Au nom de quoi et de quel droit Israël veut-il bombarder l’Iran ?
février 14, 2012
Israël versus Iran
par Allain Jules
Les Etats-Unis et Israël sont passés maîtres ès art en intimidation et en violation constante des règles internationales. Pour faire taire les éventuelles critiques, le raccourci consiste à traiter toute personne qui s’inscrit en faux face aux allégations mensongères de ces pays, d’anti-israélien ou d’anti-américain. Il n’en est rien. Il s’agit surtout de prôner la paix et non de faire comme si de rien n’était. Il est assez surprenant de voir les titres des médias “mainstream” et le contenu, sans rappel de ce qu’il y a réellement derrière cette tentative hypocrite d’affaiblir l’Iran.
Le Figaro titre: “Israël: l’option d’une frappe contre l’Iran se précise.” Mais bien sûr, en parcourant l’article, aucune logique, rien de concret, mais visiblement un blanc-seing. C’est une suite aberrante qui part d’une logique morbide. Elle qui permet à certains pays de s’immiscer dans les affaires des autres sans aucun mandat. Elle qui fait que certains s’arrogent le droit de faire la guerre à d’autres sans en reférer à quiconque, mais en mettant le monde en danger. Ainsi, l’utilisation de tous les subsides hypocrites passent par-là.
Comme il faut diaboliser son adversaire, il faut tout lui attribuer, même comme tout le monde sait que ça ressemble plutôt aux méthodes habituelles d’Israël: faire un attentat et crier plus fort que les autres pour faire croire que la vraie victime c’est lui. C’est ainsi que hier, sans enquête ni preuve factuelle, Israël accuse mordicus l’Iran et le mouvement chiite libanais Hezbollah d’avoir perpétré les deux attentats contre ses ambassades, en Géorgie et en Inde. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné dans un communiqué, ce double attentat. Dans le même temps, on ne l’entend pas condamner les attaques contre les ambassades syriennes. Passons.
Quand Le Figaro indique que l’Iran pourrait être attaquée ou plutôt agressée -terme le plus approprié- sans en reférer aux Etats-Unis, c’est la pire des ignominies, un mensonge abyssal. Il s’agit plutôt d’une attaque conjointe, d’autant plus que, un fléchissement du rôle des Etats-Unis au Proche et Moyen-Orient se pose avec acuité. La position de l’ran sur le détroit d’Ormuz (40% du transport maritime de la totalité du pétrole et des produits pétroliers, ainsi qu’une importante quantité de gaz liquéfié), son leadership naturel, inquiète l’Arabie saoudite et la Turquie, alliés des Etats-Unis.
A regarder de plus prêt, le prétexte du nucléaire est une escroquerie. Car, aujourd’hui, l’Iran n’a pas de possibilité de concocter une bombe atomique. L’enrichissement de son uranium appauvri est loin d’atteindre le pourcentage nécessaire à sa confection. Et par conséquent, lui faire la guerre sans la déclarer et sans même une once de logique est criminel. Mais, au-delà de tout ça, c’est le droit que s’octroie un pays pour attaquer un autre et le silence abscons et assourdissant des médias qui est inquiétant. Cette partialité est condamnable.
Alors, au nom de quoi et de quel droit Israël veut-il bombarder l’Iran ? Sur des paraboles du vide. Quand, lors du dîner du CRIF, le président français Nicolas Sarkozy ment honteusement en triturant la pseudo déclaration de Mahmoud Ahmadinejad, président iranien, sur la destruction d’Israël, là, on atteint les abîmes. Peut-être, veulent-ils jauger l’Iran ? Mais, en s’engageant dans ce processus, le vrai risque est la déstabilisation du monde entier, pas seulement de l’Iran. Croire en sa toute puissance jouera probablement des tours aux Etats-Unis et, Israël a plus à perdre qu’à gagner…