Détenus libanais en Israël : les familles remettent un mémorandum à Jack Straw
juin 30, 2017
ITRI INSTITUT TUNISIEN DES RELATIONS INTERNATIONALES
Publié par Candide le 30 juin 2017 dans Chroniques
Détenus libanais en Israël : les familles remettent un mémorandum à Jack Straw
5 Janvier 2006
Source : http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2753/.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï
Les familles des détenus dans les prisons israéliennes et des disparus, Samir El Kantar, Yahia Sakkaf et Nessim Nasr, ont rencontré le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw au cours de sa visite au chef du gouvernement Fouad Seniora au palais du gouvernement et lui ont remis un mémorandum expliquant la situation des prisonniers et des disparus libanais dans les prisons israéliennes. Elles lui ont demandé d’agir en urgence auprès des autorités d’occupation pour la libération des prisonniers et des détenus.
Le ministre britannique a attaché un grand intérêt à l’affaire et a tenu à s’informer sur la situation de chacun des membres de ces familles, de leur nombre et de leur statut, promettant de poser le problème au gouvernement israélien et de faire parvenir la réponse Israélienne aux familles par l’intermédiaire de l’ambassadeur britannique à Beyrouth.
Le mémorandum des familles était adressé à Straw en ces termes : nous espérons qu’en embrassant votre fille unique, vous vous souviendrez que nous sommes privées d’embrasser nos enfants prisonniers et disparus, depuis plus d’un quart de siècle et que nos chers enfants sont eux-mêmes empêchés de marcher à la lumière du soleil, que la seule musique qu’ils écoutent est celle des grincements des portes des geôles que le gardien ouvre une fois par jour pour leur apporter leur mauvaise pitance.
La liste des prisonniers :
Samir El Kantar : dans trois mois, il entamera sa 28ème année de détention, en exécution d’une série de jugements iniques qui l’ont condamné à 542 ans et demi, c’est-à-dire à la prison à vie.
Yahia Sakkaf, incarcéré depuis 1978 dans une prison secrète inaccessible à la Croix rouge et dont Israël nie l’incarcération.
Nessim Nasr, détenu depuis le 3 avril 2002.
Mohamed Feran qui a disparu dans les eaux territoriales libanaises au mois d’octobre 2005. Les autorités militaires israéliennes sont muettes sur son sort.
Israël garde aussi le silence sur la situation de dizaines de disparus libanais, plus de 250, ainsi que sur les dépouilles mortelles, plus de 50. Actuellement, le sort de nos chers détenus et disparus passe par une période de grand doute et de profonde inquiétude, suite particulièrement aux déclarations du Premier ministre Ariel Sharon sur le refus de libérer quelque prisonnier ou disparu que ce soit, ce qui montre clairement qu’Israël veut les garder en otages à des fins de chantage. C’est pour cette raison que nous estimons que le fait de lier le sort des prisonniers libanais avec celui des disparus israéliens au Liban, tels que Ron Arad, Yohanna Katz, Zacharia Paumel et Tesfi Feldmann est quelque chose d’inhumain, d’immoral et de totalement inacceptable.
Nous avons la conviction que le maintien de la question des prisonniers libanais dans l’état actuel est la cause des récents affrontements, les plus violents depuis le retrait israélien en 2000, entre la résistance libanaise et l’ennemi israélien au sud Liban. le 21 novembre 2005.
Sachant l’intérêt exceptionnel que la communauté internationale et le gouvernement britannique tout particulièrement portent à notre Liban bien aimé, nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que nous espérons beaucoup que le gouvernement de votre pays fasse des pas concrets en vue de donner au dossier des prisonniers libanais dans les prisons israéliennes une fin heureuse.
Puisque vous avez suffisamment d’influence et de puissance, nous vous suggérons d’aller directement en Israël à la fin de votre visite à Beyrouth pour demander à Ariel Sharon de vous livrer les prisonniers libanais et de nous les ramener à Beyrouth par le même avion. S’il refuse, rappelez-lui que son entêtement à ne pas les libérer, constitue une poursuite des violations israéliennes des principes du droit international relatifs à la protection des droits de l’homme tels que contenus dans la Déclaration universelle des droits humains. Ainsi que les graves violations des principes du droit international humanitaire, contenus dans la Convention de Genève et se rapportant à la protection des civils en temps de guerre, datée du 12 août 1949 et les deux protocoles additifs de 1977.
Nous vous suggérons aussi de lui rappeler la résolution des Nations unies 40/161 A, en date du 16 décembre 1985, qui demande à Israël de libérer tous les citoyens arabes détenus arbitrairement suite à leur lutte pour leur droit et la libération de leur pays de l’occupation.
Il importe de vous informer par ce mémorandum, que nous considérons la résistance libanaise comme étant la force unique qui reste et qui est capable de nous faire ramener nos enfants détenus et prisonniers en Israël et que la campagne internationale menée pour le désarmement de la résistance au Sud Liban va mettre les prisonniers libanais en grave péril parce qu’elle soutient Israël dans sa détermination à les laisser en prison jusqu’à la mort.
Nous souhaitons que très prochainement les efforts en vue de faire exécuter les décisions du Conseil de sécurité concernant les territoires arabes occupés, y compris la résolution 242 de 1967, aboutiront. Ainsi que la résolution 338 de 1973 et surtout la résolution 425 de 1978, qui recommande de mettre fin à toutes les causes du conflit entre le Liban et Israël dont celles qui résultent du maintien de citoyens libanais dans les prisons israéliennes. Ainsi que la résolution 426 de 1978 qui demande aux Nations Unies de contrôler l’exécution intégrale et complète de la résolution 425.
Nous demandons au gouvernement israélien de libérer immédiatement les autres citoyens libanais détenus dans les prisons israéliennes et maintenus dans un état d’otages dans des desseins de chantage. Ainsi que de faire la vérité sur le sort des disparus libanais qui ont été faits prisonniers ainsi que de rendre les dépouilles des morts et ceci en exécution de la Convention de Genève, des recommandations des Nations unies et des injonctions du droit international à ce propos.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï
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