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A propos de la Syrie et du « massacre de son propre peuple »…


par Jean LEVY

jeudi 8 mars 2012, par Comité Valmy

 

Le bastion de l’Armée « syrienne » libre était équipé de missiles Milan


Notre président, Nicolas Sarkozy, enrage : le double veto russe et chinois lui interdit toute aventure militaire en Syrie sous couvert de l’ONU. Pourtant, il la souhaite sa guéguerre contre Bechar El-Asad. C’est devenu presque obsessionnel. Son enthousiasme rappelle celui de l’Europe féodale, quand celle-ci lançait ses croisades contre l’Infidèle.

Et pour justifier cette rage d’en découdre, lui et ses « chiens de garde » développent leur campagne acharnée contre les dirigeants syriens, désignés quotidiennement à la vindicte publique.

Parmi les invectives les plus répandues, l’affirmation selon laquelle Bechar El-Asad ose « massacrer son propre peuple »

Certes, l’histoire récente semble nous prouver que « massacrer un peuple etranger » n’est pas en soi condamnable. S’il en était autrement, les présidents des Etats-Unis auraient tous fini à Amsterdam, accusés par le Tribunal Pénal International de « crimes contre l’humanité ».

La liste des Etats souverains agressés par l’US Army, depuis que les USA existent, remplirait toute cette chronique.

Aussi, il est plus prudent de s’en tenir au seul crime inadmissible : faire la guerre « à son peuple ». Pourtant, sur ce chapitre, Nicolas Sarkozy devrait se rappeler l’histoire de France. Les exemples ne manquent pas où la classe dominante de l’époque, et ses fidèles exécutants, se faisaient un plaisir de « massacrer son propre peuple », y compris avec l’aide de l’étranger.

Les Princes émigrés ont tenté l’expérience contre notre République, il y a 220 ans, avec le concours de l’Europe monarchique. Ils furent écrasés par notre peuple souverain.

Et qu’à fait l’armée de Versailles, sous les ordres de monsieur Thiers, en 1871, sous le regard bienveillant des Prussiens de Bismarck : 30.000 communards massacrés durant quelques semaines…Qui dit mieux ?

Il s’agissait pour l’heure de Parisiens qui n’avaient pas accepté la défaite et l’humiliation.

Et pourquoi ne pas parler de la Collaboration où le grand patronat de concert avec Pétain et l’Occupant, envoyait nos ouvriers travailler en Allemagne pour le compte de l’ennemi, quand ce n’était pas en camp de concentration pour les fortes têtes, qui osaient résister.

Mais poursuivons plus avant dans le siècle passé.

Quand une poignée d’Algériens, un certain 1er novembre 1954, se soulève contre l’Occupant, les dirigeants français de l’époque, droite et socialistes mêlés, prétendait que « l’Algérie, c’était la France ! ». Il s’agissait bien, aux yeux de nos gouvernants (et déjà de leurs « chiens de garde »), d’une « opération intérieure », baptisée « de police », niant toute idée de guerre de libération nationale prônée par le FLN. La France officielle, elle, durant huit ans, a ainsi mené une « guerre contre son peuple », si on en croit sa version d’alors.

Or, Nicolas Sarkozy ne semble pas hanté par le souvenir de ces centaines de milliers de morts, algériens massacrés par l’armée française, dont l’aspirant Henri Maillot, combattant communiste, condamné à mort par la « justice française », de ces milliers de mechtas incendiées, de la « gégène » infligée aux rebelles (ou censés tels), durant quatre longues années.

Au contraire, notre président vient de décider que le 11 novembre serait dorénavant le jour consacré à tous « nos soldats morts pour la France » , incluant sous ce vocable, les 30.000 militaires français tués en Algérie, pour que celle-ci reste française.

Et, aujourd’hui, ce même président se dit horrifié par l’attitude de Bechar El-Asad, qui « massacre son peuple »…

Or, en Syrie, personne ne le nie, il s’agit d’une opposition qui a recours à la guerre civile, incitée par l’étranger, occidental et arabe. Le fait que l’on critique Asad pour les moyens qu’il emploie pour faire face à la subversion, est une chose. C’en est une autre que de prôner l’intervention militaire occidentale au profit de cette subversion. C’est s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain.

Notre passé colonial, y compris dans cette même Syrie, devrait conduire la France officielle à plus de retenue et tout faire, au contraire, pour rechercher une issue pacifique à ce conflit.

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