Entretien avec Gilad Atzmon sur Dieudonné, Soral et le Sionisme
février 6, 2014
Aujourd’hui à 12h09 AM
Entretien avec Gilad Atzmon sur Dieudonné, Soral et le Sionisme
Propos recueillis pour E&R par Alimuddin Usmani
lundi 3 février
Dieudonné vit en ce moment une période particulièrement tourmentée. Le pouvoir multiplie les attaques sournoises à l’encontre de l’humoriste. Il reçoit toutefois quelques soutiens et notamment d’outre-Manche en la personne de Gilad Atzmon, musicien de jazz et essayiste de grande renommée, édité par Kontre Kulture. Il se livre ici à une analyse particulièrement pertinente de la politique en France.
Alimuddin Usmani : Pouvez-vous nous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez décidé d’apporter votre soutien total à Dieudonné dans sa lutte avec le gouvernement français ?
Gilad Atzmon : Dieudonné incarne l’authentique résistance. En étant convaincant et cohérent, il a su exposer le lien destructeur qui existe entre le socialisme français sionisé et le pouvoir politique juif.
Bon nombre d’entre nous étaient inspirés par la pensée politique de gauche des années 60-70 et embrouillés par le progressisme pendant un certain temps. Pour une raison quelconque, celle qu’on appelle « la nouvelle gauche » a très rapidement consenti des compromis sur des sujets cruciaux que sont le travail ou la politique envers la classe ouvrière. Au lieu de se mettre du côté des travailleurs et des gens qui luttent pour améliorer leurs conditions sociales, la gauche post-soixante-huitarde a adopté le discours de la politique identitaire, destiné à diviser la société et à marginaliser la classe ouvrière. Cette approche a conduit à une paralysie politique qui a préparé les fondements d’une invasion de la finance, de la culture de l’hégémonie et de la globalisation.
Dieudonné est parvenu à mettre en lumière cet esprit fallacieux. Il a également réussi à identifier le pouvoir de la religion de l’Holocauste et le pouvoir du lobby juif qui sont au cœur du pouvoir politique. En tant qu’auteur du livre Quel Juif errant ?, qui déconstruit l’identité politique juive, je vois Dieudonné comme une continuation de moi-même. Il est mon frère jumeau et je le soutiens, ainsi que son appel.
Les détracteurs de Dieudonné l’accusent d’antisémitisme. Ils argumentent que Dieudonné, dans son spectacle Le Mur, a tenu les propos suivants à l’égard du journaliste d’origine juive Patrick Cohen : « Tu vois, quand j’entends Patrick Cohen parler, je me dis : Les chambres à gaz….dommage. » Les partisans de Dieudonné expliquent que Dieudonné ne faisait que répondre à une provocation de Patrick Cohen qui l’avait inclus dans une liste noire et qui le traitait de « cerveau malade ». Pensez-vous que l’humoriste est allé trop loin ou bien qu’il a le droit de répondre à un type qui souhaite publiquement sa mort économique, sociale et professionnelle ?
Ces juifs qui insistent pour que l’Holocauste devienne notre nouvelle religion d’État doivent accepter que l’Identité possède un rôle dynamique réflexif. Quelqu’un qui souhaite s’identifier aux chambres à gaz, à Auschwitz et à la victimisation doit accepter que l’autre l’identifie en tant que tel. Je ne vois aucun problème dans la réaction de Dieudonné à l’égard de Cohen. Dieudonné est un artiste, son rôle est de refaçonner et de réviser notre vision du monde. En conséquence, mettre un miroir en face de Cohen était la chose la plus appropriée qui soit.
Le seul parti politique d’importance qui ne s’est pas livré à un dénigrement de Dieudonné est le Front national, fondé par Jean-Marie Le Pen. Quelle est votre explication par rapport à cela ?
Cela veut manifestement dire qu’en termes de tolérance et d’ouverture ethnique et culturelle, vos nationalistes sont en avance sur les soi-disant progressistes et sur la gauche. Cela ne me surprend pas outre mesure. La gauche a toujours eu des difficultés à se lier avec les gens qui travaillent. L’entier de la philosophie progressiste est élitiste jusqu’à la moelle. Après tout, l’identification au progressisme signifie seulement que quelqu’un d’autre doit être réactionnaire. Cette interprétation pourrait expliquer pourquoi le progressisme est si attrayant pour nombre de juifs – cela offre une alternative athée à la notion de peuple élu.
En outre, cela explique également pourquoi les classes populaires se distancient de la gauche. Ils préfèrent s’identifier au tout, au grand collectif narratif du drapeau et du langage, ils choisissent le patriotisme et le nationalisme. L’aboutissement est clair. La gauche a dérivé vers un état de détachement total. C’est précisément l’état actuel du socialisme en France. Dieudonné a réussi à galvaniser tout cela. Un « Noir » jouit du soutien du Front national et il est acclamé par un front populaire uni composé d’immigrés et de « Blancs » de la classe laborieuse, ce qui aboutit au mûrissement d’une névrose collective de la gauche. Je trouve cela très amusant.
Grâce à Nicolas Anelka, les médias britanniques se sont intéressés à Dieudonné. D’après Alain Soral, son entretien accordé à la BBC était fait de manière plutôt correcte [1
Pour commencer, il ne faut pas se leurrer. Il est facile pour les Britanniques de se moquer de ce totalitarisme casher français. Néanmoins, personne à la BBC n’ose évoquer le fait que 80 % de nos députés du Parti conservateur sont membres du groupe parlementaire « Amis conservateurs d’Israël ». Personne à la BBC n’a jamais été assez courageux pour souligner un fait embarrassant concernant Tony Blair. Ce dernier a embarqué le pays dans une guerre illégale contre l’Irak [au service d’Isrl]. Son collecteur de fonds n’était autre que Lord Lévy et le LFI (Amis travaillistes d’Israël).
Laissez moi répondre à votre question de manière succincte : le pouvoir juif, c’est la capacité à réduire au silence la discussion sur le pouvoir juif !
Le CRIF et BHL ne représentent pas l’essence du pouvoir juif, ils sont juste les symptômes de ce pouvoir. Le vrai pouvoir juif réside dans la capacité de réduire au silence la discussion sur les lobbys, sur le CRIF et sur BHL. Alain Soral doit considérer que le boycott à son égard est une distinction honorifique. Cela n’est que la confirmation que les médias ne possèdent pas les capacités intellectuelles pour faire face à lui ainsi qu’à son travail. Cela n’est guère étonnant, je commence à comprendre que George Orwell doit être la dernière personne qui a eu une capacité de réflexion au sein de la gauche. La gauche contemporaine est semblable à un fragment de culture détaché de toute pensée dialectique ou de tout échange intellectuel. C’est vraiment tragique.
Dans notre dernier entretien vous nous indiquiez avoir appris que nombre d’ONG palestiniennes étaient financées par une fondation du « sioniste libéral » George Soros. Le caricaturiste français Joe le Corbeau, arrêté brièvement par la police pour une photo de quenelle, a suggéré dans un de ses dessins que les Femen étaient financées par Soros [2
Je ne sais pas, de manière claire, si les Femen sont financées par Soros, mais cela ne me surprendrait pas si c’était le cas. La philosophie de Soros, pour autant que je la comprenne, est très simple. C’est un sioniste libéral qui finance des « bonnes causes » qui sont également très bonnes pour les juifs.
Laissez moi maintenant mettre en lumière le choix des lieux de « production artistique » des Femen. Comme vous le savez probablement, le post-structuralisme est une école de la pensée philosophique française. Il faut la définir comme une tentative de déconstruction des textes littéraires, hormis ceux qui sont juifs. En accord avec l’esprit soixante-huitard et la yechiva de la communauté de Francfort, les Femen sont très satisfaites de mettre en pièce l’ensemble de l’héritage culturel français, à part celui qui est juif. Il faut remonter la trace financière de cette organisation et identifier les personnes qui facilitent leur venue en France, vous trouverez les réponses à vos questions en quelques minutes.
J’ai également une anecdote intéressante qui pourrait éclairer le sujet. Des juifs radicaux (des juifs marxistes et bolcheviques) qui méprisaient le Talmud et la culture rabbinique ont, à travers l’histoire, brûlé de nombreuses congrégations religieuses, principalement des églises (notamment en Espagne et en Ukraine). Ils n’ont jamais brûlé une seule synagogue. D’après l’historien renommé Yuri Slezkine, qui a écrit Le Siècle juif, les juifs étaient les exécuteurs des basses &oeliguvres de Staline. La révolution bolchevique, comme nous le savons, a impliqué un grand nombre d’églises brûlées. Lors de la guerre civile espagnole, les juifs constituaient le quart des forces combattantes des Brigades internationales. Le yiddish était un moyen de communication de la brigade. Ils se battaient contre les forces gouvernementales. Le gouvernement en place considérait qu’il s’agissait clairement d’une guerre menée contre les églises. Lorsque la guerre fut terminée, plus de mille églises avaient été brûlées&hellip
Les gens qui soutiennent le droit au blasphème des Femen sont souvent les mêmes qui souhaitent interdire les spectacles de Dieudonné. Ce genre de « deux poids deux mesures » ne risque-t-il pas de provoquer une révolte populaire contre l’élite ?
Il n’y a aucun doute là dessus. D’ailleurs, comme nous pouvons le voir, c’est ce qui est en train de se passer.
L’ancien ministre israélien, Shulamit Aloni, décédé récemment, expliquait que l’accusation d’antisémitisme était une « ficelle » destinée à faire taire les critiques de la politique israélienne [3
Le mot « faible » est un euphémisme. La gauche israélienne n’existe pas pour une bonne raison : la gauche juive est un oxymore. Alors que la gauche est un concept universel, la judéité est une idéologie déterminée par son tribalisme. Même Aloni, que j’admirais, n’était pas exactement une universaliste. Elle n’a pas vraiment milité pour le retour des réfugiés palestiniens dans leurs maisons et dans leurs villages. Elle était avant tout concernée par Israël en tant que « civilisation juive » en opposition avec une vision universelle.
Ce n’est pas un secret que la prétendue « gauche juive » est, en pratique, une forme de national-socialisme. Les gauchistes israéliens soutiennent une philosophie égalitariste déterminée par le racial. Leur socialisme ne s’applique qu’aux juifs. En d’autres mots, ils sont plein de contradictions et ce n’est pas étonnant qu’ils représentent désormais une espèce en voie de disparition.
L’extrême droite israélienne, de son côté, est parfaitement cohérente avec sa grossièreté immorale. Leur postulat dit que les juifs ont le droit de retourner en Palestine. Pour cela, il est nécessaire de fonctionner sur une ignoble idéologie militariste qui permet de maintenir une prédominance juive sur cette terre. Les dirigeants de l’extrême droite sioniste admettent quotidiennement qu’ils ne sont pas éthiques, mais ils justifient leur projet national en terme de survie.
Puisque Israël se définit comme un État juif, les Israéliens s’identifient de manière naturelle et cohérente à une idéologie d’extrême droite tribale plutôt qu’à une idéologie socialiste casher alambiquée et mal dégrossie.