Aller à…
RSS Feed

« La Russie et ses « partenaires » de l’Ouest »


Géopolitique

La Russie et ses « partenaires » de l’Ouest
19 septembre 2016 Géopolitique Petrus Lombard

image: http://reseauinternational.net/wp-content/uploads/2016/09/serguei-lavrov-et-john-kerry-1728x800_c.jpg
La Russie et ses « partenaires » de l’Ouest

ob_6e266f_explosion-dun-baril-a-alep
Le gouvernement russe s’acharne encore et encore à refaire la même chose, et espère obtenir des résultats différents. Le gouvernement russe continue de passer des accords avec Washington, et Washington les trahit toujours.

Le tout dernier exploit de ce qu’Einstein qualifiait de folie, est le dernier accord de cessez-le feu en Syrie. Washington l’a rompu en envoyant l’US Air Force bombarder une position des troupes syriennes. Ils ont ainsi tué 62 [au moins 100, au moment où je traduis, NdT] soldats syriens, en ont blessé 100, et ont ouvert la voie permettant à ISIS de reprendre son attaque.

La Russie a pris au dépourvu Washington en septembre 2015, quand les forces aériennes russes envoyées bombarder les positions d’ISIS en Syrie, ont ainsi permis à l’armée arabe syrienne de reprendre l’initiative. La Russie avait guerre gagnée contre ISIS, mais elle s’est repliée de façon inattendue, avant que le travail ne soit achevé. Cela a permis aux USA ou à ses agents, de réapprovisionner l’ISIS pour qu’il reparte à l’attaque.

Comme ça, les Russes ont dû revenir en Syrie. Dans l’intervalle, Washington s’était lui-même immiscé là-bas. Les attaques aériennes russes contre ISIS sont désormais plus compliquées, bien qu’elles se passent dans les cieux syriens. Les Russes informent Washington de leurs plans d’attaque contre ISIS, et Washington prévient ISIS et peut-être la Turquie, qui a abattu un avion russe. Malgré cela, l’armée arabe syrienne a gagné du terrain.

Mais à chaque fois, la victoire a été contrariée par des « pourparlers de paix » ou un « cessez-le-feu », mis à profit par les USA pour renforcer et regrouper les forces terroristes. De ce fait, la guerre que la Russie et la Syrie auraient déjà dû gagner se poursuit, et avec une nouvelle donne. À présent, Washington a attaqué de front l’armée arabe syrienne.

L’US Army dit qu’elle pensait bombarder ISIS. Réfléchissez à cela une minute. Les USA prétendent être une superpuissance militaire. Ils épient le monde entier, même les courriels personnels et les appels sur téléphone cellulaire de leurs vassaux européens. Or, en quelque sorte, tous ces moyens d’espionnage n’ont pas permis de faire la différence entre une position connue de l’armée arabe syrienne et ISIS. Si nous pensons cela, nous devons conclure que les USA sont incompétents sur le plan militaire.

Voici ce qui s’est passé : Avant le dernier « cessez-le-feu », les Russes pouvaient attaquer les djihadistes soutenus par les USA, mais les USA ne pouvaient pas attaquer ouvertement les forces syriennes, ils laissaient cela à leurs mandataires djihadistes. Les USA ont profité du « cessez-le-feu » pour créer un précédent, ils ont attaqué directement l’armée arabe syrienne.

Les Russes, qui avaient presque la guerre a gagné, ont eu l’attention détournée par des « pourparlers de paix » et des « cessez-le-feu » dont Washington a profité pour s’impliquer directement dans le conflit.

Il est mystérieux que le gouvernement russe estime avoir un intérêt commun avec Washington dans ce qui sortira de la guerre en Syrie. L’intérêt de Washington est d’éliminer Assad et de plonger la Syrie dans le chaos qui règne en Libye et en Irak. L’intérêt de la Russie est de stabiliser la Syrie, d’en faire un rempart contre la propagation du djihadisme. Il est extraordinaire que le gouvernement russe soit si mal informé qu’il pense avoir un intérêt commun avec Washington dans la lutte contre le terrorisme, alors que le terrorisme est l’arme dont se sert Washington pour déstabiliser le Moyen-Orient.

Comment les Russes peuvent-ils avoir la mémoire si courte. Washington avait promis à Gorbatchev que s’il permettait la réunification de l’Allemagne, l’OTAN ne bougerait pas d’un pouce vers l’Est. Le régime Clinton a pourtant placé l’OTAN à la frontière de la Russie.

Le régime George W. Bush a violé le Traité ABM en s’en retirant, et le régime Obama a installé des bases de missiles à la frontière de la Russie.

Les néocons se sont désengagés de ne pas utiliser en premier les armes nucléaires et les ont élevées au rang de première frappe préventive dans la doctrine de guerre US.

Le régime Obama a renversé le gouvernement ukrainien et installé un gouvernement fantoche US dans une ancienne partie constitutive de la Russie. Ce gouvernement fantoche a lancé une guerre contre les populations russes d’Ukraine, ce qui a suscité des mouvements de séparatistes que Washington a fait passer pour l’« invasion et l’annexion russes ».

Néanmoins, le gouvernement russe pense que Washington est un « partenaire » avec qui il partage des intérêts communs.

Allez comprendre.

Paul Craig Roberts

Ancien Secrétaire Adjoint au Trésor attaché à la politique économique, Paul Craig Roberts a aussi été rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week, Scripps Howard News Service et Creators Syndicate. Il a obtenu de nombreuses affectations universitaires.

Original : www.paulcraigroberts.org/2016/09/17/russia-has-no-partners-in-the-west-paul-craig-roberts/
Traduction Petrus Lombard

En savoir plus sur http://reseauinternational.net/la-russie-et-ses-partenaires-de-louest/#dliDCGlgOq6ZYjWI.99

0 0 votes
Évaluation de l'article

S’abonner
Notification pour

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x