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Droits des uns, droits des autres!


 par Karim Mohsen

Dans ses ingérences tous azimuts, l’Occident invoque invariablement la défense des «droits de l’homme».

Soit! Le hic est qu’il semble qu’il y ait «droit» et «droit». On organise toute une campagne médiatique autour des premiers, jusqu’aux menaces d’«intervention humanitaire». En revanche, c’est le silence absolu lorsque ceux qui contreviennent à ces «droits» se trouvent du même bord idéologique ou politique que ceux qui pointent du doigt les atteintes à ces droits commis, selon eux, dans des pays «non amis». Il n’y a qu’à observer le silence de tombe qui entoure les exactions d’Israël contre les Palestiniens depuis plus de 60 ans. Quels défenseurs des droits de l’homme; quels membres de ladite «communauté internationale» – qui curieusement sont prompts à dénoncer et condamner les atteintes aux droits et aux libertés commises ailleurs qu’en Israël ou dans les pays «amis» – ont condamné le fait qu’Israël ait, par un blocus inhumain imposé depuis six ans, transformé la bande de Ghaza en une immense prison inaccessible? Quelles ONG ont dénoncé les monarchies absolues du Golfe persique où les révoltes dudit «Printemps arabe» ont été étouffées dans le sang comme au Bahreïn, à Oman, en Arabie Saoudite? Comment se fait-il que cette notion de «droits de l’homme» ne fonctionnerait que dans un sens et est sélective au point d’ignorer les vraies atteintes à ces droits comme en Israël et dans les autocraties du Golfe persique, pour se focaliser sur les seuls pays qui ne s’alignent pas ou refusent la subordination.

La Syrie est aujourd’hui l’exemple type de cette manipulation de l’opinion internationale noyée par la désinformation tous azimuts sur et autour de ce pays – quand des groupes criminels téléguidés et actionnés de l’extérieur y commettent des crimes monstrueux comme celui de Houla (province de Homs) qu’une presse aux ordres et des médias embedded s’empressent de les imputer au régime syrien – pour des objectifs que seuls les initiateurs des «révoltes» arabes en connaissent les dessous. Les groupes terroristes se sont ainsi attaqués en priorité aux minorités. Cela permet aux ONG de crier à la guerre «sectaire» du régime contre ces minorités, appelant à une intervention «humanitaire». C’est ainsi que sont créés les conditions à une «guerre humanitaire» et cela bien sûr, pour la sauvegarde des minorités «opprimées» par le régime de Damas. Or, la Syrie, avec l’Irak de feu Saddam Hussein, est l’un des rares pays arabes laïcs, qui a protégé ses minorités, notamment chrétiennes. L’Occident évoque ainsi des mobiles nobles – comme la défense des opprimés ou les droits à la différence et aux libertés – qui entraînent facilement l’adhésion des peuples, mais pour des objectifs sans lien avec la protection des libertés et des droits de l’Homme sur lesquels ils s’appuient.

On ne voit pas, en effet, en quoi l’Arabie Saoudite ou le Qatar soient des modèles de ces droits humains quand l’esclavagisme y subsiste ici et là? En Syrie, dès lors que le «Printemps arabe» n’a pas réussi à prendre racine, il fallait «débarquer» le président syrien par d’autres moyens, même pour y faire, en suscitant l’anarchie et le chaos, propices à une intervention étrangère. C’est ce qui se passe sûrement. De fait, on ne peut comprendre la situation en Syrie, si on ne la replace pas dans le contexte global de ce qui se passe dans la région arabe depuis un an et demi avec des changements souvent violents – cf; l’atroce assassinat d’El Gueddafi – changements actionnés, il ne fait plus de doute, de l’extérieur avec la complicité des Etats du Golfe persique et une partie de la Ligue arabe. Cela ajouté à une désinformation sans précédent: chaîne d’infirmation en continue, chaînes généralistes, agences de presse, toutes occidentales ou du Golfe persique, distillent le même son de cloche: Assad tue son peuple, Assad doit partir… C’en est devenu une véritable chasse à l’homme. Ce qui nous éloigne d’une défense désintéressée des droits de l’homme partout où il leur est porté atteinte. Voilà une cause noble instrumentalisée pour des desseins peu avouables.

Source; l’expressiondz

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