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Ayman Soussan, ministre syrien : la guerre en Syrie est un scénario «orchestré»


RTFrancias

Paris, 13 avril 2017


Le ministre adjoint des Affaires Etrangères Ayman Soussan, à Paris le 11 avril 2017, ©RT France

Sa venue à Paris a suscité l’indignation de Jean-Marc Ayrault. Mais, malgré la position du Quai d’Orsay résolument hostile à Assad, Ayman Soussan a appelé la France à renouer avec une diplomatie indépendante. Et à respecter le droit international.

Il avait dû renoncer à s’exprimer au Parlement européen, mais il est finalement venu témoigner de la situation en Syrie, à Paris. Répondant à RT France, Ayman Soussan, ministre adjoint syrien des Affaires étrangères, a appelé les dirigeants occidentaux à respecter le droit international. «J’ai appris en France», a rappelé le ministre adjoint qui a fait ses études à Paris, «qu’en droit constitutionnel, c’est le peuple qui décide».

«Le monde ne peut pas continuer à marcher sur la tête», a-t-il déploré, «il faut plus d’équilibre [et de] démocratie dans les relations internationales. Il faut respecter la souveraineté de tous», a-t-il déclaré en marge du colloque «La Syrie, un drame qui ne peut plus durer» au centre culturel russe, quai Branly, à Paris.

Devant l’assistance, au centre culturel russe, Ayman Soussan, francophone et francophile, a regretté l’effacement, selon lui, de la France sur la scène internationale. «Ce qui m’attriste et me frustre, c’est quand un grand pays comme la France, un pays qui [bénéficie] de beaucoup d’estime et d’amour dans le cœur de tous les Syriens, ce pays des droits de l’homme et de sa Déclaration [se soit] allié à des régimes moyenâgeux», a-t-il martelé.

«Nous avons des terroristes venus de plus de cent pays», a-t-il rappelé, «Ils sont venus chez nous en passant par la Turquie avec bien sûr la complicité de ce pays. Ils sont financés et armés par l’argent des pétrodollars».
Ingérence des Occidentaux «dès le début du conflit»

«J’ai appris, quand je faisais mes études en France dans les années 1980, que ce qui nous unit aux autres Etats, ce sont des valeurs en commun. Est-ce que la France a vraiment des valeurs en commun avec l’Arabie Saoudite ?», s’est interrogé le haut-fonctionnaire syrien. «Est-ce dans l’intérêt de la France ? Je pense que non. Politiquement, la France s’est marginalisée. Où est la France aujourd’hui sur la scène internationale ? Nulle part», a-t-il asséné.

«Comment cette guerre pourrait-elle être celle d’une révolution « spontanée » pour des revendications démocratiques quand dès les premier jours nous avons vu un arsenal d’armes apparaître, des réseaux de tunnels creusés sous les villes syriennes et plus important encore nous avons vu dès le premier jour de ce conflit une interférence étrangère», a mis en avant le diplomate.

Et de poursuivre : «Ce n’est pas un conflit [avec] des raisons internes. C’est un scénario bien orchestré pour des raisons géopolitiques, économiques et commerciales. Le grand maître de ce scénario est bien connu : notre grand ami de l’autre côté de l’Atlantique».
Jean-Marc Ayrault «indigné»

La venue du dignitaire syrien en France n’a pas échappé au ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, qui s’est dit «indigné» sur Twitter : «Après l’ignoble attaque chimique, des députés LR invitent un vice-ministre d’al-Assad à Paris».

Les Occidentaux, emmenés par les Etats-Unis, n’ont pour l’heure apporté aucune preuve de la responsabilité de l’armée syrienne dans la contamination au gaz de civils de Khan Cheikhoun, le 4 avril.

Le 11 avril, lors d’une conférence de presse avec le président italien Sergio Mattarella, Vladimir Poutine avait estimé que l’«attaque» au gaz chimique ressemblait «beaucoup aux événements de 2003 quand, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, on a parlé des soi-disant armes chimiques qui auraient été retrouvées en Irak».

«Après cela a été lancée une campagne militaire en Irak qui s’est soldée par la destruction de l’Irak, par l’aggravation de la menace terroriste et l’apparition de Daesh à l’échelle mondiale», a analysé le chef d’Etat russe.

Lire aussi : Intervention militaire en Syrie : le temps des regrets pour François Hollande

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