CNS syrien et libyen: la CIA aux commandes
mars 21, 2013
Par Luc Michel |
La pseudo « opposition syrienne », réunie à Istanbul, a « choisi » (sic) un « Premier ministre » (re sic) pour « gérer les territoires de Syrie conquis par les « rebelles » hostiles au président Bachar al-Assad ». « La rencontre a débuté sur une note positive », commente sans honte l’AFP, « avec l’annonce par l’Armée syrienne libre (ASL) de son soutien à un gouvernement intérimaire ». « Nous soutiendrons ce gouvernement et travaillerons sous son égide », a déclaré lors d’une conférence de presse ,Selim Idriss, le chef d’état-major de l’ASL, qui constitue la principale force armée de la rébellion. Dans la réalité, ce sont les groupes djihadistes, comme Al-Nosra – Al-Qaïda en Syrie – qui tiennent le haut du pavé … Forts de ce soutien, les 73 représentants de la Coalition doivent tout d’abord choisir la forme de l’exécutif qu’ils entendent mettre en place, entre un gouvernement intérimaire aux larges prérogatives politiques ou un organe exécutif aux pouvoirs plus limités, qui permettra à l’opposition d’occuper le siège de la Syrie lors du prochain sommet de la Ligue arabe, tombée dans les mains du Qatar et des Saoudiens, fin mars. Ils se sont « ensuite se prononcés sur le nom du Premier ministre » (sic). LE NOUVEAU « PREMIER MINISTRE » DE L’OPPOSITION SYRIENNE UN CITOYEN AMERICAIN Mais qui est donc ce « premier ministre » fantoche imposé par Washington ? La Coalition nationale de l’opposition syrienne a donc « élu » (sic) lundi soir à Istanbul Ghassan Hitto, un cadre dirigeant d’entreprises de haute technologie « qui a longtemps vécu aux Etats-Unis », « premier ministre intérimaire » fantoche des territoires syriens aux mains de la rébellion djihadiste. « Ghassan Hitto a gagné avec 35 voix sur 49 », a annoncé Hicham Marwa, membre de la Coalition, après le dépouillement des bulletins de vote. L’AFP nous apprend que « Jusqu’à l’an dernier, il était cadre supérieur dans une compagnie de télécommunications au Texas (Etats-Unis) . Il a consacré 25 ans de sa vie au domaine des Télécommunications, dont 16 à des postes de responsabilité. Mais en novembre 2012, alors que la « rébellion » se renforce face au régime en Syrie, il quitte son travail pour « rejoindre les rangs de la révolution ». Il était déjà impliqué dans les secours, en mettant sur pied en 2011 la Shaam Relief Foundation pour lever des fonds, et en organisant au Texas des évènements pour aider les enfants de Syrie. Après avoir quitté son poste, il avait rejoint la Coalition nationale syrienne ». Il était devenu « directeur de la branche chargée de l’assistance humanitaire, basée en Turquie – qui est aussi celle des livraisons d’armes illégales aux djihadistes en Syrie – et avait pressé la communauté internationale d’agir plus pour aider les personnes déplacées par le conflit ». Ghassan Hitto est né à Damas en 1964, mais « il a passé la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, en décrochant une licence de mathématiques et d’informatique en 1989 à l’Université Purdue d’Indiana puis un master en 1994 ». Celle-ci avait par ailleurs un second candidat, lui aussi citoyen américain. Ce dernier, Oussama al-Kadi, « économiste », « est né en 1968 à Alep et dirige à Washington le Centre syrien pour les études politiques et stratégiques » ; une officine liée au Pentagone et à la CIA. MEGHARYEF, L’AMÉRICANO-LIBYEN QUI PRÉSIDE LE PARLEMENT LIBYEN En Libye aussi, des citoyens américains, traîtres à leur patrie et agents de la CIA, sont aux commandes. Mohammad al-Megharyef, comme son complice Khalifa Hifter, « général libyen » au service de la CIA depuis trois décennies et en charge de la réorganisation de la nouvelle Armée coloniale libyenne au service de l’OTAN, est l’exemple typique de cette clique de traîtres qui a organisé la recolonisation de la Libye. Président du « Congrès général national libyen » (le nom a été choisi pour usurper celui du « Congrès Populaire général », la plus haute institution de la Démocratie Directe libyenne sous Kadhafi), la nouvelle Assemblée nationale fantoche, issue des élections législatives truquées du 7 juillet 2012 (*), Mohamed al-Megharyef est à la fois un citoyen américain depuis plus de 30 ans et un économiste, réputé proche des islamistes. Ce qui n’est pas un hasard puisque les islamistes libyens ont été instrumentalisés dès 1980 par la CIA contre le régime révolutionnaire de Kadhafi. Megharyef dirige aussi actuellement le Front national libyen, une formation néo-conservatrice très à droite. Né en 1940 à Benghazi, berceau de la révolte libyenne, Al-Megharyef est l’ancien ambassadeur de Libye en Inde. Cette « grande figure de l’opposition à Mouammar Kadhafi », selon les médias de l’OTAN, a choisi de s’exiler dans les années 80. Il dirigeait alors le « Front national pour le salut de la Libye » – groupuscule armé, encadré et financé par la CIA, une formation politique à l’étranger chargée par les américains de regrouper les opposants en exil, et dont sa formation actuelle est issue – qui a tenté à plusieurs reprises par des coups d’état et des campagnes de terrorisme de mettre fin au régime de du leader libyen. KHALIFA HIFTER : OFFICIER DE LA CIA EN CHARGE DES ISLAMISTES LIBYENS DEVENU LE PATRON DE L’ARMEE FANTOCHE « LIBYENNE » Derrière ces coups d’états depuis 25 ans, un autre américano-libyen, lui aussi employé de la CIA. Le vieux complice de Megharyef et avec lui le vrai patron de la Libye post CNT : Khalifa Hifter (encore écrit Haftar ou Hafter). Lui aussi a un parcours de traître exemplaire au service des ennemis de son pays. Dès mars 2011, le journal McCaltchy révélait que Khalifa Hifter, un ex-colonel déserteur de l’armée de Kaddhafi, avait « été envoyé pour diriger les rebelles libyens » appuyés par l’ONU, les Etats-Unis et la coalition. Hifter depuis vingt ans vivait « dans une banlieue de la Virginie » (où est installée la CIA, à Langley), « où il s’est établi mais l’ancien officier de Kaddhafi a maintenu des liens avec des groupes restés au pays », écrivait Chris Adams, l’auteur de l’article. Une connaissance de Hifter a dit à Adams que » on ne savait pas ce qu’il faisait réellement pour nourrir sa nombreuse famille » Deux ans plus tard c’était le coup d’état de Ben Laden en Libye … Le livre de Pierre Péan « MANIPULATIONS AFRICAINES », fait de Hifter un employé de la CIA dès 1987, « Haftar, alors colonel de l’armée de Kadhafi, avait été capturé au Tchad où il combattait avec une rébellion soutenue par la Libye contre le gouvernement d’Hissène Habré, soutenu par les États-Unis. Il fit défection pour le Front National de Salut Libyen (FNSL), la principale force d’opposition à Kadhafi, qui avait le soutien de la CIA ». Le groupuscule armé de Megaryef pour rappel, le monde des traîtres libyens est bien petit. « Il organisa sa propre milice qui opéra au Tchad jusqu’à la déposition d’Hissène Habré en 1990 par Idriss Déby, son rival appuyé par la France ». Selon Péan, « la force de Haftar, créée et financée par la CIA au Tchad, disparut dans la nature avec l’aide de la CIA peu de temps après le renversement du gouvernement par Idriss Déby ». What else ? Voilà les laquais des USA, citoyens américains et agents de la CIA, qui dirigent l’état-croupion libyen ou entendent s’emparer de la Syrie … Par Luc Michel |