Syrie-France : Hollande copie Sarkozy
novembre 15, 2012
Andreï Fedyachine, Vitali Radnaev
La France a reconnu oficiellement l’opposition syrienne en tant que représentante légitime unique du peuple syrien. L’ancien président Nicolas Sarkozy doit se réjouir de cette démarche du socialiste François Hollande qui copie le scénario libyen de l’ancien président.
Sarkozy a été le premier à reconnaître le Conseil national de transition de Libye le dix mars 2011. Et 9 jours plus tard l’aviation otanienne à commencé à bombarder la Libye. Hollande, lui, a reconnu la Coalition nationale syrienne le 13 novembre en ajoutant que la France soulèverait la question des livraisons d’armes aux rebelles lorsque l’opposition formera un gouvernement de transition.
Les scénarios se ressemblent, estime le chercheur de l’Institut de l’Europe près l’Académie des sciences de Russie Sergueï Fedorov.
« En ce qui concerne l’intervention armée, il ne s’agit pas que de problèmes d’ordre juridique, comme, par exemple, la levée de l’embargo de l’UE sur les livraisons d’armes, car l’armée du président al-Assad est beaucoup plus forte que celle de Kadhafi. D’autant plus que le président syrien possède l’arme chimique. Et cela freine les leaders occidentaux. Sans oublier la position rigide de la Russie et de la Chine ».
Le 16 novembre la conférence de donneurs de la Syrie aura lieu à Londres. Elle évoquera le financement des rebelles syriens et du gouvernement de transition. La Grande-Bretagne ne cache pas où ira l’argent des pays richissimes du Golfe qui participeront à la conférence : à l’achat d’armes. Et dans ce cas, il ne serait pas nécessaire de contourner l’embargo de l’UE sur les livraisons d’armes à la Syrie : celles-ci se feront par le biais des pays du Golfe.
L’Europe est sur le point de parvenir à une position unie sur la Syrie, mais cela ne concerne pas l’intervention militaire, dit l’analyste des questions européennes à l’Académie des sciences de Russie Dmitri Danilov.
« La reconnaissance du gouvernement de l’opposition prendra du temps. Pour cela, il faudra un consensus au sein de l’UE. Il me semble peu probable que l’UE puisse prendre une décision sur les livraisons d’armes à l’opposition».
Hollande se doit d’être actif dans la question syrienne vu la baisse de sa cote de popularité qui a chuté de 60% au mois de mai dernier à 40%. Et c’est la chute la la plus rapide parmi tous les présidents de la 5-e république.