L’Allemagne en guerre pour le « printemps arabe » de Washington
août 30, 2012
C’est un secret de polichinelle. Depuis sa participation dans les opérations militaires dans le cadre de l’OTAN en Afghanistan, l’armée allemande opère de plus en plus à l’extérieur. Cette sous-traitance a été rendue nécessaire par l’épuisement des forces armées américaines en Afghanistan et en Irak.
L’activisme militaire allemand dans le Printemps arabe n’aurait jamais été possible sans les débâcles de Washington en Afghanistan et en Irak. Outre les ventes clandestines d’armes aux insurgés via des montages compliqués impliquant des sociétés fictives, l’Allemagne, tout comme la totalité des pays nordiques, a été impliquée dans le chaos en cours dans le monde arabe. Des sous-marins de la marine allemande croisent ainsi au large de la Syrie et du Liban dans le cadre d’opération secrètes tandis que des informations de plus en plus concordantes indiquent que les services allemands tentent de mobiliser, à l’instar de que que font les britanniques et les français depuis longtemps, le potentiel islamiste radical de l’émigration, majoritairement turque en Allemagne, afin d’alimenter en combattants les filières du “Jihad otanien” contre le régime syrien.
La politique du président Obama qui privilégie les guerres secrètes, indirecte et privées a rendu possible l’implication de la machine de guerre allemande au profit des objectifs géostratégiques américains dans la région centrale du monde, supervisée par le Centcom. Cette région vitale dans laquelle se concentre la majorité des réserves prouvées d’énergie fossile est un enjeu crucial pour les grandes puissances. Cette implication allemande est inédite dans l’histoire récente de l’Allemagne d’après-guerre et préfigure un monde où les guerres par proxy se feront de plus en plus par des pays ou des organisations tierces.