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La dernière ligne droite par Chérif Abdedaïm


© Chérif Abdedaïm

Au vu de la situation qui prévaut actuellement en Syrie, certains observateurs se demandent si l’on n’est pas arrivé à la phase finale du cancer terroriste en Syrie. L’armée syrienne, à travers les batailles de Damas et d’Alep a démontré qu’elle maîtrisait la situation et que les hordes de mercenaires appuyées à coups de milliards de dollars et d’armes sophistiquées semblent déroutés à l’image de ceux qui avaient semé la mort de milliers de civils en Libye. Seulement, si dans le cas libyen les forces otanesques ont appuyé les insurgés en bombardant les troupes loyalistes, en Syrie, les différents subterfuges utilisés jusque là ont échoué. Pas besoin de nous étaler sur les valses diplomatiques et les déclarations qui ont animé le cirque des prédateurs.

Après le Sommet des Non Alignés à Téhéran et le soutien de ses membres à la Syrie, voilà la diplomatie Occidentale qui use d’une nouvelle rhétorique, en l’occurrence celle développée déjà par Bush en Irak : la prolifération des armes de destruction massive. Cette fois, on brandit la menace des armes chimiques syriennes.

Un argument qui semble devenir l’atout majeur de l’Occident pour passer à l’acte criminel au mépris de toute décision Onusienne, du moment que le triple véto sino-russe a bloqué toute résolution permettant une quelconque intervention militaire en dépit de toutes les appellations dont on veut la travestir.

Dans ce contexte, Alain Juppé, ancien ministre UMP des Affaires étrangères françaises, a estimé dimanche dernier, dans le « 12/13 dimanche » sur France 3, qu’il fallait « envisager de se passer d’un feu vert des Nations unies » s’il y avait en Syrie « un risque de prolifération d’armes chimiques », avant d’ajouter : « est-ce que dans un certain nombre de situations extrêmes, comme le risque de prolifération des armes chimiques, on peut se passer de ce feu vert? Oui, je pense qu’il faut l’envisager.

Voilà donc qui est clair ; toutefois, faut-il se demander reste aux Occidentaux de démontrer cette « prolifération » des armes chimiques du moment qu’elles n’ont toujours pas été utilisées par l’armée syrienne.

Pour sa part, Lakhdar Brahimi, nommé au poste de médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe pour remplacer Kofi Annan, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne télévisée Al Arabiya qu’une « intervention militaire en Syrie signifiera l’échec des efforts diplomatiques (…) Pour moi, c’est inacceptable (…) ni aujourd’hui, ni demain, ni après-demain ».

Dans un tel cas, quelle serait la marge de manœuvre des ennemis de la Syrie pour pouvoir mettre leurs menaces à exécution ? « Les ennemis de la Syrie risquent de larguer des armes chimiques quelque part et accuser le régime syrien en vue d’une guerre sans l’aval de l’ONU qu’ils n’ont jamais respecté. », nous dit Allain Jule. Les prochaines semaines nous le diront.

Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 4 septembre 2012

 

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