Le candidat PS à l’Élysée, François Hollande, a affirmé vendredi que, s’il était élu et si une intervention militaire en Syrie était décidée par l’ONU, la France « y participerait ». « Si elle se fait dans le cadre de l’ONU, nous participerons à cette intervention », a déclaré François Hollande sur Europe 1 interrogé sur une éventuelle intervention militaire de l’ONU en Syrie pour « protéger les civils ».
La France a plaidé jeudi, lors d’une réunion de représentants d’une douzaine de pays à Paris, pour un renforcement de la mission d’observateurs en Syrie, qui doit disposer de « moyens terrestres et aériens » et a imputé au régime de Bachar el-Assad les violations du plan Annan. Lors de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que le régime syrien n’avait pas respecté le cessez-le-feu et a jugé que les observateurs de l’ONU devaient disposer de « moyens terrestres et aériens » pour accomplir leur mandat.
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« Le cessez-le-feu tient dans l’ensemble », estime la Russie
Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé vendredi que le cessez-le-feu en Syrie était « dans l’ensemble » respecté, malgré des « violations et des provocations ». « Malgré des violations et des provocations, le cessez-le-feu tient dans l’ensemble », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. « C’est un succès important dont la perte signifierait le retour à une nouvelle spirale de violence et à une dégradation de la situation », estime encore le ministère.
Selon lui, les parties au conflit en Syrie sont désormais confrontées à un choix entre « un dialogue national pacifique ou un glissement vers la guerre civile ». « La tâche principale à accomplir est de renforcer le cessez-le-feu », a souligné la diplomatie russe. Au moins 130 civils ont péri en huit jours, depuis l’entrée en vigueur en Syrie du cessez-le-feu qui est violé quotidiennement, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’opposition armée a réclamé jeudi une intervention militaire de « pays amis » sans l’aval de l’ONU.
La Russie, principal allié du régime du président syrien Bachar el-Assad, a bloqué avec la Chine deux résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies condamnant la répression du mouvement de contestation qui aurait fait quelque 11 000 morts en un peu plus d’un an. Le cessez-le-feu est officiellement en vigueur depuis le 12 avril dans le cadre du plan de paix de Kofi Annan, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe. Ce dernier prévoit aussi le déploiement d’observateurs pour assurer le respect de la trêve.
Après avoir tergiversé, Damas a signé jeudi le protocole organisant le travail, et en particulier assurant la liberté de mouvement, des observateurs dépêchés par l’ONU. Le ministère russe des Affaires étrangères s’est dit « satisfait » de cet accord dans le communiqué diffusé vendredi.
(20 avril 2012 – Avec les agences de presse)