Appel à la communauté internationale à « protéger le Liban des répercussions » de la loi César
juillet 1, 2020
Publié par Gilles Munier sur 30 Juin 2020,
Catégories : #Liban, #Syrie, #Hezbollah
Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, et la délégation libanaise, lors de la quatrième édition de la conférence de Bruxelles sur la Syrie (par visioconférence cette année en raison de la pandémie du Covid-19). Photo Dalati et Nohra
Revue de presse : L’Orient-Le Jour (30/6/20)*
Le Premier ministre libanais s’est exprimé par visioconférence lors de la quatrième édition de la conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région.
Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a appelé mardi, lors de la quatrième édition de la conférence de Bruxelles (par visioconférence cette année en raison de la pandémie du Covid-19) sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région, la communauté internationale à protéger le Liban des répercussions négatives des sanctions contre la Syrie, notamment américaines prévues par la loi César.
« Je voudrais vous assurer de la détermination du Liban à poursuivre la coopération avec vous tous afin de soulager la détresse des déplacés et réfugiés syriens et de renforcer les capacités de leurs pays d’accueil », a d’emblée affirmé Hassane Diab, lors de son allocution retransmise en direct par vidéo lors de cette conférence des donateurs organisée en avec l’UE depuis Bruxelles.
“Un héritage lourd »
« La conférence de Bruxelles se tient en ces temps de bouleversements et de tensions dans les relations internationales, notamment l’absence de solution politique au conflit syrien et le déclenchement de la pandémie de Covid-19 », a-t-il rappelé. « Comme vous le savez, le Liban accueille le plus grand nombre de personnes réfugiées et déplacées par habitant au monde. Le coût du déplacement syrien au Liban a dépassé les 20 milliards de dollars selon le ministère libanais des Finances en 2015. On estime que ce montant dépasse actuellement 40 milliards de dollars. Je m’interroge sur la capacité des pays à résister à de telles pressions s’ils avaient été confrontés simultanément à de nombreux défis comme l’est le Liban », a encore souligné le Premier ministre. « Il s’agit en effet d’un héritage lourd et d’une tâche monumentale pour un gouvernement relativement nouveau qui a pris ses distances avec les considérations sectaires et politiques étroites pour sauver un pays en proie à des crises socioéconomiques et financières », a fait remarquer M. Diab, avant de revenir sur la crise économique que traverse le Liban et l’aide financière qu’il a réclamée au Fonds monétaire international (FMI) après avoir fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollar. « Il est à craindre que la tension entre les réfugiés syriens et les communautés d’accueil libanaises, mais aussi au sein de ces mêmes communautés, ne s’intensifie en raison du ralentissement économique », a prévenu Hassane Diab.
Loi César
« Alors que nous sommes confrontés à une crise multiforme, aiguë et sans précédent, nous sommes pleinement conscients que la responsabilité première du redressement repose sur les Libanais eux-mêmes. Néanmoins, la préservation de la paix et de la sécurité internationales, dans le contexte des turbulences actuelles dans la région, et la création d’un environnement propice à la croissance est une responsabilité mondiale partagée », a ensuite rappelé le Premier ministre.
« J’appelle ainsi les Nations unies, l’Union européenne et les pays amis à protéger le Liban des répercussions négatives de toute sanction qui pourrait être imposée aux Syriens, en particulier dans le cadre de la loi César, et à veiller à ce que ces répercussions ne perturbent pas nos activités commerciales et économiques à l’étranger, compromettant ainsi nos efforts actuels pour sortir de la crise que traverse le pays », a par la suite affirmé Hassane Diab.
*Source : L’Orient-Le Jour