Atteinte à la Démocratie à Lille, une conférence sur la Syrie interdite
avril 8, 2013
Communiqué
Atteinte à la démocratie à Lille :
la Mairie interdit une conférence d’information
sur la situation en Syrie !
Ce samedi 6 avril, à l’initiative de la Coordination Communiste, devait se tenir, dans une salle municipale, une conférence-débat intitulée « la parole aux Syriens », avec comme principale invitée Ayssar Midani, de l’Union des Patriotes Syriens en France, qui milite pour la paix et la concorde en Syrie, pour la défense de la souveraineté nationale syrienne contre toute ingérence étrangère.
Un débat annoncé en toute transparence sur la place publique depuis près de 3 semaines, avec moult tracts distribués dans les manifestations, sur les marchés et au porte-à-porte.
Or la veille de la Conférence, après nous avoir pourtant confié la clef de la salle, subitement, par un coup de fil sur un répondeur puis un mail en soirée, nous étions informés par la Mairie que le« thème » de notre conférence était « susceptible de troubler l’ordre public » et que, par conséquent, la salle nous était retirée : « Nous vous demandons d’annuler le conférence prévue » concluait la Mairie.
Très rapidement, et comme il était impensable de ne pas tenir cette réunion publique ne serait-ce que par respect pour les Syriens qui souffrent, dans le silence médiatique absolu, de l’agression occidentalo-salafiste, nous décidions d’un lieu de repli.
Le jour J, venus devant la salle municipale pour mettre des affiches indiquant le nouveau lieu, nous constatons que la Mairie a été jusqu’à changer les serrures de la porte de la salle ! Comme s’il était dans notre intention de briser par la force cet interdit politique ! De même la police était présente, officiellement parce qu’était annoncée une « contre-manifestation » (ceux qui, réellement, voulaient « troubler l’ordre public » ?) : mais bien sûr, pas l’ombre d’un manifestant n’a pointé son nez, ce n’était, de toute évidence, qu’un prétexte facile pour interdire le débat.
Par cette réaction de la Mairie de Lille, nous voyons clairement qui fait usage de la force et veut censurer le débat démocratique.
Nous ne savions pas que nous étions dans un état de guerre et que l’heure était à l’union sacrée derrière la position officielle du gouvernement français de soutien (y compris armé ?) à la rébellion islamiste. Comment peut se comprendre autrement la volonté d’étouffer des voix discordantes ?
Comment peut-on encore accepter ces attentats et ces massacres fomentés pour briser la Syrie ? Comme, dernièrement encore, cet attentat le 28 mars à Damas : des obus de mortier tirés sur la faculté d’architecture à 13h, faisant une dizaine de morts parmi les étudiants et 6 blessés. Comme le 1er avril, le site juif le plus sacré de Syrie, la synagogue Jobar, vieille de 2 000 ans, détruite, pillée, incendiée, et son toit arraché.
Heureusement, ce samedi 6 avril à Lille, ce sont au final près d’une centaine de participants, de toutes origines, qui se sont pressées dans une salle trop petite, pour apprendre et échanger sereinement sur la réalité syrienne, son histoire (ses tentatives passées de dislocation et de soumission par les grandes puissances impérialistes, dont la France), ses difficultés sociales, et les enjeux à l’échelle nationale, de la sous-région et du monde de l’entreprise de déstabilisation d’un des derniers pays laïcs et non-alignés. La voix de la Syrie, contournant la censure, a pu se faire entendre ! Un succès qui en appellera d’autres, car la campagne contre la guerre en Syrie ne fait que commencer !
Non, nous ne nous tairons pas ! Non, nous ne cèderons pas à la censure qui bafoue le droit constitutionnel, conquis de haute lutte dans ce pays, du droit à la libre expression et à la libre information ! Oui, nous continuerons à donner la parole aux Syriens pour dire leur vérité sur la tragédie macabre que subit ce peuple ! Oui, nous résisterons aux médiamensonges !
Coordination Communiste 59/62