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INCONTOURNABLE. Guerre contre l’EI: Le Dr. Bachar al-Assad, l’homme de la situation


INCONTOURNABLE. Guerre contre l’EI: Le Dr. Bachar al-Assad, l’homme de la situation

Posted on août 27, 2014 @ 12:20

Allain Jules

Bachar al-AssadN’en déplaise aux esprits chagrins et autres mamamouchis d’une pseudo rectitude morale, Bachar al-Assad le président syrien, face à la montée de l’Etat islamique, en Irak comme en Syrie, est l’homme de la situation. Dans les chancelleries occidentales, tous les pousse-au-crime ont le vague à l’âme. Ainsi sont dévoilés les secrets de la transgression occidentale. Quand un phénomène atteint l’Occident, il crie au loup et lance des cris d’orfraie. Tant que l’EI tuait en toute impunité des Syriens, le silence était d’or. Mais, depuis que ces derniers s’attaquent aussi à leurs intérêts, ils réagissent enfin. Le poker menteur a trop duré…

«Il est clair que M. Assad est dans une dynamique de victoire et qu’il va finir par l’emporter», souligne Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et directeur du groupe de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient. «La question est de savoir à quelle vitesse il va rétablir son contrôle sur le territoire, si c’est sur l’ensemble du territoire ou s’il va laisser des zones autonomes».

Plus de trois ans après le début d’un conflit qui, selon les dernières estimations de l’ONU, a fait plus de 190 000 morts, ses forces ont reconquis des pans de territoire qui étaient contrôlés par les rebelles terroristes de l’Armée syrienne libre (ASL).

Considérée comme le fer de lance de l’opposition modérée par l’Occident, l’ASL, force créée dans les officines de propagande occidentale, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle doit mener de front des combats contre les forces gouvernementales et contre les combattants de l’État islamique (EI) qui contrôleraient environ un tiers de la Syrie, dans le nord et l’est du pays.
Interlocuteur nécessaire

Éclipsé par la crise en Ukraine et dans la bande de Gaza, le conflit syrien a récemment refait surface avec la montée en puissance de l’organisation sunnite issue d’Al-Qaïda, qui s’est emparée de plusieurs pans de territoires en Syrie et en Irak et qui pourrait faire de Bachar al-Assad un interlocuteur sinon incontournable, du moins nécessaire, selon les analystes. Comment en serait-il autrement ? D’ailleurs, lorsque certains disent que si le Pentagone bombarde la Syrie, ce serait avec l’intention de mettre fin au règne de Bachar al-Assad, c’est méconnaître la force de la Russie.

«Bachar al-Assad n’est plus considéré aujourd’hui de la même manière qu’en août 2013», lorsque Paris et Washington étaient prêts à mener des frappes contre les positions du régime, selon Didier Billion, spécialiste Moyen-Orient et directeur adjoint de l’institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Il s’agissait, ne l’oublions pas, des allégations mensongères sur l’utilisation d’armes chimiques. La fameuse ligne rouge du président Obama. «On est revenu à un début de jeu diplomatique. Il y a eu un changement substantiel puisque jusqu’alors personne ne voulait parler avec Bachar al-Assad sauf ses soutiens», dit le chercheur.

«Tous les va-t-en-guerre, qui voulaient intervenir ou qui avaient des velléités d’intervention contre M. Assad, se sont retrouvés gros-jean comme devant, la France en premier», après la volte-face américaine et l’accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.
Rétablissement spectaculaire

Conforté par cet accord qualifié à l’époque par Damas «de victoire pour la Syrie», et par l’échec des négociations de Genève en février, Bachar al-Assad a été réélu en juin à l’issue d’un scrutin qualifié de farce par l’Occident. En quoi cette élection serait une farce et l’élection de Petro Porochenko en Ukraine une vraie élection alors que ce vote n’a pas eu lieu dans le sud-est de l’Ukraine ? Or, la junte de Kiev est bel et bien isssue d’un vrai putsch. De qui se moquent les Occidentaux ?

Le rétablissement du chef de l’État syrien «par rapport à une fin annoncée qui ne s’est pas produite est spectaculaire», estime Bertrand Badie, expert en relations internationales, qui table toutefois sur une longue période de normalisation.

«Cela va être très difficile pour lui de reconquérir une partie de son pays et il va lui falloir tenir compte des réalités ethniques telles qu’elles se sont révélées. Mais par rapport à ce que l’on nous annonçait, la potence ou la Cour pénale internationale, effectivement, on en est loin».
«Terroristes»

La volonté des pays occidentaux d’éradiquer l’Etat islamique, qualifié de «cancer» par Barack Obama, apparaît comme du pain bénit pour le président syrien. Ce dernier affirme que les Occidentaux partagent désormais sa vision du conflit, lui qui a qualifié dès 2011 la contestation de son régime de troubles produits par des «groupes terroristes armés».

«En quelque sorte, l’Etat islamique arrange Assad; il sert d’épouvantail pour ramener la population vers le régime et il permet d’affaiblir les autres rebelles qui sont pris en étau entre les forces syriennes et l’Etat islamique», dit Bertrand Badie. «Au niveau international, il sert aussi de repoussoir. Tout le monde préfère que M. Assad reste au pouvoir plutôt qu’il tombe et que l’Etat islamique avance jusqu’à Damas».

«Bachar al-Assad est aux premières loges pour combattre l’EI dont une partie des bases se trouvent en Syrie», renchérit Didier Billion. «Cela va être compliqué de discuter avec M. Assad. C’est très déplaisant, mais on n’y coupera pas».
Offensive de l’armée de l’ir syrienne contre les terroristes

Plusieurs raids de l’armée syrienne se sont produits dans la province de Deir Ezzor, dans l’est du pays. C’est la première fois que les chasseurs-bombardiers effectuent des raids aussi massifs et précis contre des postes et des barrages de l’EI dans la région de Deir Ezzor». Les terroristes ont perdu plusieurs hommes et matériels lourds. Faut-il dire et redire que ce matériel a été fourni par ces grandes puissances ?

Il y a notamment eu un camp d’entraînement de l’EI dans le village de Shmeitiyé, dans l’ouest de la province, qui a été détruit. Cette attaque massive survient au lendemain de l’annonce par Damas de sa volonté de coopérer avec la communauté internationale, y compris avec Washington, pour lutter contre les jihadistes tout en soulignant que toute frappe sur son territoire devait se faire en coopération avec lui, au risque sinon d’être considérée comme une «agression».

Plus que jamais donc, la Syrie est le vecteur principal contre le terrorisme islamiste. Chacun sait, même dans les officines de propagande occidentale qui protègent l’Arabie saoudite et le Qatar, que, sans la Syrie et le président syrien Bachar al-Assad, personne ne peut venir réellement à bout de l’EI. Parce que, si ces derniers se réfugient en Syrie où, pensent-ils, ils seront en sécurité, c’est perdu d’avance…Washington se trouve dans l’obligation d’appuyer le président syrien…C’est le phénomène de real politik !

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