L’accord militaire syro-iranien annonce une nouvelle phase de la guerre contre Israël
juillet 20, 2020
L’Iran considère la Syrie comme sa première ligne de défense, tout comme la Syrie considère l’Iran comme son soutien le plus fort.
Par Ghassan Istanbuli
Source : Al Mayadeen (via SyriaNews)
Traduction : lecridespeuples.fr
Il n’aura pas échappé à toute personne sensée que tout ce qui s’est passé et se passe au Moyen-Orient au cours des dernières décennies, en particulier au cours des dix dernières années, visait à frapper et à démanteler l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, Hezbollah, Irak, Yémen, forces palestiniennes), car cette alliance est la seule menace qui pèse sur l’entité sioniste, qu’elle soit stratégique, dans son effort visant à éradiquer cette entité, ou tactique, via ses actions qui freinent son expansion et minimisent son impact dans la région.
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’accord de renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre la Syrie et l’Iran, signé il y a quelques jours à Damas par le ministre syrien de la Défense et le chef d’état-major de l’armée iranienne.
Iran, Syria Sign Agreement to Boost Military, Security Cooperation …
Quiconque suit l’accélération de la guerre américaine dans la région, en particulier contre la Syrie et l’Iran, verra que cet accord s’inscrit dans le contexte naturel de la décision des deux pays de répondre fermement ensemble, et avec la totalité de leurs capacités, à l’agression américano-israélienne à laquelle ils sont tous les deux exposés.
Si nous essayons de mettre en évidence certains points saillants de cet accord, nous constaterons que le point qui mérite d’être clarifié est la position russe : malgré le plein soutien de la Russie à la Syrie dans la lutte contre le terrorisme, qui s’est manifesté dans divers domaines, nous voyons qu’il reste insuffisant pour faire face aux attaques israéliennes contre la Syrie, en raison de l’amitié et de la relation d’intérêts entre la Russie et « Israël ».
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Il est clair que la Syrie comprend, bien qu’à contrecœur, les raisons des réserves de la Russie quant à l’activation du système de missiles S-300, alors qu’elle peut voir que la version la plus avancée de ce système, le S-400, a déjà été vendue à la Turquie. La Syrie a le droit, et même le devoir, de rechercher une alternative qui comble cette lacune. Il n’y a certainement pas d’alternative plus forte que son alliance avec l’Iran. Cette alliance, qui a résisté à toutes les tentations et menaces américaines, a des causes multiples et bien connues, l’une des principales étant que les deux pays sont liés par un destin commun pour le meilleur et pour le pire, les victoires et les défaites de l’un étant celles de l’autre.
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Par conséquent, nous constatons que l’Iran considère la Syrie comme son premier rempart de défense, tout comme la Syrie considère l’Iran comme le soutien le plus solide sur lequel elle puisse compter. Pour cette raison, Téhéran a décidé de fournir à la Syrie ses armes les plus modernes, notamment ses défenses aériennes, en particulier le système de missiles Khordad 3, qui a réussi à abattre le drone américain « RQ Global Hawk », considéré comme le joyau des drones de l’armée de l’air américaine.
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Ici, une distinction doit être faite entre l’ami qu’est la Russie et l’allié qu’est l’Iran : un allié ne peut pas être à la fois votre allié et l’allié de votre ennemi, alors qu’un ami le peut tout à fait.
Et si l’on regarde d’un peu plus près cet aspect, il faut se rendre compte que les relations entre amis d’une part, et les relations entre alliés d’autre part, sont complémentaires et non identiques. De ce point de vue, nous constatons que les trois pays comprennent leurs positions respectives et s’efforcent toujours de combler les écarts et de pallier leurs différences.
En conséquence, il serait loin d’être réaliste de dire que la Russie n’est pas satisfaite de cet accord ; au contraire, c’est peut-être elle qui l’a encouragé, pour éviter l’embarras de ne pas fournir un soutien aérien total à la Syrie, et pour laisser aux armes iraniennes la tâche de combler cette lacune.
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Ici, l’Iran a fait un pas important vers son allié qu’est la Syrie et s’est éloigné d’un pas de son ami qu’est la Turquie, car Téhéran sait bien que ce système de missiles peut être utilisé à tout moment contre les forces aériennes turques si les choses dégénèrent en un conflit militaire direct entre Damas et Ankara.
Quant aux effets de cet accord sur le côté ennemi concerné, à savoir l’entité sioniste, il faut souligner plusieurs points :
Les pays signataires ont clairement réitéré, à travers cet accord, que l’Iran est irrévocablement présent sur le territoire syrien à la demande de la Syrie et en coordination avec elle, pour la soutenir dans la guerre qui lui est imposée, et que les exigences des États-Unis et d’Israël quant au retrait des forces iraniennes de Syrie sont catégoriquement rejetées.
Les frontières de tout affrontement armé futur entre l’un des membres de l’Axe de la Résistance et « Israël » seront la frontière nord de la Palestine occupée [et impliqueront l’ensemble des forces de l’Axe].
Cet accord est une humiliation pour Netanyahou, qui démontre que ses frappes contre des sites iraniens en Syrie visant à réduire l’influence iranienne et à empêcher qu’elle représente un danger pour «Israël», de même que les informations concernant la responsabilité d ‘« Israël » dans les récents actes de sabotage en Iran, ne sont rien d’autre que du battage médiatique et électoral, et n’ont eu aucun effet sur le terrain. Au contraire, la présence iranienne en Syrie est devenue plus forte et la réponse iranienne au sabotage sera sévère si les enquêtes prouvent qu’il s’agit de sabotages menés par « Israël ».
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En conclusion, nous pensons que cet accord n’est certainement pas une simple manœuvre médiatique, mais plutôt une décision de confrontation complète et jusqu’à la victoire, quel qu’en soit le prix.
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lecridespeuples | 20 juillet 2020 à 15 h 51 min | Catégories : LE CRI DES PEUPLES | URL : https://wp.me/pb3JpA-28h
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