Quand Madeleine Albright approuvait la mort de 500 000 enfants irakiens
mars 21, 2018
France-Irak Actualité : actualités sur l’Irak, le Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique
Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak, au Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne, enquêtes et informations exclusives.
Publié par Gilles Munier sur 21 Mars 2018,
Catégories : #Irak, #Bagdad, #Kurdistan
Revue de presse : Sputnik (20/3/18)*
«Le prix en valait la peine», c’est ainsi que Madeleine Albright, alors représentante permanente des USA auprès de l’Onu, a répondu en 1996 à la question de savoir si la mort de plus de 500.000 enfants en Irak suite à l’intervention US était défendable. Il y a quinze ans que les USA sont intervenus en Irak…
Le jour du 15e anniversaire de l’intervention américaine en Irak, la déclaration de la représentante permanente des USA auprès de l’Onu de l’époque, selon laquelle la mort de 500.000 enfants irakiens «en valait la peine» réapparait presqu’automatiquement à l’ordre du jour.
Lors de l’émission «60 Minutes» de CBS News le 12 mai 1996, une journaliste cherchait à savoir si les sanctions contre l’Irak, qui avaient causé la mort de plus de 500.000 enfants irakiens (chiffre dépassant le nombre de victimes d’Hiroshima), était défendables. Madeleine Albright a répondue sans sourciller:
«Je crois que c’était un choix très difficile, mais le prix… nous pensons que le prix en valait la peine.»
Par la suite Madeleine Albright a présenté ses excuses pour ses déclarations, expliquant qu’«on l’avait provoquée».
L’état de guerre dans lequel l’Irak a été plongé, lui a largement nui. Il a surtout négativement influé sur le niveau de la vie de population. Le nombre de morts équivaut à la notion de génocide, selon Denis Halliday nommé en 1997 coordinateur de programme humanitaire de l’Onu mais qui a, à son arrivée en Irak, choqué par les conditions dans lesquelles vivaient les gens, a refusé en 1997 de diriger la mise en œuvre des sanctions anti-irakiennes.
Quinze ans après l’intervention américaine en Irak et plus d’une vingtaine années après l’entrée en vigueur des sanctions économiques anti-irakiennes qui se sont poursuivies jusqu’en 2003, le pays traverse encore des problèmes à tous les niveaux suite aux tentatives d’établissement de la démocratie.
Après l’invasion de l’Irak, les États-Unis ont réussi à renforcer leurs positions sur le marché pétrolier mondial. La série de guerres et la déstabilisation du Proche-Orient ont entièrement éclipsé le problème de la Palestine et de l’occupation israélienne. Des milliers d’Américains sont toujours en Irak. Bagdad doit encore résoudre la question des déplacés. C’est un problème d’actualité et chaque mouvement politique irakien propose sa propre solution. C’est un défi supplémentaire pour les élections législatives prévues pour mai prochain.
Madeleine Albright a été secrétaire d’État entre 1997 et 2001 sous la présidence du démocrate Bill Clinton. Elle est devenue la première femme dans l’histoire du pays à occuper ce poste.
Source : Sputnik