Aller à…
RSS Feed

Guerre en Ukraine: les seize preuves de l’entière responsabilité de l’Amérique


les 7 du quebec

Robert Bibeau

Mai 20

Par Marc Rousset.

Afin de développer un politique de classe prolétarienne – autonome – nous devons connaître la rhétorique des deux blocs impérialistes qui s’affrontent sur la scène ukrainienne cet État fantoche et failli. Marc Rousset résume ci-dessous l’argumentaire du bloc impérialiste russo-chinois contre l’agressif bloc impérialiste américano-OTAN. Nous vous prions de porter attention à la conclusion ou l’auteur présente le manifeste en faveur de la création d’un troisième bloc eurasien (Europe-Russie).

biden-eeuu-putin-rusia.jpg

L’Occident met en avant la propagande de la Russie envers ses citoyens, mais ce que l’on vit en Occident relève d’une propagande tout aussi intense et de plus mensongère ! L’agresseur apparent de l’Ukraine est la Russie depuis le 24 février 2022, mais l’agresseur véritable de la Russie est l’Amérique qui, depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 et le célèbre ouvrage « Le grand échiquier » de Brzezinski en 1991, n’a toujours eu qu’un seul et unique but : mettre à bas la Russie, la dépecer en trois, tout en lui faisant perdre la stratégique Ukraine, russe depuis la fondation de la « Rus de Kiev » en 882.
Les seize preuves de l’entière responsabilité de l’Amérique pour la guerre en Ukraine :

1) L’expansion sans fin de l’OTAN à l’Est
Poutine est le témoin vivant de quatre vagues successives d’élargissement de l’OTAN à l’Est. En mars 1999, les premières adhésions à l’OTAN d’anciens pays du Pacte de Varsovie : République tchèque, Hongrie et Pologne ; en 2004 les trois pays baltes, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie ; en 2009 l’Albanie et la Croatie ; en 2017, le Monténégro et en 2020 la Macédoine du Nord.
Les États-Unis rejettent également de leur côté, au nom de la doctrine Monroe, depuis le XIXe siècle, toute idée d’une alliance militaire hostile sur le continent américain ou d’une présence militaire hostile dans leur étranger proche.

2) Les engagements pris par les Européens et les Américains envers la Russie, lors de la réunification de l’Allemagne et de la chute de l’URSS, n’ont pas été respectés
Le 9 février 1990, selon le procès-verbal de la rencontre, le secrétaire d’État américain James Baker auprès de George Bush dit à Gorbatchev : « Nous comprenons que pour l’URSS et les pays européens, il est important d’avoir des garanties que la présence militaire de l’OTAN ne se déplacera pas d’un pouce en direction de l’Est ». Le lendemain, selon des archives russes, le chancelier Kohl dit à Gorbatchev : « Nous estimons que l’OTAN ne doit pas étendre sa sphère d’influence ».

3) La politique d’agression de la Russie par l’Amérique a été écrite noir sur blanc, dès 1997, par Zbignew Brzezinski dans Le grand échiquier !
L’ours russe, poussé dans les cordes par l’Amérique et l’expansion à l’Est de l’OTAN, ne peut pas se permettre de perdre stratégiquement, économiquement, démographiquement, linguistiquement et historiquement l’Ukraine. Plus qu’une guerre de la Russie contre l’Ukraine, c’est une guerre défensive et préventive de la Russie, alliée par nécessité avec la Chine, contre l’Amérique !

Zbignew Brzezinski écrivait noir sur blanc, dès 1997, dans Le grand échiquier : « L’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe. Une fois l’Ukraine séparée de la Russie, la Russie n’est plus une menace ».

4) Poutine a toujours voulu la paix, mais a été obligé d’intervenir car, depuis le 16 février 2022, les Ukrainiens, poussés par l’Amérique, préparaient un massacre des Russes ukrainiens, afin de conquérir entièrement le Donbass
14 000 séparatistes russes ont déjà été tués dans le Donbass depuis 2014 et un nouveau massacre était sur le point de se produire avec l’offensive des Ukrainiens extrémistes endoctrinés, tels les militaires nazis du régiment Azov, descendants directs du régiment SS Galicia en 1943.

5) Suite aux intrigues en coulisses de l’Amérique, les accords de Minsk I (5 septembre 2014) et Minsk II (12 février 2015) n’ont pas été respectés par les Ukrainiens. La France et l’Allemagne, garants des accords, mais sous influence américaine, sont devenues subitement très passives.
Le coup d’État de Maïdan a été organisé en 2014 par la CIA pour écarter un dirigeant pro-russe démocratiquement élu en Ukraine. L’Amérique, qui conseillait les Ukrainiens, ne les a pas incités à respecter les accords de fédéralisation de l’Ukraine et de l’utilisation de la langue russe car elle a toujours poussé à l’affrontement et à la guerre.

6) Les États-Unis et l’OTAN ont bafoué leur propre principe, comme quoi un pays (l’Ukraine) ne peut pas améliorer sa sécurité aux dépens d’un autre pays (la Russie)
Les États-Unis et l’OTAN ont signé des traités en 1999 à Istanbul et en 2010 à Astana indiquant qu’au nom du principe de « l’indivisibilité de la sécurité » qu’ils ne peuvent améliorer leur sécurité au détriment d’autres pays. Or l’Ukraine, depuis 2014, a accru des capacités militaires hostiles à la Russie, suite aux fournitures de matériel et à la formation des militaires ukrainiens par les pays de l’OTAN. L’installation de missiles par l’Amérique en Ukraine nous ramènerait à la crise des missiles à Cuba en 1962.

7) Une loi ukrainienne adoptée en mars 2021 pour reconquérir la Crimée par la force.
Volodomyr Zelensky a fait adopter en mars 2021 une loi qui stipulait la nécessité pour l’Ukraine, alors que la Crimée, historiquement, ethniquement et linguistiquement, n’a jamais été ukrainienne, de reconquérir la Crimée par la force.
La Crimée russe a été donnée en cadeau en 1954 par Khrouchtchev à une Ukraine purement administrative dans le cadre de l’URSS, pour fêter le tricentenaire du soulèvement des cosaques zaporogues en 1654 qui ont demandé l’aide et la protection de la Russie, afin de pouvoir se débarrasser et vaincre les Polonais !

8) Un accord de partenariat stratégique et militaire entre les États-Unis et l’Ukraine a été signé le 10 novembre 2021
Cet accord qui scellait une alliance entre les deux pays était dirigé contre la Russie et promettait à l’Ukraine l’entrée dans l’OTAN. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! L’homme d’État Poutine a été convaincu que la Russie devrait immédiatement attaquer avant que l’adversaire se renforce encore, soit de plus en plus fort et menaçant, voire capable de reprendre effectivement la très stratégique Crimée qui a été peuplée de Russes, dès la conquête de la Crimée en 1783 par Catherine II aux dépens de l’empire ottoman.

9) Une offensive militaire ukrainienne, avec l’accord officieux des États-Unis, pour reprendre tout le Donbass avait déjà commencé dès le 16 février 2022, alors que la Russie n’est intervenue militairement que le 24 février 2022
Vladimir Poutine a invoqué, le 24 février 2022, l’article 51 de la Charte des Nations unies qui prévoit une assistance en cas d’attaque des deux républiques du Donbass ayant proclamé leur indépendance. Selon les observateurs impartiaux de l’OSCE, le nombre de tirs d’artillerie ukrainienne est passé progressivement de 76, le 16 février 2021, à 1484 le 22 février 2022. 1, 5 million de personnes du Donbass pro-russe ont été déplacées et 14 000 personnes ont péri sous les bombardements ukrainiens de 2014 à 2022. Un massacre à venir et un exode des populations russophones était quasi certain, sans l’intervention militaire russe au Donbass qui était donc légale en vertu du droit international.

10) Le rapport 2019 très révélateur de la société américaine de conseil stratégique « Rand Corporation »
Ce rapport intitulé « Sur-expansion et déséquilibrage de la Russie, évaluation des impacts des options imposant des coûts » est très explicite. Il envisage comme tactique possible pour les États-Unis de « fournir une aide létale à l’Ukraine » afin « d’exploiter le plus grand point de vulnérabilité externe de la Russie ».

11) Selon la Charte des Nations unies, la Russie est « en état de légitime défense »
Selon l’article 51 de la Charte des Nations unies, suite à l’expansion sans fin de l’OTAN à l’Est, suite à l’armement, la formation et à la réorganisation de l’armée ukrainienne par l’Amérique, ce que montrent les gigantesques derniers envois d’armes américains prévus par une loi-bail pour un montant de 40 milliards de dollars, suite à la menace d’implantation de missiles stratégiques, et suite à l’attaque ukrainienne en février 2022 dans le Donbass, la Russie est en droit d’invoquer la légitime défense.

12) L’Ukraine, selon la Charte des Nations unies est devenue un mandataire de l’Amérique et de l’OTAN, pour agresser la Russie
L’Ukraine attaque en fait non seulement les séparatistes du Donbass, mais aussi potentiellement directement la Russie, suite à un armement de plus en plus lourd et important, suite à une campagne médiatique farouchement antirusse, suite à son souhait officiel de vouloir intégrer l’UE et l’OTAN, avec possibilités d’installer des missiles trop proches de Moscou, tels des serpents venimeux à sonnettes potentiellement mortels pour la Russie.

13) L’Amérique a fait de l’Ukraine un modèle mortel de société pour la Russie, une Anti-Russie en voie de sécession du monde russe
La guerre de l’Amérique est aussi idéologique et mortelle à terme pour la Russie car le modèle ukrainien de démocratie occidentale décadente, individualiste, hédoniste et matérialiste, est destructeur à terme pour la Russie. La Russie, pour survivre, a besoin au contraire d’un État régalien fort, d’une armée forte et d’une démocratie autoritaire, face à tous les dangers qui l’entourent (OTAN à l’Ouest, Caucase et Turquie au Sud, 4 500 km de frontières communes avec la Chine, danger islamique de l’Asie centrale peuplée par des descendants de la Horde d’Or).

Introduire la démocratie occidentale en Russie, c’est la condamner à une mort certaine, l’Occident étant lui-même en décadence.
La Russie, suite à des pressions du gouvernement ukrainien, a déjà subi la sécession de l’Église orthodoxe ukrainienne qui s’est affranchie de la tutelle du Patriarcat de Moscou pour se tourner vers Constantinople

14) La demande d’adhésion récente de la Finlande et de la Suède à l’OTAN confirme la stratégie d’encerclement de la Russie par l’OTAN, bras armé de l’Amérique

La Suède et la Finlande n’étaient menacés en rien par la Russie. Ce que souhaite Poutine, c’est pouvoir seulement réunifier d’une façon légitime et historique, suite à l’éclatement abracadabrantesque non pensé et réfléchi de l’URSS en 1991, les Slaves russes ukrainiens de Novorossia et de l’Est du Dniepr, ainsi que les Slaves russes de Biélorussie, du Kazakhstan et de Transnistrie. Poutine n’a aucune intention de s’attaquer à l’Europe, à la Pologne, à la Finlande, à la Suède ! Pourquoi faire ? Quel serait son intérêt ? La Russie cherche au contraire à coopérer avec l’Europe. Elle a mieux à faire dans son immense espace et n’a pas les moyens humains pour occuper tous ces pays. C’est donc bien l’Amérique qui, une fois de plus, agresse la Russie, en voulant faire des pays neutres des membres actifs de l’OTAN qui soi-disant défend, mais en fait passe le plus clair son temps à agresser pour le compte de l’Amérique : en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Libye et demain en Asie si les Européens se laissent entraîner par l’infernale et impérialiste Amérique avec ses bases militaires répandues dans le monde entier !

15) La Russie fait face à une agression stratégique et planifiée de longue date par l’Amérique
Le but ultime de l’Amérique est de « briser le dos de la Russie », de la diviser, de renverser Poutine, de s’emparer des ressources énergétiques et en matières premières, comme cela a failli être le cas avec et après Eltsine, de prendre une place importante en Asie centrale, d’écraser donc d’abord la Russie, avant de s’attaquer à la Chine expansionniste qui souhaite récupérer Taïwan.

16) La guerre économique totale déclenchée par l’Occident et menée par l’Amérique ne fait que confirmer la volonté de l’Amérique de faire tomber la Russie dans sa lutte à mort pour la domination du monde avec la Chine
« L’Occident a déclenché la guerre totale » a pu dire Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Poutine. La confiscation des avoirs de la Banque centrale de Russie en Europe et aux États-Unis n’est rien d’autre qu’un acte hallucinant de gangstérisme, une première dans l’histoire du monde. Quant à la politique des sanctions économiques et financières envers la Russie, elle a d’ores et déjà échoué, suite aux positions dominantes de la Russie pour l’énergie et les matières premières, et elle se retourne comme un boomerang contre l’Occident (inflation et pénurie).

Conclusion : Risque de guerre nucléaire et véritable intérêt stratégique de l’Europe

L’Amérique utilise les Ukrainiens comme « chair à canon » en les incitant à se battre jusqu’au dernier homme, ce qui est le cas à Marioupol, mais comme l’a souligné Henri Guaino dans un article remarquable du Figaro, « nous marchons en fait vers la guerre nucléaire comme des somnambules » si l’on se réfère aux débuts de la guerre de 1914, aux bombes d’Hiroshima et de Nagasaki, aux quelques centaines de conseillers américains au Vietnam en 1961 qui ont très vite laissé la place à un demi-million d’hommes, à des bombardements massifs au napalm , à des massacres de villages entiers, suite à l’engrenage incontrôlé des événements. Ce que nous vivons actuellement en Europe est dû uniquement à l’agression depuis plus de 30 ans de la Russie par l’Amérique, à la folie soudaine et irréfléchie va-t-en guerre de l’UE, petit caniche de l’OTAN et des États-Unis.

L’intérêt stratégique de l’Europe, comme l’avait très bien compris le visionnaire de Gaulle, c’est de construire au contraire une Europe libre des nations européennes, en lieu et place de l’UE, Europe fédérale américaine, de se débarrasser de l’OTAN, de renvoyer l’Amérique à Wall Street, de se rapprocher progressivement et de plus en plus de la Russie pour constituer une grande Europe forteresse de Brest à Vladivostok, de mettre en place un OTAN européen où la Russie européenne remplacerait à long terme purement et simplement l’Amérique ! C’est ce que souhaitaient Gorbatchev en 1989 et Poutine en 2001 qui ont tous deux demandé la mise en place d’une « Maison commune européenne », la peur bleue de l’Amérique ! Washington souhaite au contraire faire de la Russie un ennemi pour diviser les Européens et justifier son protectorat militaire impérialiste, ses ventes d’armement, son gaz de schiste, son blé au monde entier, sa domination sur l’Europe, d’où la guerre stratégique de l’Amérique contre la Russie qui est diamétralement opposée aux intérêts fondamentaux d’une Europe libre, puissante et européenne !

Marc Rousset

*Auteur de Comment sauver la France/Pour une Europe des nations avec la Russie

0 0 votes
Évaluation de l'article

S’abonner
Notification pour

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x