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Irak: L’Omerta des « amis des Kurdes »


Si c’est cette démocratie là que l’on nous promet en Syrie : bonjour les dégâts
ginette
Mardi 3 juillet 2012

Par Gilles Munier (Afrique Asie – Juillet 2012 – version augmentée le 3/7/12)

L’Ong Transparency International classe l’Irak parmi les huit pays les plus corrompus du monde. Au Kurdistan, tout a commencé pendant la guerre du Golfe de 1991 avec l’interdiction faite au pouvoir central d’intervenir au nord du pays. Le maintien de l’Irak sous embargo a ensuite généré des trafics qui ont considérablement enrichis Massoud Barzani et Jalal Talabani, notamment la contrebande de pétrole et de pneumatiques. Depuis 2003, la corruption au Kurdistan atteint des sommets : aucun contrat ne peut être signé sans payer sa dîme. Actuellement, deux fils de Massoud Barzani, font scandale. Mansour, qui a perdu 3,2 millions de $ dans un casino des Emirats Arabes Unis et que son père est allé rembourser (1). Masrour, chef des escadrons de la mort du régime, qui s’est offert une villa de 10 millions de $ dans l’Etat de Virginie, à 5 km du siège de la CIA ! (2) Serwan Mustafa, un neveu, est impliqué dans une affaire de rétro commissions. Le nom de France Telecom a été cité dans les médias kurdes (3)… Plusieurs journalistes qui dénonçaient la cupidité des Barzani et des Talabani ont été arrêtés ou assassinés, des manifestants tués et des militants torturés. Aso Jabar, auteur de Hell of truth, un livre interdit de 500 pages documentant la corruption et les violations des droits de l’homme au Kurdistan, s’est enfui aux Etats-Unis (4).

Pour l’exemple, Zana Mohamed Salih, puissant maire de Soulimaniya, a été arrêté le 8 avril dernier et accusé de corruption. Quelques jours plus tard, on l’a retrouvé mort, pendu dans sa cellule. Selon des parents, des traces de tortures constellaient le corps qui leur a été remis. Non seulement Zana Mohamed Salih niait toute implication dans le scandale, mais il refusait de taire les noms des personnalités du régime impliquées dans l’affaire (5). Est-il besoin de préciser que la prison de Soulimaniya est gérée par l’Asayish, le service secret de Masrour Barzani ?

Ces informations ne sont que la face immergée de l’iceberg. Comment se fait-il que les « amis des Kurdes », nombreux en Europe, ferment les yeux sur de tels agissements ?

(1) Will scandals destabilize Kurdistan ? par Michael Rubin (Commentary – 15/5/12)

http://www.commentarymagazine.com/2012/05/15/will-scandals-destabilize-kurdistan/

(2) To fight corruption, Barzani needs to clean house, par Michael Rubin (The Kurdistan Tribune – 10/9/11)

http://www.aei.org/article/to-fight-corruption-barzani-needs-to-clean-house/

(3) France Telecom Trapped in Kurdistan’s Korek Scam, par Mrs. Benaw Izzat (ekurd.net – 4/4/12)

http://www.ekurd.net/mismas/articles/misc2012/4/state6060.htm

(4) The troubling correlation between dialogue and dictatorship, par Michael Rubin (Commentary – 24/4/12)

http://www.commentarymagazine.com/2012/04/24/troubling-correlation-between-dialogue-and-dictatorship/

(5) Death of a Kurdish mayor: secrets, murder, suicide and corruption?  par Zanko Ahmad, (Niqash – 20/4/12 )

http://www.ekurd.net/mismas/articles/misc2012/4/state6136.htm

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