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Grâce à la Russie, la Syrie a désormais une armée redoutable


ITRI INSTITUT TUNISIEN DES RELATIONS INTERNATIONALES

Publié par Candide le 21 août 2017 dans Chroniques

Petrus Lombard: 20-08-2017

Appuyée par l’aviation russe, l’armée gouvernementale syrienne a repris dernièrement la ville de Sukhnah, dernier bastion de l’État islamique (EI) dans la province de Homs, au centre du pays.

Le 10 août, l’armée a pris le contrôle de tous les quartiers stratégiques de la ville. Le 13 août, les terroristes ont été chassés des parties nord et ouest de Sukhnah.
Sukhnah libérée, l’armée syrienne a fait un pas de plus dans l’opération de levée du siège de l’EI dans la province orientale de Deir ez-Zor, près de l’Irak, car Sukhnah est située sur la route entre l’ancienne cité de Palmyre et la ville de Deir ez-Zor. L’avancée sera possible dans la région, dès que les mines seront neutralisées et que la surveillance permettra d’éviter les attaques terroristes par derrière. Désormais, seul un miracle peut sauver l’EI, qui occupe toujours des positions dans la partie orientale de la province de Homs.

La progression vers la ville de Deir ez-Zor, capitale de la province de Deir ez-Zor, ne sera pas une promenade, mais la résistance des djihadistes s’affaiblit et aucune fortifications valables ne barre le passage. Formé par la Russie, le 5ème corps de l’armée syrienne dirige la progression. Ce corps d’armée est une formation d’élite de première ligne, entièrement formée et équipée par la Russie.

Selon l’état-major général russe, les troupes gouvernementales syriennes contrôlaient un peu plus de 12 000 kilomètres carrés avant que la Russie ne lance l’opération en Syrie. Actuellement, le territoire tenu par les forces armées syriennes est passé à 74 200 kilomètres carrés. À titre de comparaison, hormis les forces gouvernementales syriennes, seuls les Kurdes ont agrandi le territoire sous leur domination. Elles se sont emparées de 340 kilomètres carrés au cours des deux derniers mois, alors que les djihadistes perdaient 4336 kilomètres carrés dans la même période. L’opposition dite « modérée » a perdu 2784 kilomètres carrés.
Avec les grands renforts reçus à Deir Ez-Zor, les terroristes de l’EI attaquent à présent les troupes gouvernementales dans la région. Les forces démocratiques syriennes dirigées par les USA ont laissé les terroristes s’échapper de Raqqa, et ils s’installent ailleurs. De la même façon, la coalition dirigée par les USA a permis aux combattants de l’EI de quitter Mossoul en Irak, et d’aller à Deir ez-Zor. L’aviation US s’en prend rarement aux extrémistes qui quittent librement les quartiers urbains assiégés. Si Deir ez-Zor est prise, l’EI relâchera d’importantes forces qui iront renforcer ses positions dans une autre localité. Cette ville deviendra alors la nouvelle capitale du califat autoproclamé.

Beaucoup a été dit sur l’importance de libérer la ville encerclée de Deir ez-Zor et de toute la province du même nom, mais pas grand chose a été fait concrètement. Après la première libération de Palmyre, l’état-major syrien a pris la décision de concentrer ses efforts sur la libération d’Alep. Laissant Palmyre à son destin, les meilleures unités se sont déplacées vers le nord.

Puis les forces gouvernementales ont traversé le désert en direction de Raqqa ou de Deir ez-Zor. L’objectif n’a pas été indiqué officiellement. En conséquence, Palmyre a été reprise par l’EI, en faisant battre en retraite les troupes syriennes présentes.
Les défenseurs de Deir ez-Zor se battent héroïquement pour la ville depuis plus d’un an. Ils repoussent toutes les attaques des terroristes de l’EI, mais sans l’approvisionnement largué depuis le ciel par des avions russes, la ville de Deir ez-Zor cernée de djihadistes, serait tombée depuis longtemps.
L’ancienne 137ème base aérienne de Syrie et la piste d’atterrissage près de Deir ez-Zor sont sous contrôle de l’EI. Avec cet avantage, ils n’ont pas réussi à entrer dans la ville. Bientôt il leur faudra oublier la prise de Deir ez-Zor, et rediriger leurs forces contre les troupes gouvernementales syriennes qui arrivent pour les expulser de la province de Deir ez-Zor et reprendre la capitale assiégée.

Avec Sukhnah libérée, l’armée syrienne avance vers l’est (Deir ez-Zor) et le nord (Raqqa). Elle contourne la ville de Madan, où les forces de l’EI en retraite ont trouvé refuge. Faire partir les djihadistes de Madan vers Deir ez-Zor, serait un pas en avant important pour libérer le pays.
L’armée syrienne a appris des conseillers russes que les troupes transportées par des hélicoptères à l’arrière de l’ennemi facilitent grandement l’accomplissement de la mission. Il y a deux ans, des conseillers russes ont suggéré d’employer ces tactiques avant la première offensive visant à reprendre Palmyre. L’armée syrienne a désormais acquis ce savoir-faire. Les forces sont aéroportées à l’arrière de l’EI, en particulier en direction de Raqqa, et prennent des positions clés dans le désert et sur les routes.

Il y a deux ans, l’armée syrienne n’avait ni hélicoptères de transport, ni personnel formé aux opérations d’attaque depuis l’arrière des lignes ennemies. L’assistance et les instructeurs russes ont tout changé. Les recrues syriennes inexpérimentées, transformées en guerriers chevronnés bien préparés au combat, ont grandement contribué à inverser le cours de la guerre. Des centaines de soldats des forces spéciales syriennes ont été formés par des experts militaires russes. Les pilotes syriens sont entraînés au pilotage des nouveaux modèles de MiG de combat.

Les instructeurs russes ont appris aux soldats syriens à confiner les enclaves isolées. Ils utilisent cette tactique depuis environ un an. C’est, par exemple, ce que font en ce moment les forces gouvernementales syriennes dans l’est de la Ghouta, en employant la tactique du bâton et de la carotte. Les districts qui ont rejoint la zone de désescalade sont approvisionnés et bénéficient d’une autonomie partielle. Les services spéciaux syriens (muhabbarat) et les milices pro-gouvernementales (shabiha) n’entrent pas dans ces zones, dont les postes de contrôle sont tenus par des soldats de la paix russes. Cela a été différent dans la municipalité de Jobar, où l’intransigeance des dirigeants rebelles a fait que les forces gouvernementales syriennes ont dû employer l’artillerie et l’aviation.
Il appartient au commandement syrien de déterminer ce qu’il fera par la suite. Il est seulement possible de faire des suppositions quant au moment où les djihadistes de l’EI seront complètement exterminés. Mais ils seront mis en déroute, car l’armée syrienne d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a deux ans. Devenue une force formidable avec les armes, la formation et les conseils fournis par la Russie, elle ne laisse aucune chance aux terroristes.

Strategic Culture Foundation, Andrei Akulo
http://reseauinternational.net/grace-a-la-russie-la-syrie-a-desormais-une-armee-redoutable/

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