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Irak : Qui fait quoi dans les provinces libérées ?


Irak : Qui fait quoi dans les provinces libérées ?

Publié par Gilles Munier
27 Juin 2014,

Depuis la prise de Mossoul par la résistance irakienne, il n’est question dans les médias internationaux que de l’Etat islamique en Irak et au Levant (Daash ou EIIL ou ISIL), de son rôle dans l’opération et dans les atrocités qui lui sont imputées. De nombreux témoignages provenant de la province de Ninive ou d’Irakiens réfugiés dans la Région autonome du Kurdistan donnent un éclairage différent ou plus nuancé de la situation.

La chaine de télévision qatari Al Jazeera a interviewé le général Mizher al-Qaissi, porte-parole du Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens (Al-Majlis al-Askar al-Amm La?war al-Iraq), organisme clandestin qui administre les provinces libérées et coordonne les avancées des forces rebelles en direction de Bagdad. Extraits* :

Du rôle de l’Etat islamique en Irak et au Levant

Les Conseils militaires ont combattu Al-Qaïda en Irak pour des motifs qui leur sont propres, différents de ceux des Sahwa, milices recrutées par les Américains et passées – pour partie – au service du régime de Bagdad.

Le général al-Qaissi reconnait que Daash existe, mais affirme que le « le nouveau printemps irakien » est une révolution armée menée principalement par les tribus, qu’il ne dépend d’aucun agenda étranger et qu’il rejette toutes formes de terrorisme.

A la question de savoir si les activités de Daash affectent les objectifs du Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens, le général Al-Qaissi répond : « Pas nécessairement. ISIL n’affecte pas nos objectifs. Nous planifions et exécutons nos objectifs sur le terrain et personne ne peut interférer dans ce que nous faisons. Il se peut que quelques groupes puissent avancer vers le même objectif, mais c’est nous qui encerclons et c’est nous qui exécutons et les autres groupes peuvent avoir leurs propres plans, objectifs et agendas ».

« Nous sommes contre tout acte qui viole les droits humains quel que soit l’exécutant. Nous le déplorons et nous le condamnons fortement et nous nous y opposons. Nous avons toujours été contre toutes violations des droits humains. Les autres peuvent avoir leurs opinions mais nous sommes opposés à toutes violations ; nous ne commettons pas de tels actes même à l’encontre de nos ennemis ».

De la propagande sur You Tube pour discréditer la résistance

« Il se peut qu’il y ait des initiatives individuelles de l’un ou l’autre des groupes qui vont à l’encontre du respect des droits de l’homme… Mais la question est la suivante : qui encourage ces parties et qui veut déformer notre image ? C’est la grande question !

« Ces parties possèdent aujourd’hui une grande machine médiatique. Je vous donnerai un exemple : sur You Tube vous pouvez regarder plein de vidéos qui montrent certaines scènes – abus des droits de l’homme – qui portent atteinte à notre cause, eh bien savez-vous que lorsqu’on publie un communiqué [du Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens] sur You Tube, il ne peut durer sur la toile plus de 48 heures et est supprimé du site.

Nos publications aussi sont supprimées ou bloquées sur You Tube. Vous savez où se trouve le siège de You Tube ? En Californie… Alors pourquoi garde-t-on des vidéos pour une certaine durée et pas d’autres ? Est-ce qu’il y a une puissance qui commande cela ? »

De la prise de Bagdad

« Nous avons, établi des plans pour renverser le régime », dit le général Al-Qaïssi, lorsque le temps sera venu d’investir Bagdad, le Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens en donnera l’ordre.

Al-Jazeera : Avez-vous la possibilité d’attaquer Bagdad aujourd’hui ?
Général Al-Qaissi : Oui.

Al-Jazeera : Je veux dire la capacité militaire ?
Général Al-Qaissi : Oui.

Al-Jazeera : Quelles sont vos intentions, maintenant ?
Général Al-Qaissi : En toute franchise, ceci ne peut être divulgué.

Du futur de l’Irak :

« Nous voulons un Irak nouveau », dit le général Al-Qaissi, « Nous n’acceptons pas un Irak fracturé socialement ou géographiquement. Nous voulons … que l’enfant de Bassora puisse travailler à Mossoul et que l’enfant de Mossoul puisse être employé à Dhi Qar, mettre un terme à cette période obscure provoquée par l’Occupation… en vue du changement et d’une démocratie profitant à tous »

Le Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens est dirigé par d’anciens officiers supérieurs de l’armée irakienne, dissoute en 2003 par les Etats-Unis. Il coordonne les activités des Conseil militaires régionaux comprenant des chefs de tribus, des dirigeants d’organisations de la résistance ainsi que des milliers d’officiers et de soldats.

Photo: Logo du Conseil militaire général des révolutionnaires irakiens

*Texte intégral de l’interview du général Mizher al-Qaissi traduit par Abou Assur :

http://assurbanipal-banipal.blogspot.fr/2014/06/entretien-du-porte-parole-des.html

Vidéo de l’interview sur Al-Jazeera :

Sur le même sujet, lire aussi :

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Pour Harith al-Dari, Al-Qaïda ne fait pas partie de la résistance irakienne

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