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Des jihadistes quittent les zones tribales du Pakistan pour la Syrie


16-07-2013

PESHAWAR (Pakistan), 16 juil 2013 (AFP) – Des jihadistes des zones tribales du Pakistan, un sanctuaire islamiste niché à la frontière de l’Afghanistan, ont commencé à migrer en Syrie pour combattre aux côtés des rebelles, un exode qui ne traduit toutefois pas un changement de cap pour les talibans locaux, selon des combattants.

Les zones tribales pakistanaises, un repaire des talibans afghans, pakistanais et d’autres groupes liés à Al-Qaïda, sont considérées comme l’un des principaux centres de la mouvance jihadiste, ce qui leur vaut des tirs réguliers de drones américains.

Des combattants venus d’Occident, du monde arabe et d’Asie centrale, notamment d’Ouzbékistan, ont trouvé refuge dans cette tanière afin de mener la « guerre sainte » contre l’Otan en Afghanistan et le gouvernement pakistanais, accusé de servir les intérêts des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme », voire pour se préparer à commettre des attentats à l’étranger.

Or récemment des combattants entraînés dans ces régions ont commencé à migrer vers la Syrie afin de combattre les forces toujours loyales au président Bachar al-Assad, accusé notamment de jouer le jeu de l’Iran, première puissance chiite, une branche de l’Islam jugée hérétique par les radicaux sunnites.

« Je pars pour la Syrie dans quelques jours. Mais ma famille va toutefois rester ici (au Pakistan) », explique à l’AFP Ismaïl, un combattant arabe établi dans les zones tribales et qui se réclame d’Al-Qaïda. « Nos moudjahidines (combattants, ndlr) ne vont pas uniquement en Syrie, mais aussi en Egypte et au Liban », clame cet homme rondouillard dans la mi-quarantaine, un chapeau circulaire blanc vissé sur le crâne.

« Nous avons établi depuis un mois et demi environ que des combattants du TTP (talibans pakistanais) quittaient le Pakistan pour la Syrie », explique à l’AFP Saifullah Khan Mahsud, directeur du Fata Research Center, un institut spécialisé dans les zones tribales pakistanaises. « Ce sont avant tout des étrangers (principalement arabes, ndlr), mais il y aussi quelques Pakistanais », précise-t-il.

Au cours des derniers jours, des commandants du TTP, un groupe islamiste armé en lutte ouverte contre les autorités pakistanaises, ont revendiqué dans différents médias l’envoi d’une centaine de combattants pour aider leurs « frères syriens » dans leur combat contre le pouvoir de Damas.

Interrogés par l’AFP, de hauts commandants du TTP ayant requis l’anonymat ont affirmé que des combattants avaient bien quitté le pays pour rejoindre la rébellion en Syrie, mais nié qu’il s’agisse là d’une directive talibane, ou d’une stratégie d' »internationalisation » de ce mouvement qui concentre son combat au Pakistan.

« Nous soutenons la cause des moudjahidines en Syrie, mais nous avons déjà énormément de travail comme ça au Pakistan et en Afghanistan. Nous sommes déjà en lutte contre l’armée pakistanaise, et le grand Satan (les Etats-Unis, ndlr) (…) attaque des innocents en Afghanistan, alors Bachar al-Assad n’est pas notre priorité », explique à l’AFP un membre du conseil central du TTP.

Des analystes estiment aussi que des commandants talibans ont voulu récupérer à leur avantage le départ vers la Syrie de dizaines de combattants pour gonfler l’image du TTP à l’étranger.

« Ils veulent montrer qu’ils ont des liens étroits avec des organisations locales et internationales », estime Rahimullah Yusufzaï, spécialiste pakistanais des talibans. « Les talibans ont déjà leur base au Pakistan où ils luttent contre les forces de sécurité et y sont confrontés à de nombreux problèmes », dit-il à l’AFP.

Pour Saifullah Khan Mahsud, la consigne d’envoyer des combattants ne vient pas forcément du TTP, mais bien plutôt d’Al-Qaïda.

« C’est Al-Qaïqa qui a pris l’initiative et puisque le TTP a fait allégeance à Al-Qaïda, il n’est pas surprenant que certains de ses hommes se rendent en Syrie », pour joindre les rangs de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), émanation d’Al-Qaïda en Syrie avec le Front al-Nosra, deux groupes islamistes armés à couteaux tirés avec les rebelles plus « modérés » de l’Armée syrienne libre (ALS).

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Syrie: l’Unesco s’alarme des nouvelles destructions
Syrie-conflit-Unesco-patrimoine

16-07-2013

PARIS (France), 16 juil 2013 (AFP) – L’Unesco a fait part mardi de « sa vive émotion » à l’annonce des dégâts causés au Krak des Chevaliers, l’un des sites du patrimoine mondial syrien, soulignant que ces destructions ne feraient « qu’accentuer la spirale de la haine ».

Les deux châteaux constituant la forteresse, située dans l’ouest du pays, sont « des exemples exceptionnels de l’architecture fortifiée de la région qui s’est développée pendant les Croisades entre le 11e et le 13e siècle », a souligné la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova dans un communiqué.

Au cours de la session du Comité du patrimoine mondial qui s’est tenue au Cambodge en juin, les six sites du patrimoine mondial syriens ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Irina Bokova a de nouveau appelé les auteurs de ces actes à cesser immédiatement les destructions.

« Détruire l’héritage du passé, qui est un legs pour les générations futures, ne fait qu’accentuer la spirale de la haine et du désespoir, en affaiblissant davantage les fondements de la cohésion de la société syrienne », a-t-elle estimé.

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Syrie: les Kurdes infligent une cuisante défaite aux jihadistes(ONG)

17-07-2013

prise du poste frontière ///

BEYROUTH, 17 juil 2013 (AFP) – Les combattants kurdes syriens ont infligé une cuisante défaite aux groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda en les chassant d’une localité frontalière de la Turquie après de violents combats, a rapporté mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les comités de protection du peuple kurde (YPG), branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD), émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont expulsé les combattants du Front Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ainsi que d’autres groupuscules extrémistes, de la localité de Ras al-Aïn (nord).

Ils les ont également chassés du poste frontière, ce qui représente un revers sérieux car les jihadistes avaient transité un temps par ce point de passage pour pénétrer en Syrie.

« Au moins neuf combattants d’Al-Nosra et de l’EIIL et deux combattants kurdes ont été tués dans les combats en 24 heures dans la ville. Les groupes (jihadistes) ont été chassés de la ville et du poste frontière », a précisé l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires.

Les affrontements ont commencé lorsque des membres d’Al-Nosra ont attaqué une patrouille de combattantes kurdes qui sont cependant parvenues à s’enfuir, a expliqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH.

Selon les militants à Ras el-Aïn, des combattants d’Al-Nosra, partisans d’un islam rigoriste, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu’ils observent le jeûne, et s’en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.

Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (10% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l’écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.

Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont fortes entre la rébellion modérée soutenue par des pays arabes et occidentaux et représentée par l’Armée syrienne libre (ASL) et Al-Nosra et l’EIIL, avec une multiplication des attaques des deux bords.

Sur un autre front, dans la province de Damas, un attentat à la voiture piégée a fait sept morts, dont un enfant, dans la localité de Kanaker, selon l’OSDH.

Et dans la ville de Homs (centre), l’armée appuyée par les combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah poursuivait son offensive contre les quartiers rebelles lancée il y a 18 jours, selon l’OSDH et des militants.

Les troupes gouvernementales ont tenté de pénétrer dans le quartier de Bab Hod, tandis que les autres secteurs étaient toujours assiégés, a indiqué un militant, Yazan.

« La situation humanitaire continue de se détériorer jour après jour en raison du siège étouffant », a-t-il dit, via internet.

Les violences quotidiennes en Syrie ont encore fait 112 morts mardi à travers le pays, selon un bilan de l’OSDH.

rd-ram/sk/cco

AFP 171628 JUL 13

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