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La rationalité de Bachar el Assad,


 par Pierre Dortiguier

La rationalité de Bachar el Assad, par Pierre Dortiguier
 Il est une considération simple à faire, c’est que l’unité de la raison fait défaut aux opposants syriens,…

Soit qu’ils tombent dans la trahison des intérêts  nationaux, sans lesquels il n’est point de discipline, soit qu’ils restent –faute bien plus grave et commune à d’autres pays arabes- dans un attentisme égoïste ; tout comme des gens attendraient la dévastation d’un ouragan pour aller ramasser les fruits du verger voisin ! Dans les deux cas, il y a une perte de la réalité et une incapacité marquée à être au niveau de l’impératif technique qui commande la vie actuelle. La réaction enfantine des opposants , fort nombreux, comme des candidats au pouvoir soutenus, qu’ils le sachent ou non, par des puissances étrangères, a été d’espérer que leur numéro sorte dans la corbeille de la loterie tirée au Qatar, à Londres ou au Département d’État –dont Paris, sous Juppé ou Fabius n’est qu’une annexe ! Cet paralysie volontaire est dénoncée dans le discours politique tenu par Bachar el Assad, le plus important depuis des mois non de crise de régime, mais d’assauts conte le pays : nous sommes dans un type d’agression nouveau qui est un mélange de révolution colorée, et d’invasion terroriste étrangère,  où la Syrie sert de terrain d’expérience à ce qui se produirait, à plus large échelle, non pas en Iran hypothétiquement, mais sur de plus grandes étendues eurasiatiques, par exemple. Sorte d’invasion masquée par des querelles d’opposants que l’on accumule, sans souci de cohérence, car le but est l’écrasement du pays, non son « changement de régime » entendu comme changement d’équipe gouvernementale.

  C’est ce qui explique la volonté de Bachar de se maintenir pour sauver l’État syrien que déjà ouvertement les « takfiris » -« dont la pensée est imposée de l’extérieur » disent le caractère irréligieux ; ce qui est absurde, car ce serait dire le pouvoir humain, du maître d’école au père de famille, en passant par celui du directeur de chantier, n’est pas divin, donc impie. Cet argument paresseux, si bien nommé par les Anciens logiciens grecs, est celui des anarchies, et il est trop stupide pour rapporter à celui qui l’émet, et seulement profitable au tireur de marionnettes, du genre de celles tu théâtre javanais ou du guignol de Lyon !

  En tout cas, aucun intellectuel –le terme étant revendiqué, alors qu’il était péjoratif, il y a un siècle de cela !- arabe en particulier n’a su, comme le médecin Bachar qualifier le printemps arabe, dans son discours, « de bulle qui va éclater ». Tout ce qui nous été présenté sous ce nom mérite en effet réflexion : ce à quoi nous invite cette tête syrienne : la Tunisie en fut le berceau, et le résultat est catastrophique, l’Égypte la seconde étape et nous avons, dans ce nouveau jardin, éclairé d’un soleil nouveau, une fois crevé l’orage de l’Ancien Régime, une fleur merveilleuse, inconnue à ce joue, une sorte d‘OTAN arabe  que Nasser eut déracinée comme de la mauvaise herbe, et ensuite la Libye –avec 150.000 victimes civiles et un regret populaire du système social antérieur, et cela monte jusqu’au terme dernier, mais en fait la cause finale, à notre sens, de tout ce bain de sang – avec ses manifestants  qui tirent sur la foule pour ^causer un désordre fatal (cela s’est vu en Tunisie, et nous a été rapporté, sur des témoignages de paysans, dont bien sûr notre élite, qui prend une révolution pour un tour de loterie- ne tient pas compte), c’est la décapitation de la Syrie. La victoire enfin de celui qui veut entrer à Damas, selon une pieuse tradition eschatologique, -laquelle, dans le Christianisme et sous la plume de théologiens comme le Père Suarez au 17ème, citant des  Pères »grecs » (saint Hippolyte etc.) serait Jérusalem  (Al Qods) centre de l’Antéchrist) « non pas métaphoriquement, mais positivement » écrit le Jésuite espagnol !

   L’imagination est une ressource, soit, mais seule la raison est un devoir, et Bachar vient de s’exprimer historiquement –et ceci lui assure, quel que soit son sort personnel- une place considérable qui est justement à l’honneur du fameux système politique qui l’a créé, la pensée ou l’idée vivante, politique de l’État. Il place les Syriens devant un choix : conserver ou abandonner la Syrie, et appelle les assassins à rejoindre la cage du zoo britannique, auprès du Joh, Bull qui les nourrit par émirs domestiques interposés.

    Ce discours de Bachar sur la patrie et ses ennemis, aura une influence régionale, d’abord au Liban où elle isolera les clients de l’Arabie Saoudite, les gens du 14 mars, car en politique, il faut agir avec des buts d’unité et d’efficacité nationale et non pas en affairiste – ; et si les opposants syriens abandonnaient leur attentisme de chômeurs allant pointer à la City  ou à Doha, et se décidaient enfin à mettre leur confiance dans le travail et non point dans l’assassinat des concurrents ? C’est cette marque d’un pays vers la Raison qui donne naissance à une idée de l’État, et le contraire se voit aussi…comme en France.

 
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