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La mort de Gilles Jacquier : écran de fumée médiatique ? par Jonathan Moadab


 

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Je suis plus que suspicieux face à la couverture de la mort de ce journaliste dans les media français. Les preuves matérielles et vérifiables (nature des victimes : des pro-Assad, qui ont essuyé deux tirs avant le fameux obus ou roquette ; et des journalistes accompagnés par des forces de Damas), sont mises en doute par des informations basées sur des soupçons, ou de simples témoignages. Je mettrai de côté les hommages larmoyants… On jette plus souvent des fleurs aux journalistes morts que vivants !

Difficile de savoir qui manipule qui, mais personne ne semble envisager sérieusement que cette action soit le fait des rebelles. Pourtant, Assad fait mention de déstabilisations étrangères, de bandes armées… tout en étant en proie au ridicule. (Thierry Meyssan a unpoint de vue peu commun en France sur la question ). Ceci n’est pas une surprise et est très crédible, vu ce qu’il vient de se passer en Libye (les éléments brûlants sont uniquement passés par Internet, comme les massacres de noirs par le CNT, les raisons de l’élimination de Kadhafi, l’intervention du Qatar, la présence de forces spéciales au sol pour coordonner les combats etc.).

L’idée est aussi de pointer du doigt le fait que le monde n’est pas manichéen avec des gentils d’un côté (les résistants) et les méchants de l’autre (Assad, Ahmadinedjad etc.). Les américains ont toujours su manipuler l’opinion pour la scinder en deux, avec le communisme d’abord, puis, et surtout après le 11 septembre, avec la Guerre contre la Terreur.

Après avoir mené des guerres atroces en Afghanistan, en Irak, et en Libye, ils pensent sérieusement que nous pouvons gober leur soi-disant soutien en vertue de la démocratie ? Comme dit Chosmky (j’en parle à chaque article, mais sa grille de lecture est excellente, je suis en plein dans un de ses bouquins), ces slogans ne veulent rien dire car personne ne peut s’opposer à ce genre de chose. Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles. Bref.

Maintenant, il commence à y avoir pleins de « bons arabes » : ils négocient avec les talibans, ils soutiennent militairement les libyens, donnent leur soutien aux révolutionnaires (avant du réel début du Printemps arabe, je vous rappelle que la réponse de la France était d’envoyer notre « savoir faire » national pour réprimer sans tuer. Etrange lorsque l’on regarde son attitude en Libye…). Bref, toujours cette vision bipolaire, alors que la réalité est hautement complexe. Il y a bien sûr des révolutionnaires sincères, mais ils semblent manipulés ou servir des intérêts qui les dépassent.

D’ailleurs une de leur principale revendication est d’avoir une Constituante (comme les révolutionnaires français – dont je fais parti ). Assad a récemment promis un referendum sur la question. A voir s’il tiendra ses engagements…

De plus, je citerai le Canard du 28 décembre dernier (dont on connaît la qualité de ses infos) pour démontrer la pluralité de la révolution syrienne (selon un rapport des analystes de la Maison-Blanche) : « Le Conseil national syrien a recruté nombre d’exilés et se voit reprocher par les activistes « de l’intérieur » d’être favorable à la non-violence et hostile à toute intervention militaire étrangère. Quant au Comité de coordination des forces pour un changement démocratique, il estimait encore possible que Bachar recule. »

Plus loin : « Les militaires déserteurs « dont quelques centaines » peut être ont déjà participé aux tirs sur les troupes de Bachar, agissent sous la casquette de deux organismes différents : l’Armée syrienne libre et le Mouvement des officiers libres. Et « plusieurs milliers d’entre eux », dit-on, sont réfugiés en Turquie ou au Liban ne participent pas, ou pas encore, au spectacle. Des officiers américains des Forces spéciales, au Liban, et leurs collègues français, en Turquie, tentent discrètement d’en inciter certains à rentrer au pays et à y combattre. »

Avant la douche froide causée par la loi mémorielle concernant le génocide arménien aux relations franco-turques, Alain Juppé était allé faire du pied à Erdogan (Canard – 4 janvier) : « Les 17 et 18 novembre, en compagnie de quelques collaborateurs et de conseillers du ministre de la Défense, il s’était rendu à Ankara pour y rencontrer le Premier ministre Recep Erdogan et le ministre des affaires étrangères Ahmet Avutoglo. Au menu des discussions : une aide humanitaire aux réfugiés et aux déserteurs syriens, ainsi qu’une formation éventuelle à la guérilla urbaine de ces derniers par des officiers des services secrets français« .

On voit donc qu’il y a tout un tas de magouilles derrière la Syrie, dommage d’être si simplificateur lorsque l’on traite un sujet pareil ! On connaît la propagande de l’OTAN (de l’oligarchie en général, cela se vérifie sur de nombreux sujets !), qui n’a qu’une envie : dégager Assad pour affaiblir Téhéran avec lequel un conflit est en préparation.

La France, qui soutient les rebelles, se verrait fortement ennuyée si l’opinion française se rendait compte que la résistance syrienne avait plusieurs visages. Est-il permis de douter ? S’il s’avère que ce sont bien les groupes violents qui se revendiquent de la résistance qui ont tué ces gens, alors ce sera une bonne occasion pour questionner la position de la France à ce sujet.

La mémoire de Gilles Jacquier semble servir de sombres desseins. J’espère me tromper à ce sujet, mais lorsqu’on voit l’état de nos media (voir l’affaire de l’AFP), il est légitime de se poser des questions. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire que vérité soit faite…

Jonathan Moadab
La Gazette d’un Humaniste

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