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Autocritique : deux branches des Frères musulmans dénoncent le bilan calamiteux de leur organisation



…Il était temps !

Devant un bilan calamiteux du printemps arabe et du rôle joué par les Frères musulmans en Syrie, en Libye, en Egypte, au Yemen, en Irak, en Palestine, des dirigeants des Frères musulmans de Jordanie et de Palestine, particulièrement du Hamas, ont confessé les erreurs d’appréciation de leur mouvement, réclamant une remise à jour de son programme et du comportement de ses dirigeants. La direction du Hamas a d’ailleurs été complètement renouvelée et sa direction se trouve désormais à Gaza et plus au Qatar.

La mise en garde de Laith Shubailat (Frères musulmans de Jordanie)

Le premier à avoir tiré la sonnette d’alarme au sein de la confrérie fut Laith Shubailat, parlementaire jordanien. Cette figure éminente des Frères musulmans de Jordanie a mis en garde ses compagnons égyptiens « contre toute tentation de suivre l’exemple de leurs confrères syriens » et, devant l’étendue des dégâts tant pour la confrérie que pour la Syrie, il les abjura « de ne jamais recourir aux armes mais de mener leur combat dans un cadre civil et politique ».

Autocritique de la nouvelle direction du Hamas

Lui emboîtant le pas, Ahmad Youssef, ancien conseiller politique du chef du gouvernement palestinien de la bande de Gaza, Ismail Haniyeh, devenu lui entretemps chef du Hamas à la place de Khaled Mechaal réfugié à Doha et qui avait rompu avec la Syrie, a pointé sans ambages les erreurs du Hamas : « Le Hamas a considéré que l’heure des Frères musulmans avait sonné avec la conquête du pouvoir dans plusieurs pays arabes au début du printemps arabe et qu’il importait en conséquence de s’adapter au nouveau contexte de manière à se conformer à la nouvelle carte géopolitique de la zone », a-t-il déclaré. « Les islamistes en Égypte et en Palestine n’ont pas fait preuve de lucidité politique » lors de leur accession au pouvoir, a-t-il ajouté lors de son interview au quotidien libanais Al-Akhbar, en date du 9 juin 2016, soit quinze jours après la proposition faite de son côté par le tunisien Rached Ghannouchi de séparer le politique du religieux.

Selon Ahmad Yousef, « Le dossier syrien a été le plus difficile à gérer car cette affaire s’est répercutée sur nos relations avec l’Iran et le Hezbollah, avec lesquels nous sommes liés par des liens historiques de solidarité. Le Hamas a pâti dans cette affaire ; ce fut une véritable perte pour le Hamas. Avec l’éviction de Mohammad Morsi, nous avons perdu l’Égypte. Mais nous devons néanmoins préserver nos relations avec ce pays, dont nous n’oublions pas la contribution au combat pour la Palestine, notamment le lourd tribut payé par Nasser en ce domaine. La Palestine est la question centrale du combat de la Oumma et nous nous devons de maintenir une égale distance dans nos rapports avec les capitales arabes et islamiques. L’incapacité du Hamas à se concilier les autres forces, de même que le blocus dont il a fait l’objet tant de la part des Israéliens que des autres États, a quasiment paralysé sa capacité à gouverner. Le gouvernement du fait accompli et des forces de sécurité ne constitue pas la marque d’une bonne gouvernance. Plutôt que d’accaparer le pouvoir, il eût été plus avisé de rechercher un partenariat avec les autres composantes politiques en vue de favoriser un gouvernement d’unité nationale. »

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