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Déceptions en cascade des pays du «Printemps arabe»


 

 

Les voyants économiques au rouge

Les pays du «Printemps arabe», terme générique et non moins romantique, pour désigner les pays secoués par des révoltes contre les anciens ordres politiques établis, sont au creux de la vague. Outre les instabilités politiques et les incertitudes sécuritaires, voila que les voyants du tableau de bord économique sont au rouge. Le contrecoup de ce «vent de liberté» sera terrible pour les populations concernées. Nous sommes loin des lendemains prometteurs, de cette démocratie libérale promise à la plèbe et des mirages de la participation politique aux choses de la cité. Le rêve vire au cauchemar !

 

Par M’hamed Khodja

Le constata est amer. Il n’a pas été dressé par un fonctionnaire d’une institution internationale, mais par un Arabe qui juge ses pairs. Jassem Al-Mannaï, parce que c’est de lui qu’il s’agit, est le directeur du Fonds monétaire arabe (FMA). Ce responsable n’est pas allé de main morte pour qualifier la situation économique des pays arabes concernés par les changements de régime.

«Ces pays ont commencé à souffrir d’une forte contraction de la croissance, d’une montée alarmante du taux de chômage (..) d’une détérioration des réserves en devises et d’une hausse de l’inflation», a-t-il déclaré lors de la réunion des gouverneurs  des banques centrales arabes tenue à Koweït. Le diagnostic est sans appel. Les économies des pays arabes concernés : Tunisie, Egypte, Libye, Yémen et Syrie sont en récession. De plus, ces pays sont confrontés à une aggravation des déficits budgétaires et des balances de paiement, et à une augmentation de l’endettement.

Autant dire que les «révoltés» de Tunis ou du Caire n’ont jamais imaginé les conséquences négatives de leur démarche. Le niveau de vie des Tunisiens et des Egyptiens, encore plus celui des Yéménites ou des Libyens ne cesse de dégringoler. Pratiquement aucun indice n’est positif : les chômeurs qui  espéraient sortir de leur cercle vicieux se retrouvent plus que jamais embourbés dans les problèmes du quotidien. Au niveau macro-économique, la situation n’est pas meilleure : les mots clés sont désormais endettement, déficit, pouvoir d’achat, chômage, etc.

L’activité du secteur bancaire a baissé dans la plupart de ces pays et le niveau des créances douteuses a augmenté depuis l’amorce de la contestation populaire en janvier 2011 en Tunisie, a indiqué par ailleurs Jassem Al-Mannaï.  Il a ajouté que la crise financière mondiale affectait toujours les économies arabes et pourrait éventuellement freiner la demande sur le pétrole, principale source de revenus pour nombre d’entre eux. Ce qui augure de très mauvais jours pour les économies rentières des pays du Golfe arabo-persique.

La réponse est simple selon cet expert. En raison de l’évolution rapide des dépenses ces dernières années, il serait très difficile pour de nombreux pays exportateurs de pétrole d’assurer un équilibre budgétaire si les cours du brut tombait sous la barre des 100 dollars le baril, a-t-il dit.

Pis, la prédation effectuée par certaines puissances occidentales, qui sous prétexte d’aider les «révolutions arabes» ont mis en coupe réglée des pans entiers des économies de ces pays à l’instar de la Libye, aggravera davantage le malaise de la population au lieu de soulager les économies concernées. D’ailleurs, le chantage à l’aide financière a déjà commencé. Dimanche, le Congrès américain a bloqué un projet d’aide financière à l’Egypte. Motif invoqué par les Républicains : cette aide n’est pas justifiée dans l’immédiat.

Les économies des pays du Printemps arabe sont en difficulté malgré les promesses d’aide de riches pays arabes et de donateurs. Au G8 de 2011 et de 2012, les puissances économiques de la planète ont proposé plusieurs milliards de dollars pour aider les pays arabes «en transition». Pas grand-chose n’a été fait depuis.

 

M. K. lejeuneindependant.net

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