La rencontre Assad-Poutine aurait-elle rendu la rencontre Assad-Erdogan hors de portée ?
mars 23, 2023
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par Mouna Alno-Nakhal
Le 16 mars, au lendemain de son arrivée à Moscou pour une visite d’État de trois jours, le président syrien est apparu sur les principales chaînes russes pour répondre à toute une série de questions portant sur la situation en Syrie et dans le monde.
Concernant la Turquie, il a déclaré qu’il n’y aurait pas de rencontre entre le président turc et lui-même à moins que la Turquie ne s’engage à se retirer du territoire syrien et que d’ici là, elle reste une force d’occupation qui parraine des groupes terroristes. Il a aussi renouvelé l’appel au retrait des forces américaines. Par ailleurs, il s’est félicité de la baisse du niveau de tension saoudo-iranienne et de l’intensification prochaine de la présence militaire russe sur le territoire syrien, évoquant une quarantaine de projets communs en cours d’élaboration et qui seront annoncés progressivement.
Le même jour devait se tenir une réunion des vice-ministres des Affaires étrangères des quatre pays impliqués dans le processus d’Astana pour la Syrie. La réunion n’a pas eu lieu et a été reportée sine die.
Pourtant, en décembre dernier le président turc avait déclaré vouloir rencontrer le président syrien en soulignant que le président russe, Vladimir Poutine, était favorable à cette idée. Par la suite, la présidence turque a annoncé que Moscou proposait sa médiation. Et, en effet, le ministère russe de la Défense a révélé le 28 décembre 2022 qu’une réunion tripartite venait d’avoir lieu à Moscou, dans le but de discuter des moyens de résoudre la crise syrienne et des efforts conjoints pour combattre les groupes extrémistes en Syrie. Ont participé à cette réunion le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, le chef des renseignements turcs Hakan Fidan, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, le ministre syrien de la Défense Ali Mahmoud Abbas, ainsi que le chef des renseignements syriens.
Et le 8 mars dernier, suite à sa rencontre avec son homologue iranien, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a fait savoir que l’Iran avait exprimé le souhait de se joindre aux pourparlers entre la Turquie, la Syrie et la Russie et que la Turquie l’avait accepté. Par conséquent, les vice-ministres des Affaires étrangères des quatre pays devaient se réunir le 15 et le 16 mars à Moscou, avant des entretiens entre les ministres des Affaires étrangères à une date ultérieure.
Annonces maintenues jusqu’au 15 mars en dépit du fait que le président syrien avait déjà déclaré qu’il ne céderait pas sur le retrait préalable des forces turques. Si bien que nombre de spécialistes régionaux avaient conclu que l’évolution vers une rencontre directe entre le président turc et le président syrien semblait hors de portée, sauf dans le cas d’un retrait turc du Nord de la Syrie ou d’intenses pressions iraniennes et russes sur Damas vu que le maintien de Erdogan servirait leurs intérêts. Et ce, d’autant plus que les élections présidentielles turques se sont transformées en un conflit régional et international : l’Iran, la Russie et la Chine se tenant aux côtés de Erdogan ; les États-Unis et l’Europe se dressant contre lui ; la majorité des pays arabes et du Golfe ayant choisi de rester dans la zone grise.
En tout cas, le 17 mars le dirigeant de l’AKP, Orhan Miri Oglu, a affirmé que les conditions de Damas sont inappropriées pour la normalisation des relations entre les deux pays. Une affirmation qui révèle le bien-fondé des craintes exprimées par le président Bachar al-Assad en réponse aux questions posées par la chaîne russe RT arabic.1
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Ci-dessous notre traduction d’un extrait de l’entretien accordé par le président syrien à la chaîne RT :
RT : Le tremblement de terre a également frappé des villes turques et aujourd’hui ce n’est plus un secret que des efforts sont faits pour normaliser ce qui peut l’être entre Damas et Ankara. Cette catastrophe commune pourrait-elle accélérer le processus de rapprochement, tourner la page des désaccords et éventuellement pousser à fermer les yeux sur certaines pratiques… N’est-il pas venu le temps de la normalisation des relations entre les deux pays ?
Le président Bachar al-Assad : Le tremblement de terre a frappé le citoyen turc. Il a frappé le peuple. Globalement, je ne pense pas qu’il y ait de divergences fondamentales entre les deux peuples. Le problème est celui des politiciens en Turquie. Ils ont des ambitions personnelles et cherchent à les concrétiser à travers la guerre en Syrie. Telle était la situation au début de la guerre et telle est la situation aujourd’hui. Par conséquent, la réponse à votre question est qu’actuellement seules les élections présidentielles pourraient éventuellement provoquer le tremblement de terre qui changerait la politique turque et pousserait au rapprochement en question. Il n’y a rien d’autre.
RT : Récemment, il a été question d’une rencontre entre le président turc et vous-même sous parrainage russe ou russo-iranien dans le cadre du quatuor d’Astana. Et puisque, comme vous le savez, en politique il n’y a pas d’amitiés ou d’inimitiés permanentes, êtes-vous prêt à rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan ?
Le président Bachar al-Assad : Dans une telle situation, la question logique est de savoir quel est l’objectif d’une rencontre politique à n’importe que niveau que ce soit et quels sont les résultats attendus. Pour nous, la priorité est le retrait de toutes les forces étrangères illégales, ce qui concerne essentiellement les forces américaines et turques puisqu’il il n’y a pas d’autres forces [gouvernementales] illégales en Syrie. Et ce, avec l’arrêt du soutien au terrorisme, ce qui concerne essentiellement Jabhat Tahrir al-Cham et le Front al-Nosra, peu importe les dénominations vu que leurs composants et leurs parrains sont les mêmes.
Or, la dernière proposition turque précédant la réunion des vices ministres des affaires étrangères du quatuor [Syrie-Russie-Iran-Turquie] voulait qu’elle se tienne sans aucun ordre du jour, sans aucune condition préalable de l’une ou l’autre des parties et sans aucune attente particulière. Auquel cas, quel serait le but d’une telle réunion ? Pourquoi devrions-nous y participer ? Pour prendre des photos ? C’est pourquoi ils prétendent que la Syrie pose des conditions maximalistes. En l’occurrence, notre exigence du retrait des forces turques est ferme et ne changera pas. C’est une question nationale et non une question politique. De plus, nous demander de nous rendre à une réunion sans que nous sachions pourquoi et comment est en soi le problème. Nous, nous essayons de fixer un ordre du jour clair.
RT : Est-ce que cela signifie que la réunion des vice-ministres du quatuor, prévue pour demain, n’aura pas lieu ?
Le président Bachar al-Assad : Nous insistons pour qu’il y ait un ordre du jour clair et, sinon, que la Syrie impose la clause du retrait. Autrement dit, s’il n’y a pas d’ordre du jour, le seul ordre du jour pour la partie syrienne sera le retrait turc de Syrie.
RT : Monsieur le président, au cas où les conditions ou la vision syrienne seraiet réunies, la rencontre entre vous et le président turc aura-t-elle lieu avant ou après les élections [présidentielles] turques prévues le 14 mai ? Il se dit que cette rencontre, qu’elle ait lieu ou pas, influencera grandement les élections turques qu’elles soient présidentielles ou parlementaires. Ici, le timing est très important. Êtes-vous prêt à offrir un atout électoral au président Erdogan ?
Le président Bachar al-Assad : Pour qu’il y ait rencontre entre deux parties, il doit y avoir quelque chose en commun. La priorité de l’État turc et du président turc, ce sont les élections et rien d’autre. Tout est mobilisé au service des élections. Quant à la Syrie, la priorité est le retrait des forces turques et, par conséquent, la restauration de sa souveraineté [sur son territoire]. Tout doit servir cet objectif. Alors, où est la convergence ? Il n’y en a pas, à moins que les deux priorités se rejoignent. En d’autres termes : si le retrait des forces turques mène à la victoire de Erdogan aux élections présidentielles, nous n’y voyons pas de problème. Mais jusqu’à présent nous ne voyons pas de convergence, chaque camp travaillant avec des priorités différentes et c’est là que réside le problème.
RT : Mais ce n’est pas exclu ?
Le président Bachar al-Assad : Bien sûr. Si, comme je viens de le dire, les conditions du retrait sont remplies, la rencontre pourrait avoir lieu aujourd’hui ou demain. Je veux dire que le timing n’est pas un problème et qu’en ce qui nous concerne, il n’est pas possible de fixer la date d’une rencontre [au sommet] si nos conditions ne sont pas effectivement respectées.
RT : Comment voyez-vous la situation interne de la Turquie, alors que les six partis de l’opposition turque semblent plus ouverts à Damas et à sa vision que le parti gouvernemental de la justice et du développement [AKP] ?
Le président Bachar al-Assad : Depuis le début de la guerre, nous avons essayé de ne pas faire partie des luttes internes en Turquie, abstraction faite de nos accords et désaccords avec certaines forces. Ce serait une grave erreur de placer notre cause nationale dans les dédales de la politique d’un pays étranger car cela reviendrait à la minimiser alors qu’il s’agit pour nous d’une question majeure.
RT : Le ministre turc de la Défense a déclaré que la présence de l’armée de son pays en Syrie n’est pas une occupation telle que vous la décrivez et qu’Ankara attend que Damas témoigne de sa compréhension quant à la réaction du gouvernement turc face aux unités kurdes. Comprenez-vous les inquiétudes du gouvernement turc quant à ce qu’il qualifie de propension au séparatisme qui menace aussi bien la sécurité nationale turque que l’unité et la souveraineté de la République arabe syrienne ?
Le président Bachar al-Assad : Si ce n’est pas une occupation, alors qu’est-ce que c’est ? Une réponse à une invitation syrienne ? Quelle est la logique de sa déclaration ? Je ne sais pas sur quelle loi il s’appuie. Même les lois antérieures à Hammourabi ne lui seraient d’aucun secours, à moins qu’il ne soit reparti vers l’époque des lois romaines lorsque les pays déterminaient leurs frontières en fonction de leur force militaire. Quant à la compréhension attendue de notre part, il ne dit pas la moitié de la vérité mais tout son contraire. En tant que soldat, j’aurais aimé qu’il ait le courage de dire cette vérité qui est qu’avant la guerre, et depuis 1998, il n’y avait pas de problème aux frontières. Il y avait l’accord d’Adana, de la compréhension et une entente presque totale sur la sécurité. Il aurait dû avoir l’audace de dire que la détérioration actuelle de la sécurité est engendrée par la politique turque et par Erdogan en particulier. Ce qu’il doit comprendre c’est que c’est eux qui ont mené à ce résultat. Il a deux dossiers principaux sur les bras : la sécurité et les réfugiés. En tant que problèmes turcs, les deux sont produits par l’AKP dirigé par Erdogan.
RT : Vous avez mentionné l’accord d’Adana. Cet accord ne justifie-t-il pas la présence turque dans les territoires syriens. Ils disent protéger leur sécurité nationale selon un accord qui leur permet une intervention sécuritaire sur 5 Kms en cas de besoin. Maintenant, ils demandent 30 kms. La question est : y a-t-il un accord ?
Le président Bachar al-Assad : Premièrement, pour être juridiquement précis, il s’agit d’un accord de sécurité qui n’a pas été ratifié par le Parlement syrien. Deuxièmement, il y est question de poursuivre d’éventuels terroristes sur une bande de 5 kms le long de la frontière. Il n’y a pas eu de poursuites parce que la situation était excellente, parce qu’il y avait un État syrien présent à la frontière, une armée et une police de la sécurité qui accomplissaient leur devoir de telle sorte que nous n’avons pas eu besoin d’appliquer la clause concernant ce sujet. Par conséquent, aujourd’hui, ils se servent d’un problème qu’ils ont eux-mêmes créé pour l’exploiter par le biais de cet accord.
RT : Nous savons bien que le président Poutine essaie de servir de médiateur et de trouver une solution. Que vous a-t-il dit lors de votre rencontre au Kremlin ? Vous a-t-il éventuellement donné des garanties concernant le retrait de la Turquie au cas où la Syrie normaliserait ses relations, ce qui deviendrait un atout électoral pour Erdogan ?
Le président Bachar al-Assad : La politique russe est une politique réaliste. Il n’a pas été question de garanties, probablement parce qu’il est de notoriété publique que personne ne peut garantir la politique de Erdogan au-delà de quelques jours. Il la modifie en permanence tout en la maintenant dans un cercle vicieux. Donc, je ne pense pas que quiconque en ce monde puisse donner de telles garanties.
RT : Mais, récemment, il y a eu un changement qui pourrait être positif. Il [Erdogan] s’est dit prêt à s’ouvrir à la Syrie et à renvoyer les réfugiés.
Le président Bachar al-Assad : Quel est le calendrier de cet engagement ? Que sera la politique turque après les élections présidentielles ? Personne ne le sait. Il n’y a aucun engagement. Il ne s’agit que de tactiques à brèves échéances pour atteindre des objectifs turcs, non des objectifs syriens. C’est pourquoi il n’y a pas eu de telles garanties russes et nous ne pouvons demander à quiconque de nous en donner.
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La Syrie devrait témoigner de la compréhension à l’égard des angoisses sécuritaires de la Turquie ! Vraiment ?
C’est en effet ce qu’a déclaré le ministre turc de la Défense suite au maintien des conditions syriennes. Il demande la compréhension des Syriens, alors que tout au long des 12 dernières années de la guerre, destinée à anéantir leur État, tout passait par la Turquie de l’aveu même de l’ex-Premier ministre qatari, Hamad Ben Jassem ou HBJ :
« Dès que les choses ont commencé en Syrie, je me suis rendu en Arabie Saoudite à la demande de son altesse père. J’ai rencontré le roi Abdallah, que Dieu lui accorde Sa miséricorde. Il m’a dit : ‘Nous sommes avec vous, vous avancez, nous coordonnons, mais vous prenez les choses en mains’. Ce que nous avons fait. Je ne voudrais pas entrer dans les détails… Nous possédons des preuves complètes sur ce sujet. Tout passait par la Turquie, tout se faisait en coordination avec les forces américaines, les Turcs, nous-mêmes et nos frères saoudiens. Tous étaient présents via leurs militaires ».2
De ce fait, c’est quand même la Turquie qui a joué le plus abominable des rôles dans la sale guerre contre la Syrie aidée en cela par la longue frontière terrestre de 822 kms entre les deux pays, bien que la Syrie ne reconnaisse pas la souveraineté de la Turquie sur le sandjak d’Alexandrette syrien devenu quasiment la province turque de Hatay par la grâce du Mandat français…
En effet, si cette frontière n’avait pas été ouverte à tous les terroristes de la planète dans l’objectif d’un « regime change » nécessairement armé et violent vu la résistance de l’État syrien et de son Président aux menaces et aux tentations, le cauchemar daechien ne se serait pas concrétisé, le Nord syrien n’aurait pas explosé, Alep n’aurait pas été pillée3, Idleb ne serait pas tombée aux mains d’obscurantistes destructeurs et vénaux, la région d’Al-jazira ne serait pas la proie de séparatistes soutenus par une deuxième bande de pilleurs de pétrole et de blé venus d’un lointain nord américain, sa terre fertile n’aurait pas enduré la stérilité de la soif, ses oliviers et ses trésors millénaires n’auraient pas été déracinés, les médias ennemis arabes et occidentaux n’auraient pas réussi le lavage de cerveaux de leurs auditeurs et lecteurs, des centaines de milliers de Syriens auraient échappé à d’indescriptibles souffrances et l’armée syrienne aurait pu mieux protéger le Sud syrien des ennemis attendus et inattendus.
Mais cette frontière a été largement ouverte et le régime turc est donc devenu la source principale du malheur des Syriens jusqu’à occuper la moitié de la Syrie grâce au prétendu état islamique et aux Frères Musulmans, avec toutes les conséquences de l’obscurantisme et de l’opportunisme des uns et des autres. Aujourd’hui, la Turquie n’occupe plus que 10% du territoire syrien. Ce qui n’a résolu qu’une infime partie des problèmes qu’elle a largement contribué à engendrer vu la poursuite éhontée de la turquification avancée des régions qu’elle occupe, le pillage des ressources syriennes énergétiques et alimentaires par les États-Unis, le maintien de leur entraînement de milices terroristes armées dans la zone syrienne connue sous l’appellation 55, à partir de la base militaire qu’ils ont créée à Al-Tanf, la répétition des raids israéliens sur le sud et le nord du pays sans aucune condamnation de l’Occident collectif, lequel maintient ses sanctions illégitimes et inhumaines, le tout en dépit du séisme destructeur qui a frappé la Syrie, tout comme il a frappé la Turquie, à l’aube du 6 février dernier.
Devant autant de méfaits, le ministre turc de la Défense voudrait que la Syrie témoigne de la compréhension à l’égard de son gouvernement ? Alors que la question logique est que cherche la Turquie ? Cherche-t-elle à normaliser sa relation avec la Syrie tandis que le canton qu’elle parraine dans nord-ouest de la Syrie se chargerait sournoisement de concrétiser ses plans et, par conséquent, prolongerait son occupation d’une manière ou d’une autre ?
Et que cherche Erdogan ? Le Syrien, Naram Sarjoun, a-t-il raison lorsqu’il écrit :
« Il y a ceux qui soutiennent que la Syrie, la Russie et l’Iran sont intéressés par le sauvetage de Erdogan via sa victoire aux prochaines élections présidentielles ; d’une part, parce qu’il dit vouloir retirer ses forces du territoire syrien ; d’autre part, parce que sa survie serait préférable aux courants turcs extrémistes dont le touranisme est plus dangereux et qui seront au cœur de l’attaque de l’OTAN pour poursuivre ce que Erdogan a commencé. Et il y a ceux qui croient que Erdogan est un ami de la Russie et de l’Iran et qu’il veut devenir l’ami de tous en rétablissant l’équation du « zéro problème ». Or Erdogan n’est ni l’ami de la Russie, ni l’ami de l’Iran. Il est l’homme placé par l’Occident pour servir de pont vers ces deux pays et il n’y a pas mieux que lui pour jouer ce rôle. Il possède les cartes géographiques, démographiques, historiques et économiques qui lui permettent de remplir cette mission. Et il n’est certainement pas un ennemi des États-Unis.
Erdogan, a été chargé de détruire l’Iran et la Russie – en particulier – en Syrie qu’il s’est promis comme récompense suite à l’introduction de vagues incessantes d’islamistes afin de détruire l’État syrien ainsi que la société syrienne. S’il avait réussi sa mission, l’Iran serait sorti par la force de Syrie et, par conséquent, du conflit avec Israël et l’Occident, puisqu’il aurait été repoussé à des milliers de kilomètres des frontières de la Palestine sans la possibilité de contrer Israël et de négocier d’égal à égal avec les États-Unis. De même, la chute de l’État syrien et la prise de contrôle du pays par la prétendue opposition, laquelle concentre son poids politique et son corps militaire en Turquie, aurait sorti la Russie de la mer Méditerranée et du Levant pour toujours, en plus de son siège par d’interminables ceintures islamistes »4. Par conséquent, ceux qui ont exprimé leur admiration devant la réception en grande pompe du président Bachar al-Assad par Moscou, alors qu’à leur avis « il doit tout à Poutine », feraient mieux d’essayer de comprendre le rôle tenu par ce courageux petit pays, son armée, son peuple et son président. Quant aux soi-disant révolutionnaires syriens qui prétendent sur toutes leurs ondes, gracieusement offertes par les ennemis de leur patrie, que Bachar al-Assad a vendu son pays et sa souveraineté à la Russie, ils finiront par comprendre que tel n’est pas le cas, s’ils ne l’ont déjà compris et même toujours su…
Mouna Alno-Nakhal