Mohamed Jamel Arafa: Assassinat de 67 savants irakiens depuis l’occupation du pays
juillet 1, 2017
ITRI INSTITUT TUNISIEN DES RELATIONS INTERNATIONALES
Publié par Candide le 30 juin 2017 dans Chroniques
Assassinat de 67 savants irakiens depuis l’occupation du pays
par Mohamed Jamel Arafa, Le Caire,
http://islamonline.net,22septembre 2005
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï http://www.tunisitri.net/
Le professeur d’ingénierie du laser Mouayed Aziz Hassan, enseignant à l’Université de technologie de Bagdad, a révélé que le nombre de savants et universitaires irakiens assassinés depuis l’occupation anglo- américaine de l’Irak a atteint 67 et que tous ces assassinats ont entraîné des dépôts de plaintes contre X. Il ajoute que tous les savants et chercheurs assassinés avaient une grande expérience dans leurs domaines respectifs et qu’ils ont été tous éliminés froidement. La perte de ces savants est une grande perte pour l’Irak et pour l’ensemble du monde arabe, ajoute-t-il. De nombreux savants et chercheurs demeurent menacés de mort ou d’enlèvement par des groupes armés inconnus, pour des motifs crapuleux et autres.
Cette déclaration, faite par le professeur Mouayed au journal Egyptien « Al Misri Lyoum » est le premier témoignage émanant d’un membre de la communauté scientifique irakienne sur les assassinats de savants et chercheurs, notamment les spécialistes de physique nucléaire et de chimie.
Depuis l’invasion de l’Irak par les troupes américaines, il ne se passe pas un mois sans que les médias révèlent l’assassinat d’un savant ou spécialiste des domaines de recherche les plus pointus, par des inconnus, dans l’explosion d’une voiture ou dans les prisons américaines.
L’assassinat de l’atomiste Taleb Ibrahim Addhaher, par des inconnus à Bakouba en 2004, a été révélé tout à fait fortuitement. Il a été tué alors qu’il allait à son travail en voiture et qu’il traversait un pont. Mort sur le coup, sa voiture est tombée dans la rivière Khrissen.
Le Guardian a révélé pour sa part dans un long rapport publié à la une de son édition du 24 mai 2004, la mort du professeur Mounaïm Al Azmirli dans une prison américaine en Irak « dans des conditions obscures ». Ce chimiste de grande notoriété était sur la liste de deux cents personnes recherchées par les Américains et il a été interpellé chez lui après la chute du régime.
De nombreux autres savants, chercheurs, médecins et spécialistes dans les domaines les plus divers ont connu le même sort.
Le professeur Mouayed a expliqué d’autre part que chaque fois que « la société irakienne subissait des bouleversements économiques, sociaux ou sur le plan de la sécurité, la communauté scientifique payait le prix fort ». Même avant ces assassinats ciblés et l’embargo US, les savants avaient souffert de la rupture quasi-totale des relations avec le monde extérieur, ce qui a porté un grave préjudice à la recherche scientifique et à l’enseignement en Irak.
Il a fait remarquer d’autre part, que malgré les difficultés actuelles, de nombreux efforts sont déployés par les ministères, les universités, les centres de recherche et les hôpitaux pour venir en aide aux chercheurs et développer la recherche. Des aides de certains pays bailleurs de fonds commencent à arriver quoique la situation sécuritaire continue à être défavorable.
Des cibles américaines et israéliennes
De nombreuses informations concordantes, émanant des services français et de sources américaines, avaient signalé, avant et après l’invasion, que les savants irakiens constituaient un des objectifs de la guerre. Le Pentagone avait dressé une liste de 52 personnalités recherchées dont de nombreux savants, particulièrement des atomistes et des biologistes.
Le général de brigade Vincent Brooks avait expliqué au Centre de commandement US installé au Qatar à la veille du déclenchement de la guerre que « les Américains attachaient une grande importance aux savants irakiens », ajoutant que « les USA avaient d’autres objectifs en Irak que la chute du régime de Saddam Hussein et principalement la destruction des capacités irakiennes de développement des armes nucléaires, chimiques et biologiques…et nous avons beaucoup de choses à faire, déclara-t-il, pour éliminer le programme des armes de destruction massive ».
Un général français à la retraite avait révélé par ailleurs avant l’invasion de l’Irak, que 150 commandos israéliens avaient été envoyés en Irak pour procéder à l’élimination de 500 savants liés aux programmes d’armement et dont les noms étaient déjà sur la liste des inspecteurs internationaux.
Le général français avait expliqué que ce programme d’élimination avait été monté par des responsables américains et israéliens et que lui-même disposait d’informations précises sur la présence des commandos israéliens en Irak avec pour mission d’éliminer ces savants responsables du programme d’armement qui avait tant fait peur à Israël.
Ce général conclut que le nombre de savants de haut niveau avoisinait les 3 500 dont une élite de 500, cible prioritaire des commandos israéliens.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï
http://www.tunisitri.net/
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