison pour les distribuer. Les stocks de médicaments venaient «?surtout de Turquie, un peu de Syrie, notamment du pillage des pharmacies. Nous avions beaucoup de tramadol, un antalgique…?». D’autres médicaments n’étaient pas destinés à soigner?: «?Les djihadistes boivent beaucoup de Tiger et de Red Bull qu’ils ingurgitent avec une pilule blanche dont j’ignore le nom. Elle ressemble à de l’ibuprofène. Avec ça, ils ne sentent plus rien, ils ne savent plus ce qu’ils font.?»
Elles étaient choisies, vendues, pour quelques heures ou pour la vie, ou violées à répétition avant d’être jetées de nouveau sur des couvertures posées à même le sol.
Peut-être du Captagon, sous l’effet duquel ils tuent et violent en masse. «?Je ne veux pas me rappeler?», évacue Sama. Elle raconte cependant qu’«?ils amenaient de très jeunes filles à l’hôpital pour que nous leur fassions des injections. Leurs “maris” ne voulaient pas d’enfants. Presque toutes étaient des Yézidies?». Sama connaît bien cette minorité, opprimée entre toutes. Pour avoir travaillé à l’hôpital de Sinjar, puis avoir passé plusieurs mois à Tal-Afar, sur la route entre Mossoul et Raqqa, là où Daech faisait passer ses femmes esclaves.
Elle en a reconnu certaines, avec horreur, parmi ses patientes… Elle se souvient de jeunes filles amenées par leurs bourreaux, avec le «?contrat d’achat?» qui spécifiait si elles devaient avoir ou non des enfants. Certaines imploraient pour se faire hospitaliser. Un moyen pour s’enfuir. «?Et, souvent, quand elles avaient une chance de s’en sortir, j’ai dit oui.?» Mais s’il était facile pour une femme arabophone de se cacher dans Mossoul, c’était presque impossible pour ces Yézidies qui, souvent, ne parlaient que le kurde et ne connaissaient rien de la ville. Sans un réseau bien organisé, elles n’avaient aucune chance.
Dans les rues désertées subsistent les stigmates de leur supplice. Comme à Mohandessin, l’un des quartiers chics de la rive droite, avec ses villas bling-bling. Dans un secteur aujourd’hui tenu par les hommes de la 16e division de l’armée irakienne se cache, derrière une façade insignifiante, une prison où les femmes yézidies ont été traitées comme des bêtes. Des portes intérieures remplacées par des barreaux de fer, équipées de passe-plats. Les ouvertures fermées par des panneaux métalliques opaques. Terrées dans le noir, les malheureuses attendaient là. Choisies, vendues, pour quelques heures ou pour la vie, ou violées à répétition avant d’être jetées de nouveau sur des couvertures posées à même le sol.
Habillés en jean et Tee-shirt, des garçons sans barbe à l’air inoffensif espionnaient le quartier et dénonçaient pour n’importe quel écart
En face, dans une maison cossue de deux étages, a vécu pendant six mois un djihadiste français, sa femme et leurs trois enfants de 12, 10 et 8 ans. Leur voisin, qui dit n’avoir rien su de la prison, se souvient très bien d’eux, en revanche, parce que le Français avait la sale habitude de garer sa grosse berline devant son portail. Ils s’étaient souvent disputés à ce propos. «?Le quartier était connu pour accueillir les djihadistes étrangers…?» Cette voiture faisait de sa maison une cible pour les avions de la coalition.
Ainsi continuait la vie à Mossoul, entre la peur des djihadistes, des bombardements, des dénonciations.
Et même les rêves des jeunes filles. Comme ceux de Ryam, 16 ans. Elle ne voit dans son prétendant qu’un jeune homme de 19 ans normal, habillé en jean avec un tee-shirt, lorsqu’il se présente à sa porte, accompagné de sa mère et de sa grand-mère, «?Sans barbe, il avait l’air gentil. Comme toutes mes copines, je voulais me marier?», confie-t-elle. Alors elle accepte. Dès le lendemain de la nuit de noces, les coups commencent à pleuvoir, assénés par le garçon ou la belle-mère. Il avait prétendu avoir deux professions?: peintre en bâtiment et vendeur de sandwichs… En réalité, il ne travaille que deux jours par semaine.
Au bout de trois mois, Ryam découvre que son mari est membre de Daech. «?J’ai compris pourquoi il était habillé comme ça… Il espionnait les gens, dénonçait ceux qui avaient travaillé avec le gouvernement, les chrétiens, les Shabak, les Yézidis, les kouffar… Il faisait des listes de noms.?» Sous les coups, Ryam perd l’enfant qu’elle porte. «?Même si je savais que mon mari était de Daech, je voulais ce bébé pour avoir quelqu’un à aimer. C’était une façon pour moi de garder l’envie de vivre.?» Aujourd’hui, elle s’est réfugiée auprès de sa mère, Sana, dans une pièce froide d’une maison de torchis et de tôle, à Mossoul-Est. Sana est veuve depuis dix ans. Il lui reste quatre filles. Comment les protéger seule, sans revenus?? Avant, elle avait un fils, Mahmud, âgé de 20 ans, qui faisait son orgueil. Il avait un travail dans un restaurant du côté de Badush, mais les djihadistes ne lui ont pas donné le choix. Pour 50?dollars par mois, ils l’ont obligé à rester sur un pont pour assurer la défense antiaérienne. Quelques semaines plus tard, il était mort. Depuis, Sana dit que «?tout [lui] est égal?». Elle fait face par habitude, et pour ses filles. Même si ce ne sont que des filles…
Sama en a tant vu, de ces femmes qui souffrent en silence. Elle en a vu arriver à l’hôpital prêtes à accoucher après avoir eu des contractions pendant des heures. «?Même déchirée de l’intérieur, la femme irakienne ne pense pas à elle mais à son mari et ses enfants… Que dire des mères de Bassorah qui envoient leurs fils mourir pour libérer notre ville?? De celles de Mossoul qui ont perdu un fils, un mari, un frère, un père, mais restent debout?? La sécurité, la liberté des femmes irakiennes dépendent des hommes, mais, au fond, elles sont plus fortes que n’importe quel homme.?»
* Les prénoms ont été modifiés.
To
40 DistuRoy, mère d’un djihadiste : « Mon fils s’est fait piéger par Daec