La steppe bédouine aujourd’hui toute entière zone de violents combats zone pleine
août 20, 2017
Copie de mon article sur Milcha.com et bonne lecture pour une région de Syrie :
simone lafleuriel-zakri
Date : 19 août 2017
Syrie des villes et Syrie des champs,
?
Syrie bédouine
un amour trop souvent… meurtrier…
Syrie bédouine, tant parcourue et tant aimée, racontée sous toutes ses formes, et au joli temps des Mandats mais déjà bien avant…
Syrie au coeur…de l’information-désinformation, manipulation,mais aussi, ré-information
Syrie entre désinformation et réinformation… Depuis toutes ces longues et terribles dernières six années, les nouvelles qui, dans les médias ou sur la Toile, nous parlent de la Syrie sont surtout, hélas, de ces combats qui, jour après jour, meurtrissent inexorablement le pays. Information, désinformation, réinformation, manipulation …Sans trêve, elles cohabitent…Pour s’y retrouver dans ce flot continu de faits où même les plus avertis, les meilleurs et vrais analystes du pays parfois hésitent à retrouver la vérité, il nous est, quand même, possible de nous rendre sur des sites d’information repérés dès le début. Reconnus pour leur fiabilité, et de quelques vrais connaisseurs de la région, de ceux et de ceux qui décodent aussi, ils essaient de rendre compte, inlassablement, de ce qui se passe vraiment entre Méditerranée aux rives de l’Euphrate, des Monts du Taurus au Golan et de ses cimes toujours enneigées du Jebel ash Sheikh.
Ce sont informations d’experts de vrais amoureux de la Syrie, mais qui, eux, sont ignorés des médias qui, depuis toutes ces années de leur désinformation sur la Syrie, leur refusent l’accès à leurs plateaux ou à leurs pages « International». La Syrie pourtant est bien leur pays. Ils y résident toujours ou ils l’ont quittée de leur plein gré ou s’en sont, ces temps, éloignés pour un exil qu’ils espèrent provisoire. D’autres y ont séjourné pour certains, pour raisons d’études, de travail, de recherches ou par simple goût de la découverte. ils ont acquis une bonne connaissance du terrain, ont appris à bien connaître toute la région et son environnement le plus large, comme sa très longue histoire. Ils ont essayé patiemment de s’y retrouver dans la diversité de la société. lls sont en contact permanent avec les proches restés au pays, ont écumé les sites de la Toile, travaillent sans relâche pour dénicher l’info vraie, la bonne localisation, l’explication plausible, la thèse vraisemblable et celle qui pose question. C’est celles qu’il faut alors commenter, expliquer ou celles pour lesquelles il faut se résoudre à ajouter des points : points d’interrogation ou de suspension !Les nouvelles transmises, le plus souvent hélas, situent détaillent, expliquent des terribles combats qui meurtrissent les grandes villes, défigurent la côte, saccagent les rives de l’Oronte ou de l’Euphrate : des informations qui nous arrivent heure par heure mais ne se ressemblent presque jamais.
Mort sur l’Euphrate,
le lac Assad du haut de à Qalaat jabar
la mort comme sur l’Oronte et tout au long du Barada…l’horreur partout présente
Si parfois elles sont source d’espoir ou de soulagement, ces informations disent encore, et trop souvent, l’horreur. L’horreur racontée, mais en passant très vite, dans les médias sélectifs. Ces intervenants sur la Toile nous alertaient déjà, et cette horreur qu’ils dénonçaient était rarement entendue ; celle qui, presque indicible, car par trop insupportable, sévissait il y a peu au coeur d’Alep l’Ancienne, fond encore sur et aux abords immédiats de Damas et dans son oasis, suit tout le cours de l’ Oronte jusqu’à l’entrée du fleuve rebelle (lui avant tous les autres (sic) en Turquie. Ces jours, elle portait même dans l’actualité, une petite cité syrienne si modeste -mais aux eaux sulfureuses- Darkouche.
L’horreur encore s’installa très vite sur les bords de la Méditerranée, des hauteurs de Kassab à celles qui, de Lattaquieh, mènent par des routes sinueuses à la forteresse de Saone, le château de Saladin : tous lieux aujourd’hui en paix retrouvée mais relative, tout comme encore le long des cimes qui dominent la vallée du Gharb, son long versant oriental. Elle plane, omniprésente sur Jisr ash Shougour, devenue plaque tournante de la Turquie en Syrie pour les mouvements de gangs sanguinaires bien armés et protégés.L’horreur dont le souvenir aujourd’hui s’éloigne un peu, régna avec, en Syrie, une brutalité plus que coutumière, pour de trop longues années près ou dans Homs ou dans Hama et dans la Salamiyé des Syriens ismaéliens.
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Salamiyé: le tombeau des Agha Khan
L’horreur, encore elle, n’épargna pas, non plus, tout au nord, le Mohafazat d’Hassaké et Qamichli, deux villes, bien avant, plutôt ignorées des médias, mais autrefois champs si prisés des archéologues. A partir des années 1920, dans la région sous Mandat, ces archéologues occidentaux comme les officiers français avaient même à Hassaké leur bureau de poste. Le préposé un peu isolé au milieu d’une population paysanne, ou bédouine, offrait toujours un délicieux café à ces savants aux goûts pour les pierres anciennes si particuliers. C’était pour lui une nouvelle occasion d’entamer la conversation avec ces étrangers aisés, aux yeux toujours rivés à son sol, mais si assidus et assez nombreux à venir escalader le moindre des monticules dominant le terrain. L’horreur se répandit encore, et très vite, dans toute la steppe si proche, au coeur même de la badia, et s’incrusta dans l’ensemble du Hamad bédouin, proche des rives de l’Euphrate. Sans aucune période de trêve, elle y sévit toujours, atroce, tout au long du cours du fleuve, aux rives aujourd’hui défigurées. Ses terres ancestrales parcourues par les tribus sont désormais atrocement dévastées : les villages si nombreux sont occupés, les habitants persécutés, ses sites historiques si prestigieux, retournés, pillés, vandalisés…
Horreur, terreur, abomination toujours en action de Jarablous, ou d’Al Bâb à Raqqa et partout déchaînées à l’est jusqu’à Tell Hariri-Mari en passant par les villes antiques jumelles Halabiyé -Zalabiyé, et partout se jouant des frontières…
Meurtres en masse, terreur, destructions, mises en esclavage : dévastation de Raqqa devenue antre de l’enfer, mais comme à Deir ez Zor, Mayyadin, Boussaïra, Bugros, Al Kishkiyé, Abou Hamam…et en revenant vers l’ouest de Soukhneh à Arak… Mort sur les pistes ancestrales, et mort sur les rives du Balikh du Jaghjagha, du Khabbour…et aux environs de leurs eaux devenues si rares, dans les bourgs agricoles, dans les ex marchés bédouins…Mort en masse dans les tribus dont ces centaines d’hommes de la tribu des Chaittat dans la région de Mayaddin. L’horreur encore sur le fleuve et ses célèbres affluents.
Le Balikh, le Jaghjagha et le Khabour
Vous avez dit Balikh, Jaghjagha, Khabour ?
Tutul: Tell Bia et royaume du Dieu Dagan sur le Balitkh
Oui, ces cours d’eau syriens et aux noms mythiques…et que l’on retrouve cités dans tous les récits de voyageurs de la steppe syrienne depuis au moins le début du 19e siècle…Vous avez dit le Jaghjagha ? Mais oui enfin ! Et j’ai bien précisé aussi mytique que le Tigre et l’Euphrate, et comme ces deux autres. Et oui… les rivières Balikh, Jaghjagha et la Khabour et leurs rives comme autant de… paradis d’autrefois, mais aux eaux de plus en plus raréfiées et aujourd’hui plongées dans le chaos
« Ah, le Khabour : – Boussaira n’ayant rien donné, nous allâmes à Mayyadin, plus au sud…les environs de Mayaddin s’avèrant décevants…C’est à Bousseira qu’eut ma première rencontre avec le Khabour qui, pour moi, n’avait été à ce jour, qu’un nom…« – Le Khabour est-ce cet endroit où l’on trouve des centaines de tells ?-Oui et si on n’y trouve pas les tells que je cherche, nous irons sur le Jaghjagha… » Echanges, à l’étape d’Hassaké, au nord dans la steppe, entre une romancière et un archéologue. Premier« camping »automnal, et sous tente, de l’expédition britannique des Mallowan : Max et Agatha à Mayaddin…En ces années 1920, dans une Syrie encore Bilad Cham, représentants militaires et civils des Mandats britannique et français se côtoyent, mais pour mieux se partager la région de la steppe. Ils y contrôlent les mouvements des tribus pour mieux déterminer leurs zones de parcours respectives, connaître leurs alliances, tabler sur leurs désaccords, observer leurs acccrochages et leurs « encore » razzous, surveiller les abords des puits de pétrole déjà en action…Des tentatives des tribus pour conserver leurs ressources pétrolières, un méhariste, en postee Palmyre à Arak en fit le sujet de son roman d’aventure : Le Roi des sables. Publié en 1939, il raconte un pseudo incendie des puits par des nationalistes et le héros du roman capitaine des méharistes déclare « … le pétrole franco-anglais brûle en ce moment sur des centaines de kilomètres…cette carte représente le tracé du pipe -line….tel qu’il existe de Kirkouk à Haditha..le dernier poste se trouve après Haditha, vers nous, de l’autre côté de l’Euphrate…sur le sol syrien…puis vient la station de pompage de Homs, où le pipe-line travers l’Oronte…»
Historiens, géographes, militaires dont les corps de méharistes espions, agents et… archéologues, ou de toutes spécialités à la fois, les occidentaux sont déjà sur place mais… depuis des années…des siècles même. Le plus célèbre et le plus original d’entre les historiens-archéologues est sans doute l’ingénieur allemand à la présence incontournable..le Baron Von Oppenheim présent entre Khabour et Jaghjagha au nord d’Hassaké dès la fin du 19eme siècle. Envoyé en Syrie pour y surveiller la construction du chemin de fer Berlin-Bagdad, ce baroudeur d’Afrique et d’Orient est devenu le grand connaisseur en particulier des populations diverses de Syrie du Nord et de la steppe en particulier. Locales ou souvent déjà déplacées par les conflits et les exactions sanguinaires du pouvoir ottoman, et kurde, arménienne, circassienne, elles sont toutes plutôt installées, dans les villes et les villages, mais mélées dans la steppe aux bédouins des nombreuses tribus. Le Baron est passionné par les us et coutumes de ces sociétés multiples dont la bédouine qui, plus que toutes les autres, a toujours fasciné ces Occidentaux, surtout par leur histoire multi-millénaire. L’Allemand s’est fait des amis parmi leurs chefs dont ceux influents des grandes tribus : les puissants chefs Anazés, à l’ouest dans la Chamiyé, les Chammar aussi et l’omniprésent Cheikh Ibrahim Pacha, par exemple. L’aide des cheikhs de cette puissante tribu et mille de ses chameaux et cinq cent cinq bédouins seront requis pour, d’Alep, aller installer dans la vallée de la rivière Khabour le chantier de fouilles du baron. Il se fait seconder par des historiens de l’Orient arabe, et de Libanais cultivés et francophones. Parfait arabisant, il devient archéologue parmi déjà les plus célèbres : les britanniques Hogarth, Wolley, tous deux liés au site de Carchemish. L’Allemand est le découvreur du site de Tell Halaf et de la ville antique de Guzana. Plus tard, le grand spécialiste anglais des premiers temps de la Mésopotamie : l’autre archéologue lui aussi britannique et assistant puis égal en réputation des trois autres : Max Mallowan connait déjà bien la région…Sur les pas de ses prédécesseurs, il a rendu en compagnie d’Agatha devenue son épouse depuis peu, et désormais Agatha Christie-Mallowan, une longue visite au Baron, à Berlin, dans son musée privé, où il veille sur ses précieuses découvertes..dont la statue de « sa Vénus » Ishtar déesse de la terre. A sa suite, Mallowan visite un à un dans la même jéziré syrienne, les sites par centaines : des sites romains ou byzantins parmi les plus récents, sans intérêt pour lui, aux plus anciens datés des premiers temps du paléolithique, et à ceux, mésopotamiens, qui le passionnent.
Sa romancière d’épouse, elle, se plait d’emblée sur les rives de l’Euphrate et de ses affluents : des paysages baignés par ces rivières alors si riantes dont celles de la Khabour, si verdoyantes au printemps. Les cheikhs viennent en visite sur le site, les femmes arméniennes des villages ou kurdes viennent se faire soigner ou apportent légumes, volailles, oeufs. C’est le temps des mandats. Les officiers anglais ou les méharistes français tous déjà installés dans la steppe, apportent leur aide. De prestigieux archéologues sont déjà à l’oeuvre : Seyrig, directeur des Antiquités, André Parrrot installé sur le grand site de…Mari! Agatha témoigne et consacre même en 1946 une oeuvre entière à sa vie quotidenne en Syrie du nord dans les années 1930: ‘Come and tell me how you live…in Syria :…« je me souviens d’une colline couverte de l’or de son parterre de marguerites et, si je ferme les yeux, je peux sentir, tout autour de moi, le parfum des fleurs de la steppe fertile nous avions là-bas, une vie très heureuse. »
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l’Euphrate et ses iles
Et ces jours derniers…
« l’armée syrienne a repris Soukneh…Elle s’approche de Deir-ez- Zor… »
Qui d’entre nous, pourrait aujourd’hui situer, sur la carte de Syrie du nord, tous ces sites de la steppe, dans la badia syrienne, s’y retrouver sur ces toponymes divers et variés de la partie de la Chamiya.et ses zones nord centrale et sud :l le Hamad. Entrés pour leur malheur d’ailleurs, dans notre actualité, ils sont même maintenant évoqués dans les médias, mais moins pour les parcours des troupeaux moutonniers ou les élevages de chameaux et de chevaux de race, que pour leur proximité des puits gaziers et pétroliers occupés par les bandes de rebelles qui en exploitaient encore les gisements. Chaque jour, heureusement, ils perdent du terrain devant l’avancée des troupes syriennes. Il nous était quand même assez inattendu d’entendre, soudain, mais à propos de l’Irak, et de la prise de Mossoul, un de ces spécialistes auto-déclarés du Moyen Orient, installé sur un plateau télé, cherchant dans ses notes et y trouvant enfin ce site sur zone de combat : Mayaddin.ET voilà Mayaddin présentée pour les auditeurs du JT 20 heures, comme la prochaine « importante » ville syrienne où vont probablement s’installer, selon les explications de l’intervenant sur le dossier syrien (sic), les «rebelles» chassés de Raqqa, menacés à Deir ez Zor et en mal de capitale où reloger (sic)les chefs rescapés de leur « califat » et une nouvelle « terre promise » comme il est arrivé à Idlib trop proche de la frontière turque à l’ouest d’ Alep ! Peu de citadins syriens, s’intéressaient, kan ya ma kan, ces années encore paisibles, à Arak, Soukneh ou Mayaddin. On peut assurer sans se tromper que peu allaient, en plus, flaner et s’attarder le long de la route ou des pistes, de Palmyre aux rives de la Khabour et moins encore à celle du Jaghjagha. Et même plus près de Palmyre, il fallait l’indispensable GPS pour rejoindre le site paléolithique d’Al Kowm dans son oasis, ou les vestiges des deux châteaux ommayades du désert. Nous passions à l’est, et sans trop nous y arrêter, par Arak, Soukhneh, Qabajjeb et Ash Shola pour faire halte à Deir ez Zor.
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Deir ez Zohr : le souk
Printemps-été 2017 dans la Badia syrienne : Arak…Soukneh..Deir ez Zor…Mayaddin…
« …Arak, ils ont à Arak…
L’armée syrienne a repris Arak…Puis elle se dirigent vers Soukhneh…Elle avance à l’est de
Mayaddin !»
A moins d’une dizaine de kilomètres un peu plus bas, est pourtant au centre d’une pléiade de prestigieux sites antiques… Mais qui, à l’exception des archéologues distingués ou de pétroliers en ballade au désert et mandataires aux trousses des tribus avaient envie d’installer, comme les Mallowan-Christie « leur camping à Mayyaddin »..? De Homs à Abu Kamal et de Raqqa à la frontière de l’Irak, ils sont pourtant depuis la plus haute antiquité, aux carrefours nord-sud et ouest-est, et terres de passage et de haltes, routes de tous les plus juteux commerces et sur l’ensemble du territoire majoritairement bédouin. C’est le cas pour ce gros marché agricole de Soukneh actuellement dans l’actualité tragique, mais connu pour accueillir depuis des siècles les marchands venus à la rencontre des éleveurs de la steppe. Avant d’être cette cité dans la zone des puits pétroliers, et décrite par Al Battûta comme dotée de bains et peuplée d’une communauté chrétienne, elle était devenue bourgade plutôt poussièreuse dans un paysage assez aride. Ces cités à proximité de sites antiques et le long de pistes fréquentées furent depuis très longtemps repérées par des conquérants divers. Mais elles furent aussi trop souvent dévastées, pillées, puis perdirent leur importance ou abandonnées à leur triste sort par des populations déprimées, et désertées comme le fut l’helléniste puis romaine Doura Europos. Ravagée, ruinée, sa population décimée ou chassée, en un temps lointain, par l’envahisseur parthe combattant Rome, Doura, sur le court moyen de l’Euphrate :une ville agréable, coquette, fut abandonnée ensuite, et retrouvée par hasard en 1920, lors d’une incursion dans ses ruines, de mandataires britanniques faisant face aux Français, et fut rapidement fouillée par des archéologues alertés par l’apparition de sa synagogue ornée de fresques et dissimulée par un mur qui soudain effondré, en révela la rareté et l’inestimable beauté.
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Résafé avant le pillage
Steppe syrienne, cités caravanières : le rôle incontournable…des tribus
Il est peu courant ces temps de tous les dangers pour la Syrie toute entière de voir arriver dans l’actualité des informations sur la région des bédouins syriens. Et tous de raconter que l’on ne sait que peu de choses précises sur les tribus syriennes, sur leurs importances passées et actuelles, leurs étapes et niveau actuel de leur sédentarisation, leurs liens politiques nationaux ou internationaux, les particularités de leur intégration dans la vie économique ? On le sait mieux depuis le 19eme siècle à ces jours…et sur leur évolution assez documentée au long des périodes : ottomane, mandataire, de l’indépendance : De tout temps les espaces de la steppe furent convoités, recherchés, exploités, menacés, mis sous contrôle et protection très intéressée de puissances occupantes…dont la dernière très agissante fut la mandataire… car il faut le dire et redire ces terres que l’on décrit souvent comme arides ou plutôt semi désertiques, sont depuis la plus haute antiquité, la zone de passage entre Occident et Orient…
Si la Syrie et la très opulente Damas dans son oasis fertile furent et restent ‘l’une des plaques tournantes de plusieurs routes nord-sud et est-ouest des plus fréquentées, et de Baylone à Rome, comme des grands royaumes occidentaux à l’Arabie et jusqu’aux plus loitaines frontières de l’Asie, la steppe fut le passage obligé des voyageurs qui les empruntèrent et qui passionnés, la racontèrent dans de nombreux récits. Devenue province romaine elle fut d’abord au centre de toutes les préoccupations des empires en recherche de puissance toujours accrue sur les terrres lointaines mais les plus favorables à leur expansion. En Syrie, passent en effet toutes les routes commerciales, mais aussi industrielles et plus, culturelles et cultuelles. Elles permirent les échanges des productions des régions au nord de Rome et de recevoir d’Orient, d’Arabie, d’Inde et de la Chine les plus humbles ou les plus luxueuses des productions : de précieux minerais par exemple, et bien sûr des objets précieux, et la soie. D’ailleurs de cette soie la Syrie, à Tyr ou Beyrouth : la Béryte d’alors, on en tissait des plus fines qui rivalisaient avec celle d’Extrême -Orient.
Images intégrées 4Qasr Ibn Wardan
Parmi les trois voies principales de commerce de Rome, les routes de Syrie orientale par Homs, Palmyre vers Charax en Irak, furent pavées ou pistes aménagées, sillonnées par d’immenses caravanes, entretenues et de mieux en mieux protégées militairement car..jamais assez sûres.Apamée, Homs-Emèse, Palmyre, les cités de l’Euphrate dont Abou Kamal furent sur l’itinéraire qui, à travers l’Iran : l’empire parthe, atteignait la Chine…Et le passage qui donna le plus de soucis à Rome fut celui qui, de Beyrouth, ou Damas ou Gaza, se dirigeait à travers la steppe, vers l’ Euphrate, et au-delà. L’organisation, l’approvisionnement, la fourniture et le contrôle d’une foule d’hommes et d’animaux, le stockage, l’acheminement des marchandises avec gites d’étapes, péages, tours de guets, la sécurité du transport, depuis toujours, incombaient donc aux habitants de ces zones plus ou moins arides, peu habitées, jamais sûres…et qui échappaient au contrôle des empires..En Syrie orientale, ces trafics bien plus encore que l’agriculture, l’élevage et l’industrie, furent, sont toujours et seront pour eux : marchands et chefs de tous les convois, de Homs, Palmyre à l’ensemble des rives de l’Euphrate et de ses affluents, les vraies raisons du pouvoir et de l’enrichissement des familles des cités de la steppe, de ses bordures dans ses campagnes et, évidemment des omniprésentes et puissantes tribus…
Tribus de Syrie: des pentes du Taurus au Nedj et l’Arabie en passant par la Jéziré aux mille tells.
Images intégrées 5Anna Blunt la cavalière du désert 1878-1879, Phébus Libretto, 1994, Paris
Ces zones aux frontières changeantes doivent être encore cultivées et parcourues par les troupeaux, on le souhaite, en ces jours de terreur et de combats. Elles s’étendent de la Maamoura : bordures agricoles de la steppe de Homs, en direction de Arak, entre champs céréaliers, de légumineuses et oliveraies en extension, et aux étendues de la badia plus stériles, arides, soumises depuis des années à des temps de plus en plus longs de sécheresse. Mais la steppe reverdit en un court printemps,et toutes de fleurs couverte de coquelicots, de denses câpriers, d’ysopes, de crocus, d’herbe à soude : le chnân, de kema : ces truffes du désert si prisées des gastronomes syriens. La badia, de plus, et avec les progrès, vit, surtout à partir les années de l’indépendance, s’étendre de plus en plus de terres mises en culture.. souvent en relation avec les populations semi sédentaires ou des citadins investisseurs…Certains chefs bédouins sont devenus producteurs de …coton. D’autres en partie sédentarisés s’adaptèrent aux changements. Certains se firent loueurs de terre, s’enrichirent des taxes prélevées sur leur ex-zones de pâturage ou de parcours ancestraux changeants mais délimités depuis des siècles.
Les tribus sont traditionnellement décrites moutonnières, pour les plus grandes et les plus riches, semi-sédentaires pour les plus modestes par exemple les Mouawalis mais surtout et ancestralement chamelières dont ces deux plus grandes : les Anazeh (et diverrs sous clans) et Chammar. Désormais entre Arak, la caravanière Soukneh et ses sources d’eaux chaudes, et, à l’est du grand axe Arak, Deir-ez Zor-dans la Chamiyé, dans sa zone actuelle et la dite Jéziré plus au nord et – l’est de l’Euphrate, leurs parcours, chamboulés par l’essor de transports modernes, ont devenus au début du 20e siècle, terres gazo-pétrolières et très prometteurs couloirs convoités et par les plus grandes puissances, d’oléo-gazoducs !
Puisque la steppe fut toujours parcourue par de très variés voyageurs, tout bédouin d’un côté de leur rencontre peut donner la liste des personnages qui foulèrent un jour son territoire. Du plus petit clan éleveur de chèvres et de moutons et sédentarisé depuis des années au plus respecté cheikh et prince des grandes tribus chamelières, et qui est autant lié au coeur de l’Arabie que de laTurquie orientale, ils savent et citent sans hésiter, la biographie des plus antiques de ces « touristes distingués » car de tout temps historique et politique ils vivent à l’international !Ces « touristes au désert » dans le passé sont, hommes et femmes, aventuriers souvent arabisants, chercheurs de trésors enfouis, espions non avoués dont Gertrude Bell, Lawrence dit « d’Arabie », ou voyageurs acheteurs de purs chevaux arabes comme la cavalière Anna Blunt et son britannique de mari ex-consul à Bagdad et en Irak…ou excentrique comme le fut lady Stanhope ( en 1913, qui dans une équipée qui la conduisit de Hama à Palmyre, se lia avec les Anazeh, mais avant de s’établir au sud Liban, dut fuir les attaques des Fedaan alors en conflit avec cette importante tribu, et en butte à l’hostilité ds Sba’a)
Tous,un jour, se présentèrent devant une tente bédouine. Vaste, à plusieurs piquets, ou même très modeste, ils y reçurent la légendaire hospitalité bédouine, et la protection de divinités bien particulières : celles de la steppe palmyréene : le dieu chamelier Ahgal ou Achar- Ma’an le dieu cavalier, tous les deux régnant dans le Jebel Sha’ar, sur les paturages et pistes d’Arak -l’ancienne Aracha et ex cité épiscopale dont un certain Alexandre était évèque d’après l’historien tchèque Alois Musil. Ces divinités- harnachées et avec carquois et lances, veillent aux côtés des puissants Bel et Baalshamin ou d’Allat de Palmyre.
Les visiteurs de la steppe, de leur côté, racontent tous une même histoire : les détails des mêmes rencontres souvent émerveillées, la même fascination pour des paysages jamais semblables et si changeants selon les saisons, le même intérêt pour les moeurs de ces habitants qui finalement leur conviennent très bien, et qu’ils adoptent aussitôt. Très vite ces passagers du désert, dont les méharistes venus surtout dans ce but, savent très distinguer chaque particularité des clans, s’en accommoder et, à la fin, bien les utiliser…
Ainsi Anna et Wilfrid Blunt, en terre bédouine vers 1878, savent sans hésiter porter sur la carte les zones dévolues à chaque clan qu’ils rencontrent : les Anazeh en confédérations de clans divers, et les puissants Chammar vont d’hiver à l’été, du nord de la Syrie au plus bas dans la région du Nefoud et à Hail,et dans le Nedj berceau des Séoud. les Rouala auxquels l’arabisant Musil consacre entre 1908 et1915, un ouvrage entier comme les Anazeh auxquels ils sont liés, ou les Beni Sokkhr plus dans la région du Hauran, ont leur quartier d’hiver dans le Hamad. C’est là d’ailleurs que le couple les côtoie en décembre 1870. les Sleyb sont ces bédouins, forgerons, musiciens, poétes, qui ont une histoire particulière. Elle intrigue tous ces habitués du désert syrien. Parias et assez méprisés des autres bédouins qui ne les considèrent pas comme Arabes, ils se cantonnent au nord du Hamad, se disent d’origine hindoue, et à cette période, sont encore chasseurs à la différence des tribus, et…de gazelles dont ils travaillent les peaux..»
 propos de la grande tribu des Chammar qui, comme les Rouala, Fadl, Fedaan, Hassaneh ont d’étroites relation avec l’Arabie Saoudite, Anna Blunt, déjà au milieu du 19 siècle, écrit : « Je demandais à Mohammad comment il se faisait que, dans le désert, chaque tribu est aisée à reconnaître.Il me répondit que tous ont leur manière distincte de s’habiller et des signes reconnaissables ; ainsi les Chammar sont en général de grande taille, et les Chammar du nedjed portent l’Abaya brun, les Sebba sont petits et …peu après nous tombâmes sur un camp des Rouala. Ils nous apprirent qu’ils appartenaient à Ibn Chalaan, et chef de la tribu qui était en ce moment dans le Nejoud.. ».
Ce sont ces mêmes détails intéressés que noteront les méharistes français du début du 20eme siècle, et en particulier avec précison dans l’ouvrage : « Qédar, Carnets d’un méhariste syrien publié chez Plon, en 1938.
Je lisais et relisais lors de mes séjours à Palmyre, cet ouvrage qui décrit si bien et si justement la Palmyrène à chaque saison.
Le méhariste bien français, est muté, par le Contrôle bédouin instauré par la France dès 1920, à la compagnie dans le jebel Châr : le Mont Chevelu » : étendues caillouteuses surtout, arides mais où poussent ces térébinthes dont des graines est tirée une huile et que décrit aussi A.Blunt. il connait particulièrement bien les pistes qui, de Homs, le mènent de puits : Mrab, Ouerek, Aoul, ou Tabariye, Qdeym, ou puits d’Arak, et de Sedjri, et au long des ouedis : al Mia, Darraj et son préféré l’oued Mdeysis jusqu’aux cimes des monts dont le Saboun aux contreforts de la Palmyrène, et les Jebel Abiad, Assouad, jebel Grâb, Ayène…
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Cliché extrait de l’ouvrage En Syrie et au Liban, et dédié au général Weygand, Andre Geiger ed: B.Arthaud 1942
A son retour en France, et très nostalgique lui-aussi de la Syrie d’alors, comme Agatha Christie-Mallowan ou les Blunt, il raconte ses rencontres avec les tribus, leurs parcours, leurs conflits, leurs liens avec La Porte – les Ottomans échouant dans leur entreprise d’abord militaire, puis de sédentarisation pour mieux les contrôler – et cet opulent commerce d’ovins etde caprins, – à l’international déjà et où sont présents des acheteurs irakiens venus de Mossoul (arrivés en chameau, puis en belles chevrolets) par Hama et vers les ports de la Méditerranée : d’Alexandrette, vers l’Egypte, la Grèce et au-delà. Les moutons surtout agneaux ont été engraissés au printemps par l’herbe de la steppe toute refleurie. Le méhariste se souviendra avec nostalgie,en France, des tentes noires de poil de chèvre et de coton en été, du dressage des faucons, des femmes qui fabriquent des tentures en roseaux liés par de la laine multicolore pour séparer leur lieu de vie dans les très moutonnières tribus de Syrie. L’officier observe que les Hadidiyin de la région de Palmyre montrent plus d’aisance que les Oumours ou les Bani Khaled…les chefs ont su s’adapter plus vite à une économie moderne, ont acquis de puissantes voitures : des buicks, des Chevrolet pour de plus rapides déplacements, et même deviennent plus riches que que les Sba’a appauvris par leurs combats inter-tribaux. Ces Hadidiyin redeviennent même chameliers età leur tour, éleveurs de chevaux. Ils étaient forgerons à l’origine et plus proches d’Alep et de ses environs, comme aussi les Fadl ou les Sba’a et leur branche des Sba’a Bteynât.
Images intégrées 7Carte extrait de Qedar, carnets d’un méhariste syrien mai1922-mai 1924, imprimé chez Plon -à Paris, le 15 juillet 1924
Le méhariste a, dans son peloton, des bédouins qui le guident et surtout le renseignent comme ce sergent Bajân dont il note qu’il est un nomade nedjien qui méprise les sédentaires, qu’il a subi en tribu l’empreinte wahabite. Il affecte d’être très musulman… » Il est curieux que l’on retrouve la même note chez Anna Blunt, des années auparavant, et à propos d’un visiteur au camp vêtu modestement, sans bordure dorée à son abaya car …venu du Nedj… »
Bédouins et confédérations tribales : entre pouvoirs locaux, pouvoirs national et international
Les tribus, en histoire, y compris la plus ancienne, sont le plus souvent en conflits et oppositions, très affaiblies à l’indépendance syrienne, mais qui semblent s’être réactivés ces dernières terribles années syriennes. Ainsi des chefs de la tribu des Sba’a, la France qui les observe soigneusement,sait déjà leurs préférences mandataires, et les conflits que les opposent entre tribus. « Rakân est un chef puissant…qui commande auxS Sba’a Bteynât…Si la pluie est abondante, Rakân passera tout l’année en Syrie, et n’emènera pas sa tribu chez les Anglais ( à l’est l’Euphrate ) Puis : «…A brûle-pourpoint Rakân me dit d’un ton détaché: Nouri Chalân – le chef des Rouala, la tribu rivale, exécrée des Sba’a ) s’installe à Bazourieh. Nouri prétend que c’est pour y semer l’ orge. Comment les troupeaux de passage boiront-ils alors s’il confisque l’eau? Je lui réponds que moi-aussi j’ai appris la nouvelle..
– C’est pour être le seul maître du puits qu’il a envoyé des fellahs…»Et à propos des Chammar, l’officier écrit encore : le sergent Amdân esh Chammari saute à terre, examine quelques empreintes.. et déclare, avec une moue de dégoût ..Ils sont partis, il y a neuf ou dix jours. Ce devrait être des Amarat.. ». Le méhariste ajoute :«C’est l’époque où les Amarat parcourent ce territoire. le pas de leurs chamelles correspond aux traces relevées de Amdân.Plus loin, il note de ce Chammar devenu chef de groupe de liaison du méhariste français que : «…Nomade Chammar, dévoué. Intelligent, a le prestige de vieux razzieur, et est très au courant des affaires bédouines. A servi dans les bandes de Lawrence et de l’émir Faysal.Très bon agent de renseignement… » J’ ajoute, ici, et…à propos des tribus dont ces chefs Chammar si proches des Saoudiens, y compris dans les événements récents, que l’on assista ces derniers temps et avec l’implication des pays du Golfe : Qatar et Arabie Saoudite, dans le chaos syrien, à l’émergence d’un Ahmad Assi Al Jarba toujours actif dans l’opposition syrienne. De mère Chammar, et originaire lui, de Hassaké, il prit un temps, en 2013, la tête de ces opposants de provenance variée…l’article du journal Libération précise en le qualifiant alors de « Syrien de la dernière chance » (sic), que ce Chammar syrien qui se veut laïc «est proche des Services de Renseignements saoudiens….» des Chammars et de leurs bonnes relations avec la France, c’est aussi ce que constate en 1926 Joseph Kessel » En Syrie » …Invité à Deir ez Zor chez le capitaine Muller ( héros méhariste au nom de Walter dans le roman de P.Benoit « la Châtelaine du Liban », il y rencontre des chefs bédouins :..En face d’eux (des officiers ),se tenaient un vieillard et un jeune homme, l’oncle et le neveu, Mezoud, chef des Annezés, Dhâm,chef des Chammars..Toute une race noble avait délégué le meilleur d’elle-même en la personne de Dhâm, chef des guerriers chammars…sa tribu était oridinaire d’irak mais comme les Anglais l’avaient froissé, il avait donné l’ordre de plier les tentes, et des milliers de guerriers l’avaient suivi en Syrie…-Ainsi comme je lui demandais :-Aimes tu les Anglais? il me répondit – Je leur suis reconnaissant de m’avoir forcé à connaître les Français… ».
Les antagonismes locaux qui, encore aujourd’hui régissent la vie des tribus de Syrie, ne pouvaient respecter déjà sous pouvoir ottoman puis mandataire, ces frontières imposées qui n’avaient rien à faire avec les aires de la tranhumance bédouine. Si de tous temps, les tribus moyen-orientales se sont divisées en clans, opposées, combattues, ou rassemblées y compris en confédérations puissantes, les grandes puissances intéressées à la fois par le contrôle des routes et par intérêts pours les ressources de leurs terres, se mélèrent sans cesse de leurs alliances, et les exploitèrent sans aucun scrupule. Elles ont ont toujours tenter de les manipuler, de faire pression, de jouer de leurs différents locaux ou plus étendus. Comme ils le sont souvent aujourd’hui…les « visiteurs étrangers » d’alors, mandataires ou autres, attentifs plus par intérêt que par simple curiosité, enregistrèrent soigneusement les détails de ces relations mouvantes inter-tribales et souvent exaspérées…Ils en rendirent compte, les utilisèrent, se lièrent à des chefs puissants des clans hadidiyin ou Nouri Chaalan et ses fils, chefs Roualas, souvent cités comme un ami sincère des occidentaux, y compris par la très britannique Agatha Christie. Ce chef se soumettra par exemple au paiement de la taxe exigée des tribus par ce Contrôle bédouin instauré par la France dès 1920 et souvent de manière très brutale…« Pendant la Grande Guerre, explique Qédar, les Turcs rendirent Naouaf (un jeune Hadidihin étudiant à Istanbul), a sa tribu pour lui confier la défense des environs d’Alep, mais Naouaf s’en alla aussitôt avec ses guerriers rendre hommage aux alliés, et à l’Emir Faycal, …Il nous resta idèle en 1925 et nous aida à combattre les Maaoulis révoltés, ses ennemis traditionnels…Il reçut de nous Légion d’honneur et traitement, et nous lui fîmes avoir un siège de député au parlement de Damas… »
Information mais désinformation : le cas de The independant :
Les tribus au Moyen Orient et leurs zones de parcours ont donc toujours été sous contrôle des grandes puissances. Ces dernieres années de tentative de recomposition de leur « grand nouveau Orient, les chefs tribaux, plus que jamais sont sollicités, mis en demeure de choisir leur camp…Et les médias se chargèent d’imposer ces pressions. Pour illustrer ces rivalités intertribales qui perdurent, et même après les efforts d’unification, et même de pacification et coopération des Turcs, puis des mandataires et enfin des gouvernements de l’indépendance, il semble que désormais, les tribus refusent de céder aux pressions étrangères. Certains dont le clan Chaittat ont durement payé leur fidélité au gouvernement syrien. D’autres clans après avoir hésité entre fidélité et résitance semblent revoir leurs prises de position et se concertent, pour se rassembler dans la région de Raqqa, par exemple. Durement éprouvées, destabilisées sur leurs territoires, et appauvries les tribus font face à la terrible prfésence de l’EI désormais aux abois. On apprend ces jours qu’une large confédération de tribus syriennes se joint aux efforts de libération de la ville, des villages des environs, des divers es zones de la steppe.Si certains « spécialistes » de la Syrie ont pu tabler, ces temps sur la disparition des Tribus, la spécificité de sa société qui sait d’ailleurs sans cesse s’adapter, ou sur l’éclatement de leurs territoires, l’appauvrissemnt de leur influence sur la vie de toute la région, il semble bien que, non, la Syrie ne sera jamais amputée de sa spécificité bédouine, et ni de son apport reconnu, incontestable et finalement très bien archivé, et à ce qui a fait et fait toujours la richesse économique, historique, culturelle du pays.
Et pour la désinformation étrangère et ces constants essais des déstabilisations qui atteignent tout le pays et concernent, donc, les tribus syriennes et leurs faits et gestes, en ces temps si difficiles pour tous les Syriens, et en un exemple probant, on peut se référer à cet article paru récemment Il dénonce cette manipulation des médias qui touche cette partie du peuple syrien, de celle du The Independent très à la manoeuvre toutes ces années : «…Je suis tombé une fois sur un article du quotidien britannique The Independent daté de juillet 2015 et dont le titre fait référence à des discussions secrètes entre des leaders occidentaux et des leaders de tribus syriennes à Genève », raconte Haian Dukhan. Entre autres, était mentionné Ayid el-Outaifi, du clan Outayfiat de Palmyre, et appartenant à la confédération tribale Aneza. Sauf que je n’ai jamais entendu parler de ce clan. J’ai enquêté et posé des questions à mes contacts au sein de la confédération Aneza, et personne n’en a entendu parler non plus. » Le chercheur réalise très vite que le « leader tribal » en question n’est autre qu’un ressortissant syrien ordinaire résidant en Turquie, et qui s’est fait passer pour ce qu’il n’était pas. « Il a réussi à arriver à Genève, et à se faire interviewer par les médias…Les Occidentaux n’ont même pas pensé enquêter sur leurs interlocuteurs, des tribus supposées combattre à leurs côtés », déplore le doctorant, pour lequel ces clans restent un atout inexploité…
Images intégrées 8Simone lafleuriel-ZAKRI
Aout 2017