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Les fadaises de Boris Johnson sur l’Islam 2/2


les 7 du quebec

An aerial view shows the massive damage at Beirut port’s grain silos (C) and the area around it on August 5, 2020, one day after a massive explosion hit the harbour in the heart of the Lebanese capital. – Rescuers searched for survivors in Beirut in the morning after a cataclysmic explosion at the port sowed devastation across entire neighbourhoods, killing more than 100 people, wounding thousands and plunging Lebanon deeper into crisis. (Photo by – / AFP)

par René Naba

RENÉ NABA — Ce texte est publié en partenariat avec www.madaniya.info.

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BOJO ET LES PÉTROMONARCHIES DU GOLFE
1 – Boris Johnson préfère l’Iran et le président syrien Bachar Al Assad aux pétromonarchies du Golfe.

Boris Johnson, le fantasque premier ministre britannique, n’est pas aussi farfelu que son comportement sur la scène publique ne le suggère. Ses analyses politiques paraissent infiniment plus pertinentes que certains de ses collègues européens, à en juger par les procès verbaux de l’ancien ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Joubeir, adressés au prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane.

Iconoclaste en diable, BOJO a eu une préférence remarquée pour l’Iran et la Syrie, contrairement aux premiers ministres conservateurs David Cameron et Teresa May, qui avaient engagé le «Gouvernement de Sa Majesté» dans une redoutable guerre de destabilisation de la Syrie et du Liban, les deux anciennes chasses gardées françaises au levant, à la faveur de la séquence du “printemps arabe”, à en juger par les récentes révélations de membres « Anonymous » qui a réussi le tour de force de pirater les documents confidentiels britanniques.

«Boris Johnson est en faveur du maintien du président syrien Bachar Al Assad au pouvoir et de l’intervention de la Russie en Syrie», écrit M. Joubeir au prince héritier saoudien.

Boris Johnson a en outre fait part de son «admiration pour le peuple iranien qu’il a découvert à travers les films iraniens» projetés en Occident. Témoignant de la «tiédeur» envers les positions des pétromonarchies, le britannique a mis en «doute le fait que l’Iran constitue le principal problème du Moyen-Orient».

Sur le conflit israélo-arabe, Boris Johnson «accorde peu d’importance à ce problème, se contentant d’écouter» ses interlocuteurs arabes au cours de sa rencontre avec les ministres des Affaires étrangères des pétromonarchies, tenue, à New York, le 20 septembre 2016, à la résidence du chef de la mission diplomatique britannique à l’ONU, en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Au terme de leur intervention, Boris Johnson a proposé à ses interlocuteurs arabes, «business as usual», la conclusion d’un «accord de partenariat commercial entre le Royaume Uni et les pétromonarchies. «Il ne semble pas que Boris Johnson soit averti des problèmes du Moyen-Orient», conclut M. Joubeir en donnant à penser que le responsable britannique est un «ignorant» des affaires de la zone.

Cette correspondance a été publiée, dans sa totalité, par le grand quotidien libanais «Al Akhbar» en date du 27 juillet 2019.

Boris Johnson préfère l’Iran et le président syrien Bachar Al Assad aux pétromonarchies Al Akhbar 27 juillet 2019
2 me volet La réunion de New York: ultra confidentiel

Verbatim de l’entretien:

Boris Johnson est habituellement désigné sous la contraction de son prénom et de son nom BOJO. Pour des raisons de commodité journalistique, ce sobriquet sera retenu dans la narration de ce verbatim

-BOJO:
«Quand je suis en visite dans les pays du Golfe, la question que l’on me pose le plus fréquemment est la suivante: «Pourquoi le Royaume Uni a-t-il abandonné les pétromonarchies. Pourquoi s’est-il détourné des pays du Golfe. Ainsi posée, la question n’est pas correcte, car contrairement aux apparences, nos relations sont solides et soutenues.

«Du temps où j’exerçais les fonctions de Maire de Londres (2008-2016), j’ai pu constater l’importance des investissements des pétromonarchies dans l’économie britannique et l’afflux constant et croissant des visiteurs du Golfe à Londres. De surcroît, 1.600 soldats britanniques sont déployés dans les pétromonarchies, où le Royaume Uni dispose d’une importante base aéro navale dans l’Ile de Massirah (Sultanat d’Oman), à proximité du Détroit d’Ormuz. Ne pensez pas un instant que nous allons nous détourner de cette zone

«Denis Healey, ministre de la Défense sous le gouvernement travailliste de Harold Wilson (1964-1970), a eu tort d’annoncer «la fin du retrait britannique à l’Est d’Aden, mettant fin à 150 ans de présence britannique dans le Golfe, exclusivement dédiée à assurer la sécurité de la «Route des Indes». Mais nous nous appliquons désormais à fonder des relations historiques solides, délestées toutefois du legs du colonialisme. «IL NE SAURAIT Y AVOIR UN NOUVEL «EST D’ADEN», martela-t-il.

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2 – A propos de la Syrie et de l’éviction éventuelle du président Bachar Al Assad:

BOJO: «La seule solution réside dans un dialogue inter-syrien à Genève. Deux principes doivent guider ce dialogue:

-L’imposition d’une zone d’interdiction aérienne à l’aviation gouvernementale syrienne (NO FLY ZONE), particulièrement dans la zone de déploiement de l’opposition modérée.

-Une participation effective de «l’opposition modérée» aux pourparlers inter syriens. Les «groupes modérés», notamment Riad Hijad ont une vision claire de la situation et de la solution.

Pour aller plus loin sur Riad Hijab, éphémère chef de l’opposition pétro monarchique off shore, et transfuge baasiste, judas formaté par les pétrodollars du Qatar d’abord, de l’Arabie saoudite ensuite, un parfait mercenaire des temps modernes, sur ce lien

Syrie : Riad Hijab, un bouffon du roi

Contrairement aux jusqu’aux boutistes pétro monarchiques notamment l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, qui sont décidés à mener le combat contre le président syrien Bachar Al Assad, jusqu’au dernier terroriste mercenaire islamique, le britannique prône la négociation.

«M. Johnson n’exprime pas clairement sa position, en toute franchise», note dépité M. Joubeir dans son compte rendu à son prince héritier saoudien.

Poursuivant son raisonnement, BOJO déclare «Nous devons user de notre influence pour convaincre l’opposition modérée de participer aux négociations qu’elle doit aborder dans un esprit de souplesse. Mais si elle débarque le premier jour en martelant de manière répétitive Assad doit partir…

Adel Joubeir (AE Arabie saoudite): «Si le départ d’Assad est envisagé et programmé, cela serait possible pour l’opposition

BOJO: Comment convaincre les Russes de cette proposition? Pour convaincre Moscou le programme doit être clair. Six mois. Une période de négociations de 18 mois, suivie d’une période transitoire à laquelle l’opposition sera associée: enfin des élections. Un point demeure obscur: Assad participera-t-il aux prochaines élections présidentielles?

Adel Joubeir: Il importe qu’Assad annonce au préalable qu’il renonce au pouvoir.

BOJO: Mais pourra-t-il participer aux prochaines éléctions présidentielles. Ce point n’est pas clair.

Khaled Ben Hamad Al Khalifa (AE Bahreïn): «Nous focalisons sur Daech. Mais qu’en est-il des autres groupements, notamment le Hezbollah libanais, les milices confessionnelles, les Gardiens de la Révolution (Iran)

Adel Joubeir, surenchérissant: Le Hezbollah, les autres milices chiites, afghanes et irakiennes.

Khaled Ben Hamad Al Khalifa (AE Bahreïn), opinant dans le même sens: Oui parfaitement. En renfort, Rim Al Hachémi (ministre d’état aux affaires étrangères des Emirats Arabes Unis) cherche à enfoncer le clou : L’un des problèmes les plus urgents est l’intervention incessante de l’Iran en vue de déstabiliser la Zone. L’exemple le plus patent est le Yémen.

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3 – Accord sur le nucléaire iranien

-Cheikh Khaled Ben Hamad Al Khalifa (Ministre des Affaires étrangères de Bahreïn): Le sentiment qui prévaut est que l’Iran a été récompensé pour avoir souscrit à l’accord international sur le nucléaire iranien à hauteur de 20 pour cent des problèmes qu’il a suscités. Reste un reliquat de 80 pour cent de nuisance.

BOJO: Les Iraniens pensent avoir rempli leurs engagements sans pour autant avoir bénéficié des retombées de leur attitude positive. Il fut un temps où vous souteniez que le plus grand problème de la zone est le conflit israélo-arabe. Je suis pas sûr qu’il existe quelqu’un qui soit en mesure de soutenir encore pareille affirmation. «De nos jours, on nous affirme que les ingérences iraniennes constituent la grande affaire du moment. Mais est-ce l’impression qui se dégage? Cela est-il vrai?

Rima Al Hachémi (AE/ EAU): Il s’agit des ingérences iraniennes en Syrie, en Irak, au Yémen, qui déstabilisent la zone.

Sultan Ben Saad Al Marikhi (Ministre d’état pour les Affaires étrangères du Qatar): Du temps du Chah, destitué en 1979, l’Iran revendiquait Bahreïn. Des négociations secrètes à Genève ont débouché sur un accord en 1972. Depuis cet accord le contentieux de l’Iran avec les pétromonarchies a été gelé pour rebondir en 1979 avec la proclamation de la République Islamique d’Iran. Le Chah caressait le projet d’accéder au rang de grande puissance militaire régionale, sans nous menacer pour autant. La République Islamique Iranienne cherche, elle, à exporter la révolution.

Youssef Ben Allaoui (AE Sultanat d’Oman): Prenant le contre pied de ses collègues du Golfe, martèle: «L’avenir de la Syrie doit être déterminé par les Syriens eux -mêmes; par les Syriens seuls. L’affaire ne se réduit pas à un seul homme. En Syrie, il existe une armée, des institutions étatiques. Quand nous abordons le sujet, nous devons traiter tous les aspects du problème et ne pas nous focaliser sur le seul cas de M. Assad.

BOJO: En ce qui concerne les élections: à la question de savoir s’il est possible qu’Assad puisse y participer, je souhaite porter à votre attention le fait que lors de notre dernière réunion du «Groupe des Amis de la Syrie», John Kerry, secrétaire d’état de l’administration démocrate de Barack Obama a critiqué l’opposition déplorant que 20 pour cent de ses membres n’aient pas encore souscrit à l’accord visant à un règlement politique du conflit syrien.

Adel Joubeir (AS): Oui cela est vrai. Il s’agit de Daech et de Jabhat An Nosra, (filiale syrienne d’Al Qaida).

BOJO: Quand j’assiste à la projection d’un film iranien je me dit: Quel grand peuple est le peuple iranien, si épris de paix.

-Khaled Ben Hamad Al Khalifa (AE Bahreïn): «Du temps du Chah, nous avions des échanges positives avec l’Iran. Nos échanges commerciaux étaient développés pour le plus grand bénéfice des deux parties. De nos jours, le problème réside dans la volonté de l’Iran d’exporter sa révolution. Nous souhaitons que vous leur fassiez savoir qu’ils doivent cesser leurs ingérences dans les affaires de leurs voisins.

BOJO, ironisant: Dans quel domaine? Ou peut-on intervenir auprès de l’Iran? Dans l’affaire du Yémen (ndlr: objet d’une agression pétro monarchique depuis 2015) ?

Khaled Ben Hamad Al Khalifa (AE Bahreïn): Vous êtes parvenus à régler le contentieux nucléaire. Vous devez être en mesure de régler d’autres problèmes.

Adel Joubeir (AE Arabie saoudite): Le Conseil de Coopération du Golfe, (le syndicat des pétromonarchies) a contribué à dégager un règlement inter-yéménite, en 2011, qui a marqué le début d’une période transitoire pacifique, marquée par un dialogue entre les yéménites. Mais les Houthistes ont brusquement fait volte face et se sont emparés de l’État par la force des armes.

BOJO: Quid à propos de Daech? Comment obtenir que les adhérents à ce groupement puissent rendre des comptes. Comment les traduire en justice ?

Adel Joubeir (AE Arabie saoudite): Nous pouvons traduire en justice ceux qui les financent. Nous disposons d’un mécanisme adéquat pour ce faire.

BOJO: Ils doivent se persuader que nous sommes déterminés à les traduire en justice à l’exemple de Slobodan Milosevic (Serbie).

Dans la partie finale de notre entretien, je souhaite aborder les modalités à mettre en œuvre pour développer les relations entre le Royaume Uni et les pétromonarchies.

Adel Joubeir (AE Arabie saoudite): il serait opportun de songer à ratifier un accord de libre échange entre les deux parties.

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4- Le câble de Mazen Kamal Hammoud: BOJO «hostile au printemps arabe».

M. Mazen Kamal Hammoud, ambassadeur de Jordanie au Royaume Uni, dresse un procès-verbal circonstancié sur la personnalité de Boris Johnson, au terme d’un diner privé auquel il avait convié à sa résidence de Londres, Le Maire de Londres, à la veille de son accession au poste de ministre britannique des Affaires étrangères.

Le dîner privé groupait trois autres convives, dont une dame directrice d’un Think Tank.

«Boris Johnson est hostile au printemps arabe», considérant qu’il a abouti à la «destruction de bon nombre de pays arabes».

Lors de ce dîner, BOJO s’est déclaré en faveur du président Bachar Al Assad, diplômé en ophtalmologie des universités britanniques, estimant que toute autre solution aboutirait à la destruction totale de la Syrie.

Il a émis des doutes sur les capacités de l’opposition syrienne et de l’Armée Syrienne Libre (ASL), les dissidents de l’armée gouvernementale débauchés par le Qatar et l’Arabie saoudite.

BOJO «soutient la politique de Vladimir Poutine en Syrie» et considère que «l’intervention russe en Syrie a permis de soustraire de vastes superficies du territoire syrien à l’emprise de l’organisation terroriste DAECH, alors que les pays occidentaux n’ont rien entrepris dans ce domaine».

BOJO s’est «étonné que le président américain Barack Obama invite le Royaume Uni à demeurer au sein de l’Union Européenne afin que les Britanniques préservent leur influence, alors que les États Unis sont en voie de perdre leur leadership sur le reste du Monde».

Palestine:

BOJO s’est contenté d’écouter sans engager le moindre dialogue, préférant concentrer sa conversation sur la Syrie en raison de l’impact de ce conflit sur l’opinion européenne et des craintes qu’il suscite à propos d’un nouveau flux migratoire….

BOJO a une pensée fluctuante et «module ses positions en fonction de l’avis de ses interlocuteurs.…. S’il avait eu un entretien privé avec des dirigeants du Qatar ou d’Arabie saoudite, il n’aurait certainement pas développé les mêmes idées, concernant le président syrien Bachar Al Assad ou l’Iran».

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5- La vie privée de BOJO:

L’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis se sont intéressés très tôt à la carrière politique de Boris Johnson; Un intérêt témoigné dès son accession à la Mairie de Londres, y compris à l’aspect mouvementé de sa vie sentimentale, en raison de la possibilité qu’il représentait de parvenir à des postes de grande responsabilité politique.

Connu pour ses frasques, Johnson a été marié deux fois, avec Marina Wheeler (1993) et Allegra Mostyn-Owen (1987–1993). Sa dernière compagne connue, Carrie Symonds, l’a dégagé brutalement de leur domicile.

BOJO «n’hésite pas à entretenir des relations extra conjugales, sans que cela ait des répercussions sur sa carrière politique».

S’adressant à sa voisine de table, lors du dîner privé de l’ambassadeur jordanien, BOJO interpelle tout à trac la LADY: «Avons nous été amant? Interloquée, la dame rejette violemment cette hypothèse, d’autant plus embarrassante qu’elle a été émise en public. «Non pas du tout. Absolument pas. Jamais de la vie. J’en suis certaine. Quelle drôle d’idées.

Réponse de BOJO: «Êtes vous sûre? Réfléchissez bien et fouillez dans votre subconscient».

Sacré BOJO. L’élégance personnifiée. Une discrétion époustouflante.
René Naba | 9 février 2021 à 0 h 00 min | Adresse URL : https://les7duquebec.net/?p=261797

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