États-Unis et l’entité sioniste : les grandes manœuvres d’automne préludes à la guerre ?
octobre 28, 2012
Elles commenceront entre la fin d’octobre et le début du mois de novembre, dureront au moins trois semaines et, selon le Pentagone, seront « les plus grandes manœuvres jamais réalisées depuis le début des relations militaires entre les États-Unis d’Amérique et Israël ». Pendant que les puissances occidentales et leurs nouveaux alliés du Golfe piaffent d’envie d’intervenir militairement en Syrie et exacerbent les tensions entre l’OTAN, l’Union européenne et l’Iran, les côtes et le désert d’Israël s’apprêtent à accueillir des exercices grandeur nature durant lesquels seront simulées des attaques de missiles balistiques contre des cibles terrestres et navales.
Austere challenge 2012 impliquera pas moins de 3.500 soldats étasuniens et 1.000 Israéliens. « Seulement » un tiers du personnel des États-Unis sera toutefois directement détaché en Israël. Le reste opèrera depuis des bases situées en Europe et quelques unités navales stationnées en mer Méditerranée.
« Austere challenge 2012 sera le dernier d’une série d’exercices que le commandement américain en Europe, EUCOM, a menée avec Israël depuis les années 90 », a déclaré le général de l’armée américaine, Craig Franklin. « Cet exercice donnera aux deux Nations participantes une occasion supplémentaire de développer de fortes capacités dans la coopération militaire et les relations stratégiques, de promouvoir la stabilité régionale et d’aider enfin Israël à maintenir une défense nationale de qualité ». Bien entendu, le général Franklin a nié qu’Austere challenge 2012 puisse avoir un lien quelconque avec la situation mondiale actuelle, comme par exemple la crise nucléaire iranienne ou les élections aux États-Unis et en Israël.
Au cours de cet exercice bilatéral, États-Unis et Israël testeront de nouveaux systèmes de « défense anti-aérienne » récemment acquis par leurs armées respectives. Parmi ceux-ci figurent en bonne place l’Iron Dome produit par la société israélienne Rafael pour intercepter les roquettes de courte portée et les obus d’artillerie de 155 à 180 mm qui pourrait être lancés à partir de pays voisins, et la dernière génération de batteries de missiles anti-missile Hetz-2,laquelle a été réalisée conjointement par Tsahal et l’Agence de défense antimissile américaine. Les fonctions de commandement, de contrôle et de communication au cours d’Austere challenge 2012 seront assurées à partir d’un croiseur de la marine étasunienne équipé dunouveau système de combat Aegis. Seront également déployés dans certaines régions reculées du territoire israélien les centres opérationnels tactiques dont la mission de commande et de contrôle des systèmes de missiles sera assignée aux hommes de la 10th army air & missile defense command, basée à Kaiserslautern (Allemagne).
Ces grandes manœuvres avaient été initialement programmées pour le printemps dernier, mais le Pentagone décida de les reporter à l’automne à la demande du gouvernement de Tel-Aviv. Les raisons de ce report n’ont jamais été avancées, mais plusieurs commentateurs ont mis en évidence les tensions entre l’administration Obama et Israël, tensions relatives aux menaces répétées d’attaques contre de potentielles cibles nucléaires en Iran faites ces derniers mois par différents responsables israéliens. « Lorsque la décision de reporter l’exercice a été prise – a dit le porte-parole de l’US Air Force en Europe, John Ross – les États-Unis ont notifié à Israël qu’en raison des opérations militaires en cours, il sera mis à disposition pour l’exercice Austere Challenge 2012 un plus petit nombre d’hommes et d’équipements que ce qui avait été prévu à l’origine ». En effet, la presse étasunienne avait annoncé en janvier l’envoi en Israël de plus de 5.000 militaires. En dépit d’effectifs finalement réduits participant à ce qui ressemble à de grandes répétitions au Moyen-Orient, Austere Challenge 2012 devrait coûter pas moins de 38 millions de dollars, dont 30 déboursés directement par Washington. Une folie en temps de crise économique mondiale. Á moins que les deux affidés, étasunien et israélien, ne voient dans la guerre qui s’annonce un moyen de relancer leur économie…
Capitaine Martin