La torture des détenus palestiniens reste la norme en Israël
janvier 16, 2020
Source : Middle East Monitor
Traduction : lecridespeuples.fr
Dans des commentaires à Al Jazeera concernant le recours à la torture par Israël contre des détenus palestiniens, Qadura Faris, chef de la Société des prisonniers palestiniens, a déclaré : « Le système sécuritaire israélien veut laisser une marque indélébile dans la psyché de ceux qu’il détient : la résistance a un prix, et il est énorme. »
Les méthodes de torture utilisées par Israël comprennent les stations physiquement intolérables, les passages à tabac qui entraînent des blessures et séquelles graves, la privation de sommeil, le chantage émotionnel, les menaces de torture contre les membres de la famille des détenus et le transfert vers des prisons secrètes. L’Association pour le soutien et les droit humains des prisonniers, Adameer, rapporte que « Des coups violents sont portés avec l’intention de tuer le détenu. »
Israël autorise le recours à la torture dans des cas dits exceptionnels et exonère les fonctionnaires impliqués dans la torture de toute responsabilité pénale. Cette ambiguïté a contribué à une utilisation généralisée de la torture contre les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Les plaintes déposées auprès des autorités n’ont donné aucun résultat. La tactique d’Israël consistant à priver de conseil juridique les détenus torturés pendant les interrogatoires entrave également la reconnaissance et la sensibilisation immédiates de ces violations systématiques des droits de l’homme.
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Un groupe de personnes organise une manifestation devant le mur de séparation d’Israël en Cisjordanie en soutien aux prisonniers palestiniens à Bethléem, Cisjordanie, le 22 mars 2019
La dernière mise à jour d’Adameer sur la torture dans les prisons israéliennes depuis août 2019 montre comment Israël manipule son soi-disant état d’exception afin de contourner l’interdiction absolue de la torture par le droit international. Le discours sécuritaire d’Israël – un faux-fuyant qui fait désormais partie de la rhétorique dominante et a été adopté à l’échelle mondiale – fournit un argument juridique dans la législation israélienne pour torturer les détenus palestiniens. Étant donné que les Palestiniens, sans exception, sont tous considérés comme une prétendue menace pour Israël, il n’existe aucun paramètre protégeant les détenus de la torture. Au contraire, plutôt que de voir leurs droits protégés, les Palestiniens dans les prisons israéliennes risquent des violations supplémentaires, tandis que les auteurs de telles violences sont à l’abri de poursuites, au moyen de ce même discours sécuritaire qui autorise la torture des Palestiniens.
La récente mise à jour note que « Selon le Comité public contre la torture en Israël (PCATI), environ 1 200 plaintes pour torture au cours des interrogatoires israéliens ont été déposées depuis 2001. Tous les cas ont été clos sans un seul acte d’accusation. » Adameer note également que la torture est considérée comme un crime de guerre – un point pertinent au moment où Israël fait face à une éventuelle enquête devant la Cour pénale internationale (CPI).
Fait intéressant, Adameer cite une déclaration de Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, qui établit des comparaisons, en termes d’occupation et de torture, entre la présence américaine à Guantanamo et le retranchement colonial d’Israël en Palestine. Tant Israël que les États-Unis, déclare-t-il, donnent l’exemple de l’impunité la plus flagrante en ce qui concerne la torture des détenus.
Depuis 1967, au moins 73 prisonniers palestiniens ont été torturés à mort dans les prisons israéliennes. Les survivants de la torture n’ont aucun moyen de saisir la justice, car c’est Israël qui décide si une enquête doit être ouverte. Pendant ce temps, la communauté internationale continue d’ignorer ces violations flagrantes des droits de l’homme qui ne sont rien moins que des crimes de guerre, pour utiliser les affirmations actuelles contre Israël. En effet, si la communauté internationale accordait moins d’importance au discours sécuritaire d’Israël et s’intéressait principalement aux violations justifiées par son prétendu droit de se défendre, il pourrait y avoir plus de cohésion mondiale quant à l’importance juridique de faire en sorte qu’Israël rende des comptes pour sa répression du peuple palestinien.
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lecridespeuples | 15 janvier 2020 à 15 h 21 min | Catégories : LE CRI DES PEUPLES | URL : https://wp.me/pb3JpA-1iv