Des Aleppins crient leur colère : ce n’est pas de la liberté !
octobre 5, 2012
Les Aleppins ont laissé éclater leur colère devant l’ampleur de la violence des attentats-kamikazes perpétrées mercredi sur la place Saad-Allah Jabiri. Exécutées par trois voitures piégées sur les cinq préparées, ils ont détruit entièrement ou partiellement un nombre important de bâtiments officiels et résidentiels. Quant au bilan des victimes il semble encore indécis : 30 tués et 32 blessés, selon Arabs-Press et 48 tués et 100 blessés, selon les agences. Merci pour les attentats «Nous vous remercions de vouloir nous protéger en nous faisant exploser » s’est écrié, Zakaria Hatar en allusion aux assertions des miliciens de l’insurrection qui déclarent vouloir défendre le peuple syrien. Les » Abou …Aleppins » Selon le journaliste, quatre hommes se sont assis sur le trottoir et ont lancé des injures aux opposants qui passent dans les chaines satellitaires arabes, prétendant être des aleppins. « Il y a Abou Mohammad l’aleppin, il y a Youssef l’aleppin. Tous prétendent être des aleppins, ils mentent aux gens. S’ils avaient été aleppins, ils n’auraient jamais détruit leurs villes. Et ils prétendent qu’il n’y a pas de civils dans cette région », a grommelé l’un d’entre eux. » Les terroristes nous ont fait exploser » Un autre aleppin, Ahmad Kalaadji a fustigé : « Quelle insolence chez ces miliciens qui prétendent épargner les civils », pointant le doigt vers les bâtiments résidentiels gravement endommagés dans la rue qui se trouve à l’arrière de l’hôtel touristique. La mémoire du café Une femme médecin, Youmna Masri a la gorge serrée pour « le bain de sang qui n’a plus de limite ». « Lorsque je passais à la place Saad-Allah Jabiri, j’étais très attirée par ce café (Jeha) et son caractère patrimonial, sans jamais y entrer, car sa clientèle exclusivement masculine m’intimidait. Je le regrette de tout mon cœur aujourd’hui parce que mon œil ne gardera pas en mémoire son décor intérieur », regrette-t-elle à son tour. Le garçon du café se trouvait lui aussi sur le lieu, transformé en décombres : « regarde nos chaises, patron, ce sont les chaises de Jeha. Dieu merci que mon oncle Abou Zaki n’a pas dormi dedans cette nuit. Que Dieu les maudisse », dit-il. I I ls nous ont suivis Talal AlBaba, un jeune adolescent en classe de troisième s’est lui aussi mêlé à l’entretien. « En quoi ces actes leur profitent ? Ils ont détruit leur pays, c’est quelque chose que Dieu n’admet pas ni aucune religion… Ils ont ébranlé les bâtiments dans le quartier Jamiliyyé, où nous nous sommes abrités, pour fuir leurs batailles. Ils nous ont suivis jusqu’ici. Qu’est-ce qu’ils veulent encore de plus ? ». Signalant être originaire du quartier Sukkari (est d’Alep), il conclut : « ils ont transformé le quartier en un enfer. Ce n’est pas de la liberté ça. Nous voulons la sécurité et qu’Alep redevienne comme avant. »
Ces complaintes ne trouveront certainement pas d’oreille attentive chez les auteurs de ces attentats, en l’occurrence la milice d’Al-Qaida, Jabhat-Nusrat qui s’est empressé de les revendiquer dans un communiqué publié, sur le réseau « Almanara albayda », et dans lequel elle livre des détails inédits sur les attaques. Elle se trouve d’ailleurs dans une toute autre logique: « les Musulmans se sont réjouis de ces opérations surtout celle perpétrée contre le bâtiment du plais municipal où les gens ont crié des Allahou Akbar et remercié Dieu », estime le communiqué. Ce qui pourrait laisser comprendre que ceux qui se plaignent ne sont pas des musulmans. D’ailleurs selon le texte redigee, « l’ennemi est nassiri (alaouite) , et les attentats sont baptisés « le bombardement des repaires». Version de la milice Jabhat-Nusrat Selon la milice, ce sont quatre voitures conduites par des kamikazes qui ont commis ces opérations : elle signale que le premier kamikaze a fait exploser en premier la voiture stationnée à proximité du bâtiment du club des officiers (5h45). Puis un second a fait de même avec celui de l’hôtel touristique. (Des sites syriens signalent que cette voiture a été repérée par les militaires et a essuyé des tirs qui l’ont fait exploser). La Jabhat assure que par la suite ce sont les trois miliciens kamikazes ceinturés d’explosifs et dont elle montre les photos avant leur départ qui sont entrés en action, et reconnait qu’ils ont été tués. Alors que c’est vers 8 heures que le tour du palais municipal est intervenu par le biais d’une voiture piégée stationnée près de lui. Alors que la quatrième voiture stationnée face à l’hôtel Amir a été à son tour pulvérisée, lorsqu’un élément des forces de l’ordre s’est approché d’elle. L’ASL revendique à sa façon La milice de l’Armée syrienne libre s’est aussi dépêchée de revendiquer l’attentat, prenant soin par la voix de son responsable médiatique du commandement commun, Fahd Elmasri de signaler que les explosions ont visé des endroits militaires, « des lieux de rassemblement des voyous et des forces de l’ordre », et laissant entendre qu’elles ne peuvent avoir été commise sans son consentement, vu qu’elle a soi-disant unifié les milices « les opérations militaires que l’ASL va faire les jours suivants après avoir unifié les factions militaires dans le cadre d’un seul commandement vont connaitre de nouvelles surprises dans toutes les régions syriennes, …, vont accélérer la chute du régime », dit-il.
Rivalité de revendications Plusieurs sources syriennes ont constaté que le site de la milice Jabhat-Nusrat a pris soin d’assurer que c’est bien elle qui a tué à bout portant les vingt militaires, enlevés de la caserne Hanano, occupée par les miliciens, puis nettoyée par les forces gouvernementales. Démentant la revendication de la milice —-. Ce qui explique la rapidité avec laquelle elle a décidé de publier sa revendication des attentats de la place jabiri et de l’étayer par des photographies. Terrain Selon le site Shukumaku, une cinquantaine de miliciens ont été tués depuis mercredi soir dans des accrochages dans différents quartiers d’Alep, dont Boustane bacha, Mayçaloun, et Sayyed-Ali. Le site signale que 9 civils ont été tués dans des tirs d’obus contre des bâtiments résidentiels de Hanano, un quartier qui a été nettoyé par l’armée régulière. |